Que se passe t-il quand une prestigieuse maison comme Delacre confie ses biscuits à la fée des fourneaux, Juliette Nothomb? Il en nait un grimoire absolument savoureux, régal tant pour les pupilles que pour les papilles, dont Juliette accepte de nous livrer les secrets.
Millefeuilles Délichocs, la panade du goûter en verrines régressives, cheesecake Spritsococo, gazpacho de fraises ou encore chicons au gratin façon Delacre pour ne citer que ces exemples, petits et grands enfants, gourmets et gourmands, trouveront leur bonheur dans ces cinquante recettes magiques.
Vous n’êtes pas un cordon bleu? Qu’à cela ne tienne! Juliette vous rassure d’emblée, avec l’ineffable humour qui la caractérise: « Malgré tout le respect que – j’en suis sûre – , je vous inspire, vous vous doutez bien que j’ai été par le passé (et même encore aujourd’hui) une cuisinière débutante. J ‘ai connu des déboires en tout genre et c’est en connaissance de cause que je m’efforce de vous éviter les mêmes mésaventures en détaillant les recettes au maximum. C’est pourquoi elles vous paraîtront parfois un peu longues, mais rappelez-vous : c’est pour votre bien! » »
Un livre de recettes ingénieuses et délicieuses, à déguster sans modération. Ou quand avec Juliette Nothomb, la gourmandise devient un délectable défaut!
Rencontre avec l’auteur :
Vous nous offrez en cet hiver 2012 un quatrième livre, résolument gourmand, délice pour les papilles comme pour les pupilles, intitulé « Carrément biscuits », 50 recettes sucrées et salées à la mode Delacre.
Comment vous est venue l’idée de détourner ces biscuits pour en réaliser des recettes inédites?
J’ai été contactée par la maison d’édition qui, conjointement avec Delacre, m’ont demandé de rédiger les recettes de ce livre. La seule difficulté a été de travailler ces biscuits sans les trahir ni proposer de gloubiboulgas.
L’art culinaire est souvent perçu comme sacré, le territoire de quelques initiés. On a le sentiment, à la lecture de vos deux ouvrages de recettes, que vous cherchez à contrario à démocratiser l’accès à cet art. Considérez-vous qu’en tout un chacun sommeille un cordon bleu (plus ou moins étoilé, sourire)?
Comme dans toute discipline inconnue, se lancer dans la cuisine fait peur. Bien sûr, celle-ci demande un minimum de doigté et de concentration, cependant certaines recettes pas assez détaillées ou au déroulement mal sychronisé donnent une image himalayesque là où il n’y a que d’aimables collines à franchir; de plus, en cuisine nombre de fiascos sont aisément rattrapables, il suffit d’un minimum d’ingéniosité et de beaucoup de bluff (ces deux notions s’acquièrent facilement). Mon conseil, comme dans toute discipline: travailler! l’expérience apprend plus que le plus pointu des coaches…quant au cordon bleu, il y a le lavande, le pétrole, le schtroumpf, l’azur…vous atteindrez vite votre nuance de prédilection!
Qu’est ce qui a guidé le choix de ces 50 recettes : La rapidité de réalisation? Le côté ludique? La relative facilité ou complexité d’élaboration? Tout cela en même temps?
En premier lieu, le ludique; mais aussi un minimum de complication – espace typographique oblige – et surtout la gourmandise.
Comment vous sont venus cette passion et cet indéniable talent pour la cuisine? Est-ce le fruit d’un enseignement ?
A part quelques bases inculquées par ma mère et ma grand-mère, je suis à peu près autodidacte (à grand renfort de bouquins et de pratique). Dans ma famille, chaque fête s’assortissait d’un festin, donc j’ai le pavlov « fête = miam ». Et puis, mes parents ont fortement encouragé (voire un peu forcé la main) de nos découvertes gustatives. Eh oui, l’apprentissage de la gourmandise est un parcours ardu:-)
Que conseilleriez-vous à une personne qui a des complexes en matière culinaire et qui a à son actif bien des ratages mémorables (…comme je ne citerai pas de nom! ) ?
Commencer par du simple et rigolo, par exemple confectionner une chantilly, en remplir une poche à douille cannelée et dresser des rosettes de toutes sortes. Il suffit de prévoir un bol de fraises pour tout consommer après!
Quelle est votre recette favorite dans ce livre?
J’ai un petit faible pour le « merveilleux russe » pour sa belgitude et son fondant-croustillant.
Auteur de romans jubilatoires pour enfants « Des souris et des mômes », « La vraie histoire de la femme sans tête », mais aussi d’ouvrages de cuisine savoureux « La cuisine d’Amélie » ou ici « Carrément biscuits », vous avez plusieurs couleurs, et quelles ravissantes couleurs, à la palette de votre talent. Quel est votre domaine de prédilection : cuisine ou écriture ?
Certaines périodes de l’année sont plutôt axées cuisine, d’autres écriture; les deux sont à la fois complémentaires, et très différentes, ce qui me permet de changer d’air à loisir. J’aime beaucoup jongler entre les deux. Quant à préférer l’une ou l’autre, c’est question de saison, d’énergie, d’humeur, mais rien de catégorique.
Quelques ingrédients de votre prochain livre ? Roman, autre?
Au jour d’aujourd’hui, le prochain sera un livre de cuisine, sur lequel je travaille déjà car à cause du nombre d’intervenants (photos, stylisme, graphisme, etc) les délais sont très courts!