Un ciel rouge le matin, de David Lynch
Éditions Albin Michel, mars 2014
Printemps 1832. Au service du même propriétaire terrien depuis plusieurs générations, la famille de Coyle s’est toujours appliquée à la tâche. Son père y a même laissé la vie. Aussi, quand Coyle apprend que lui et les siens sont expulsés, c’est un indicible sentiment d’injustice qui l’envahit. Il veut que le propriétaire anglais, Monsieur Hamilton, lui motive sa décision. Mais la conversation tourne mal et le maître se tue dans une malencontreuse chute. Accusé de meurtre, Coyle n’a d’autre choix que de fuir, d’abandonner la mort dans l’âme femme et enfant. Cependant les hommes de main de Hamilton, notamment John Faller, n’entendent pas renoncer aussi facilement. La chasse à l’homme est lancée. Impitoyable. Incessante. Terrifiante.
Devenu fugitif, Coyle s’embarque sur un bateau en partance pour les États-Unis. Dans son esprit, l’espoir de revenir tôt ou tard en Irlande, tant le lien à la terre, aux racines, est puissant. Mais la Pennsylvanie n’est pas l’eldorado tant espéré. L’exploitation humaine et la violence y font rage. Et Faller a lui aussi fait le voyage… La traque continue.
Paul Lynch signe ici un remarquable premier roman. Un roman dense, d’une puissance évocatrice exceptionnelle, où la nature se révèle être un personnage à part entière. L’Irlande du XIXème siècle est en effet décrite avec lyrisme dans toute sa beauté, sa luxuriance, son âpreté aussi. On sent les parfums, on admire les couleurs, on cuit sous le soleil, on s’engouffre dans le sillage de la plume si puissante et si belle de l’auteur, témoin catapulté au coeur des scènes plus que lecteur.
Un roman à lire absolument.
Un auteur à suivre assurément.