Les quatre saisons de l’été, de Grégoire Delacourt (JC Lattès): coup de coeur!

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Les quatre saisons de l’été, de Grégoire Delacourt

Editions JC Lattès, mai 2015

Bouleversant et solaire, ce nouveau roman de Grégoire Delacourt retrace la trajectoire de nos blessures intimes et nos élans les plus fous.

Les quatre saisons de l’été ou… les quatre saisons de l’amour.

Quatre couples, quatre générations, quatre histoires d’amour. Et une seule date, un seul lieu. 14 juillet 1999, tandis que la fin du monde est annoncée six mois plus tard et appelle à vivre intensément les derniers possibles instants. Le décor, c’est la plage du Touquet, sur laquelle l’amour semble suivre le mouvement perpétuel de flux et de reflux des vagues, laissant les cœurs parfois secs sur la grève, les recouvrant de bonheur à d’autres.

« C’est toujours la même histoire, en temps de guerre comme en tant de paix, en été comme en hiver, cette nécessité de n’être pas seul. Cet appétit d’être aimé. » La faim d’amour est-elle la même à 15, 35, 55 et 75 ans ? Ou l’appétit d’aimer et d’être aimé suit-il le cycle de la vie, diminuant avec le temps ?

Le printemps de l’amour, sa saison de floraison, ce sont Victoire et Louis, adolescents, qui nous la font vivre. Premier flirt, premier baiser, premier embrasement. Première blessure aussi. Laquelle marquera de son sceau indélébile les histoires d’amour ultérieures.

L’été. A 35 ans, les feux de l’amour brillent au zénith. Tout semble possible, y compris, pour cette mère célibataire, de reconquérir son premier amour, celui qu’elle n’a jamais pu oublier ni retrouver dans les bras d’autres hommes depuis. Mais doit-on redonner vie à ses amours d’enfance où les laisser dormir dans nos souvenirs ?

L’automne. Cette saison où après la splendeur des feuillages couleur ocre et pourpre, on assiste à leur chute. Monique, 55 ans, au corps qui garde les stigmates de ses trois maternités heureuses et désirées, s’interroge. Peut-on encore s’embraser quand on n’a plus un corps de jeune fille ? Peut-on encore tomber amoureuse quand les sentiments qu’on croyait éternels se sont éteints, quand « l’homme de sa vie » s’avère n’être que l’homme d’une saison ?

Enfin, vient l’hiver de la vie. A 75 ans, après 50 ans de mariage, est-ce aussi l’hiver des sentiments ? L’amour qui unit ce couple, lequel s’est formé sur cette même plage ½ siècle plus tôt, ne semble pas avoir rencontré un seul grain de sable.

Quatre couples très attachants, qui vont s’influencer sans s’en rendre compte, grâce à une subtile construction orchestrée par l’auteur, lequel fait de nous les témoins privilégiés et ô combien émus de ces amours qui parlent de nous. Les sentiments sont exprimés avec magnificence, justesse, force, tantôt brûlent comme le sable chaud en plein été, tantôt glacent comme la mer quand elle se retire et laisse sur les cœurs le souvenir salé des larmes. Plongez tête la première dans ce roman et laissez-vous porter par la déferlante d’émotions dans toutes leurs acceptions qu’il suscite!

Une réussite.

P.46 : Les écrivains n’aiment que ce qu’ils écrivent, et seulement les femmes de leurs livres, même si à la fin, au nom de leur petite tragédie orgueilleuse, ils s’en débarrassent toujours.

P.68 : Les chagrins d’amour sont aussi une forme d’amour.

P. 83 : L’amour n’est qu’une invention tiède pour ceux que la passion ignore.

P. 114 : On ne doit pas redonner vie à nos amours d’enfance. On doit les laisser là où elles sont : dans l’obscurité confortable des souvenirs.

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