
Le prix littéraire de la Mamounia 2015 est remporté par Leïla Slimani pour son livre Le Jardin de l’Ogre paru aux éditions Gallimard. Une femme primée, une grande première dans l’histoire de ce prix.
Dans l’un des salons feutrés de La Mamounia, Christine Orban, romancière et présidente du jury du Prix Littéraire de La Mamounia est fière d’annoncer le nom du gagnant : Leïla Slimani pour son livre Le Jardin de l’Ogre paru aux éditions Gallimard. Une femme primée, une grande première dans l’histoire de ce prix créé en 2009 par le célèbre établissement de luxe marrakchi. Un prix décerné « à l’unanimité » surtout, « pour son audace à aborder un sujet peu traité, qui plus est par une femme musulmane et écrit d’une façon brillante, avec beaucoup de psychologie » souligne la présidente. Avant de conclure, « il fallait oser, le sujet est gonflé !
Paru en 2013, ce roman qui narre l’histoire de la vie d’Adèle et de Richard, un couple parisien au quotidien monotone s’est en effet attelé à un sujet « dur mais avec originalité », celui de l’addiction au sexe et de la souffrance qui en découle. « L’histoire d’une femme qui perd le contrôle, de son corps, de son existence, un livre sur la dépossession de soi, sur le vertige mais aussi l’ivresse que peut procurer l’avilissement » explique Leïla Slimani. « Un livre sur l’addiction aussi, sujet qui m’a toujours fasciné et sur le courage enfin, sur l’amour et sa capacité à survivre aux petites et grandes trahisons qui jalonnent l’existence » conclue-t-elle.
Un prix réservé aux auteurs marocains de langue française
Réservé aux auteurs marocains de langue française, ce prix mettait en compétition cette année les livres Quand Adam a décidé de vivre, de Rachid Khaless (La croisée des chemins), Pour tout l’or de Casablanca, de Imane Robelin (Editions Henry), Nous n’irons pas tous au paradis, de Maria Guessous (Afrique Orient) et À l’ombre de l’Eucalyptus, de Najib Redouane (L’Harmattan).
Leïla Slimani a été plébiscitée par un jury éclectique composé de sept personnalités du monde littéraire international à l’instar de la romancière Christine Orban, de l’auteur américain Douglas Kennedy, de l’écrivain marocain Mohamed Nédali – gagnant en 2012 de ce même prix pour Triste Jeunesse (Le Fennec) -ou encore de Karima Yatribi, professeure de littérature française au Maroc et membre de « L’Union des Ecrivains du Maroc ». Leïla Slimani repart, souriante, un chèque de 200 000 dirhams en main.