« Après avoir profité de tous les biens de ce monde dans la juste mesure de mes moyens et de mes forces, je puis, sans hypocrisie, constater ici que, de toutes les jouissances, celles qui proviennent de l’amour des livres sont, sinon les plus vives, tout au moins les plus facilement et les plus longtemps renouvelables. Au jeu, on ne gagne pas toujours ; avec les femmes, la vieillesse arrive avant la satiété. Il y a bien aussi la table! Mais quand on a bu et mangé pendant 2 heures, il faut s’arrêter. La pêche! La chasse! dira-t-on. – Pour la pêche il faut de la patience et du poisson; pour la chasse il faut de la patience et du gibier. Pour le livre, il ne faut que le livre. »
Albert Cim – Le goût des livres (Mercure de France)