Avec son premier roman, Petit pays, publié chez Grasset, le jeune rappeur franco-burundais fait une entrée remarquable sur la scène littéraire.
Et le 15e prix du Roman Fnac est décerné à… Gaël Faye pour Petit pays, publié chez Grasset. Sur le papier, ce pourrait être surprise, tant il est difficile pour un semi-inconnu (Gaël Faye est certes auteur compositeur interprète, mais il s’agit là de sa première apparition sur la scène littéraire) d’émerger parmi les 363 romans français de cette riche rentrée littéraire.
Le jury du roman Fnac, composé de 400 libraires et de 400 adhérents, a donc décidé de saluer les premiers pas plus que prometteurs de ce Stromae des lettres. Cerise sur le gâteau, c’est l’Américain Jonathan Frazen qui lui remettra le prix ce 1er septembre, lors de la soirée inaugurale du Forum Fnac Livres, nouveau salon littéraire de l’enseigne organisé au Carreau du Temple, à Paris (du 2 au 4 septembre).
Le livre :
« J’ai écrit ce roman pour faire surgir un monde oublié, pour dire nos instants joyeux, discrets comme des filles de bonnes familles: le parfum de citronnelle dans les rues, les promenades le soir le long des bougainvilliers, les siestes l’après-midi derrière les moustiquaires trouées, les conversations futiles, assis sur un casier de bières, les termites les jours d’orages… J’ai écrit ce roman pour crier à l’univers que nous avons existé, avec nos vies simples, notre train-train, notre ennui, que nous avions des bonheurs qui ne cherchaient qu’à le rester avant d’être expédiés aux quatre coins du monde et de devenir une bande d’exilés, de réfugiés, d’immigrés, de migrants. »
Avec un rare sens du romanesque, Gaël Faye évoque les tourments et les interrogations d’un enfant pris dans une Histoire qui le fait grandir plus vite que prévu. Nourri d’un drame que l’auteur connaît bien, un premier roman d’une ampleur exceptionnelle, parcouru d’ombres et de lumière, de tragique et d’humour, de personnages qui tentent de survivre à la tragédie.