L’éveil, Line Papin
Éditions Stock, août 216
Rentrée littéraire
Une histoire d’amour, fragile et forte, douloureuse et sensuelle. Un premier roman impressionnant. Ce roman a reçu le Prix de la vocation 2016.
Juliet, 17 ans, vit à Hanoï où son père est ambassadeur. De ce pays, elle ne connaît jusqu’alors pas grand chose, menant une vie paisible et quelque peu aseptisée dans le quartier privilégié des expatriés. Jusqu’au jour où à une soirée ennuyeuse, sa route croise celle d’un homme hors du commun, hors du temps. Un homme en présence duquel elle se sent électrisée, incapable de contrôler l’émotion qui la submerge. L’homme qui va la conduire sur la route de l’éveil à l’amour, à la vie, à l’environnement. « Avec lui seul, l’homme neutre, je retrouve la douceur de l’Asie, la tendresse, la joie entière. Désormais, tout se mêle en lui, le pays, la chaleur, et je ne sais plus lequel de lui ou du pays a nourri l’autre, pour moi, de son amour. »
Mais cet homme au regard jaune est-il vraiment libre ? Quelle est donc cette douleur qu’il tait mais qui transpire de tout son être ? Pourquoi Laura, cette femme qu’il a tant aimée, continue t-elle de creuser autant de sillons de tristesse sur son visage ? Laura, « C’était une petite fille ; elle a dû se tordre quelque chose à l’intérieur, qui ne se répare pas. Elle a l’air folle, oui, d’une folie cinglante, agressive, qui produit de la joie et le bruit mat d’une pierre cognée contre une autre. » Laura, avec laquelle il partageait la marginalité et la passion pour les livres.
Comment Juliet pourra t-elle rivaliser avec cet amour perdu? Parviendra t-elle à le libérer de ses fantômes, à lifter ce chagrin sur son visage? Quel avenir a ce triangle amoureux ?
Dans ce roman à deux voix, celle de Juliet et celle de l’Homme, Line Papin nous fait pénétrer dans les pensées les plus intimes des personnages, leurs désirs, leurs blessures, leurs doutes. Et nous les fait ressentir avec une intensité inouïe, fascinante dans sa force comme dans sa justesse. Des êtres passionnés, blessés, denses, qui vivent au diapason de la vie trépidante, bruyante et d’une chaleur suffocante de Hanoï. Ou quand la ville devient un personnage à part entière et rythme les sentiments des êtres.
Un premier roman impressionnant. Un roman impressionnant tout court.