Lundi noir, de Dominique Dyens
Éditions Pocket, juillet 2017
Puissance, impuissance, décadence. Et renaissance.
A 55 ans, Paul Deshoulières est un homme d’affaires redoutable et redouté, qui allie réussite personnelle, professionnelle et familiale. Un homme à qui tout sourit. Du moins en apparence. Car à y regarder de plus près, les sourires sont grinçants. Une opération lourde qui l’a laissé impuissant – sa « première mort »-, une femme « barbiebotoxée » au coeur transformé en compte en banque qui collectionne les amants comme de délicieux desserts, une peur viscérale de la perdre malgré les incessantes humiliations qu’elle lui inflige, la famille parfaite vivant un amour parfait dans un cadre parfait est parfaitement imparfaite.
Abandonnique, convaincu qu’aucune autre femme qu’Alice n’acceptera de partager sa vie avec un homme atteint dans sa virilité, il s’accroche désespérément à elle. Et de remplir le coffre-fort de son coeur d’argent pour acheter sa présence à ses côtés, quitte à remettre en cause l’intégrité et la respectabilité qui le caractérisent. Quitte à aller de plus en plus loin pour satisfaire son caractère vénal. Trop loin. Et c’est le délit d’initié.
Licenciement, endettement, assignation en justice, AMF (Autorité des Marchés Financiers) aux trousses, c’est la descente aux enfers pour Paul. A trop vouloir garder sa femme, il a tout perdu. Et s’est perdu lui-même. C’est alors qu’un chèque providentiel de six millions d’euros lui parvient. Loin d’être soulagé, notre financier panique. Qui est l’auteur de ce chèque? Cherche t-on à l’aider ou à le piéger? Et pourquoi? Vite fuir. Direction New-York.
C’est à présent l’heure des bilans : les femmes de sa vie ne l’ont aimé que pour ce qu’il avait, non pour ce qu’il était. Toutes. Toutes sauf, la toute première, la douce Madeleine. Qu’est-elle devenue ses 40 dernières années? « Il me semblait qu’en savoir plus sur la vie de Madeleine me permettrait de comprendre ce que j’avais raté dans la mienne. » Une quête de sens commence. Prélude à une renaissance?
Avec Lundi noir, Dominique Dyens excelle une fois encore à entrainer le lecteur dans le tourbillon vertigineux de ses intrigues. Mensonge, adultère, puissance, mais aussi et surtout rédemption, sont les ingrédients délicieux de ce suspens psychologique hitchcockien. Un roman à dévorer de toute urgence!!! A moins que ce ne soit lui qui ne vous dévore…
P.111. : (La première femme) : Celle qu’on n’oublie pas et qui ne vieillit pas. Celle pour qui on éprouve une indulgence et une reconnaissance presque aussi grandes que pour une mère, car cette femme-là aussi fait naître en vous l’adulte que vous serez.