Qui ne dit mot consent, Alma Brami
Mercure de France, Août 2017
Rentrée littéraire
Dans ce terrible huis clos, Alma Brami dresse brillamment le portrait d’une femme meurtrie pour qui le couple est devenu un piège. Un roman d’une puissance émotionnelle rare, véritable coup de cœur de cette rentrée !
Son mari n’avait pas eu trop de mal à la convaincre de s’installer à la campagne avec ses enfants. Il en avait besoin. Trop de stress, de travail, de bruit. Elle avait compris. Et l’avait soutenu. En l’espace de quelques semaines, il avait tout réglé. Et Emilie s’était retrouvée catapultée dans une maison loin de toute agitation, loin de tous. Mais que n’eût-elle pas fait par amour ? N’était-ce pas le rôle d’une femme aimante ?
Puis il avait proposé d’inviter une femme à la maison, pour qu’elle se sente moins seule. Du moins était-ce le motif affiché. Et ce fut bientôt un défilé « d’amies ». Emilie devait mesurer sa chance d’avoir un mari si soucieux de son bien-être. Fallait-il être ingrate pour lui en vouloir d’inviter son harem à la maison, alors qu’il la gardait comme l’Unique, la seule pérenne ? Les autres ne faisaient que passer, que pouvait-elle leur envier ? Pas de quoi faire une crise, enfin, son mari ne le lui répète-t-il pas assez?
A chaque incartade de son mari, Emilie se remet en question, culpabilise, doute d’elle-même, de sa capacité à être aimable au sens digne d’être aimée. Elle ravale sa tristesse, colle un sourire de façade, déploie des trésors d’attentions pour être et demeurer le gâteau et non juste la cerise, aux yeux de l’homme qu’elle aime. Pour continuer à recevoir des mots caresses, des mots velours. Pour continuer à exister dans son regard. Au milieu des autres.
Ce roman d’Alma Brami est d’une intensité émotionnelle rare. Au fil des pages, le masque tombe, l’enfer se dessine, la pression monte. Sans jamais forcer le trait, sans jamais verser dans le pathos, l’auteur lève le voile sur la violence conjugale, la manipulation mentale, l’avilissement de l’autre réduit à n’être qu’un objet. Une violence silencieuse, insidieuse, qui ne se mesure pas en termes de décibels ni de mots acérés, mais de mots tendres et susurrés enveloppant des actes d’une cruauté sans nom. Jusqu’où peut-on aller par amour, ou plus exactement, par illusion de l’amour ? Un roman magistralement écrit, d’une extraordinaire justesse. Coup de coeur!
oh mais je VEUX ce titre !!!!
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Oui, lisez-le, il est brillamment ecrit et saisissant !
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