Je vous l’annonçais il y a deux jours : le vainqueur du prix serait une lauréate, puisque la sélection finale était 100% féminine. Aujourd’hui, le jury a tranché.
Après deux mois de lectures assidues des 15 livres en lice, issus de la 1ère sélection de l’Académie Goncourt, les élèves de 56 lycées, issus de classes de seconde, première ou terminale, généralistes ou professionnelles, ont fait leur choix parmi les 15 romans qui figuraient dans la première sélection du prix Goncourt. Il en ressortait mardi une liste de 4 romans finalistes (par ordre alphabétique) :
- Un loup pour l’homme, Brigitte Giraud, Flammarion
- Bakhita, Véronique Olmi, Albin Michel
- Summer, Monica Sabolo, JC Lattès
- L’Art de perdre, Alice Zeniter, Flammarion
et la lauréate est… Alice Zéniter, pour L’art de perdre, paru aux éditions Flammarion !
Le livre : L’art de perdre
L’Algérie dont est originaire sa famille n’a longtemps été pour Naïma qu’une toile de fond sans grand intérêt. Pourtant, dans une société française traversée par les questions identitaires, tout semble vouloir la renvoyer à ses origines. Mais quel lien pourrait-elle avoir avec une histoirefamiliale qui jamais ne lui a été racontée ?
Son grand-père Ali, un montagnard kabyle, est mort avant qu’elle ait pu lui demander pourquoi l’Histoire avait fait de lui un « harki ». Yema, sa grand-mère, pourrait peut-être répondre mais pas dans une langue que Naïma comprenne. Quant à Hamid, son père, arrivé en France à l’été 1962 dans les camps de transit hâtivement mis en place, il ne parle plus de l’Algérie de son enfance. Comment faire ressurgir un pays du silence ?
Dans une fresque romanesque puissante et audacieuse, Alice Zeniter raconte le destin, entre la France et l’Algérie, des générations successives d’une famille prisonnière d’un passé tenace. Mais ce livre est aussi un grand roman sur la liberté d’être soi, au-delà des héritages et des injonctions intimes ou sociales.