L’écrivain Jean-Baptiste Andrea a décroché ce mercredi 6 décembre 2017 le prix Femina des lycéens pour son premier roman intitulé « Ma Reine ». La récompense lui a été remise à la librairie L’Armitière à Rouen (Seine-Maritime).
Prix Fémina des lycéens :
Ouvert aux lycées volontaires, ce prix littéraire lycéen permet d’encourager la pratique de la lecture auprès des élèves et d’inviter la littérature contemporaine à s’inscrire davantage dans l’enseignement des lettres. Il favorise également un maillage culturel du territoire par les rencontres entre auteurs et lycéens et les partenariats avec les librairies de proximité.
Ma chronique du livre : Ma reine
Un superbe premier roman. Un conte initiatique, entre philosophie et onirisme, sur un jeune garçon un peu différent que vous ne pourrez plus oublier…
Nous sommes en Provence, en 1965. Shell, douze ans, aide ses parents à la station essence et prend son rôle très au sérieux. Il doit son surnom au blouson avec l’écusson de la marque éponyme qu’il revêt pour servir les rares clients. Il ne va plus à l’école, car sa différence lui valait d’être le bouc-émissaire des autres élèves. Ce dont il souffre exactement, il ne le sait pas, juste, comme le lui a dit son père, qu’il est une sorte d’Alfa Roméo avec un moteur de 2CV. Sa tête a arrêté de grandir.
Mais un jour, tandis qu’il allume sa première cigarette en cachette, il manque de mettre le feu à la station. Ses parents se sentent dépassés. Leur verdict est alors sans appel : il doit aller en institut spécialisé. Pour échapper à cette sentence, Shell s’enfuit. Il va aller faire la guerre, celle dont il voit les images à la télé. A son retour, il se dit qu’il sera considéré comme un homme, un héros. Et alors on ne cherchera plus à l’emmener dans cet établissement.
Et de partir, avec comme seul point d’horizon le vaste plateau au-delà duquel il imagine que se livre la guerre. En chemin, il croise Viviane, une fillette étrange, laquelle le fait exister dans son regard, là où il n’était que transparence jusqu’ici. Et si la vraie guerre à mener était la guerre contre les préjugés ? Et si Viviane l’aidait à faire la paix avec lui-même ?
Cet enfant différent dans un monde d’indifférence va vous bouleverser par la pureté de son regard, sa candeur, sa faim d’amour. Dans ce roman initiatique, il s’ouvre à la vie, aux autres, découvre, se découvre. Le lecteur accompagne chacun de ses pas, de ses chagrins, de ses joies, avec la furieuse envie de le prendre dans ses bras. De le protéger. Comme s’il existait. Vraiment.
Avec une infinie poésie, entre la fable et le conte, Jean-Baptiste Andréa nous livre un roman d’une sensibilité à fleur de plume. Un roman viscéralement humain.