La cavalcade des enfants rois, Raphaël Delpard : un éclairage édifiant sur le rôle de la jeunesse sous l’Occupation

9782258133242

La cavalcade des enfants rois, Raphaël Delpard

Editions des Presses de la cité, septembre 2017

 En 1941, dans la Sarthe, trois jeunes enfants s’engagent dans un réseau de résistance. Une page essentielle et méconnue de l’histoire : le rôle de la jeunesse sous l’Occupation. 

Seconde guerre mondiale. Dans la Sarthe, Julien, jeune orphelin de 12 ans, décide de quitter la famille d’accueil qui l’a recueilli et le malmène. Fuir plutôt que de subir. Et de rêver d’embarquer au port de Brest pour regagner l’Amérique, le pays d’Hopalong Cassidy, son héros. Mais il est capturé en chemin et enfermé dans un centre d’éducation pour jeunes délinquants et vagabonds. Dans ce type de centre, créé par le gouvernement de Vichy en 1941, est menée une expérience proche de l’eugénisme allemand. La répression y est extrêmement sévère. Les enfants réduits à n’être que des numéros de matricules. Ces orphelins, qui ont pour seule richesse et seuls repères leur identité, se voient ici dépossédés de tout.

Dans ce centre, Julien rencontre Tristan, plus âgé que lui. Un enfant juif en fuite, sans nouvelles de sa sœur, après que ses parents aient été déportés lors d’une rafle à Paris. Tous deux se rapprochent, se soutiennent. Et décident de s’allier pour fuir le centre, cachés sous une charrette. En chemin, ils croisent Marie, une fillette bossue, placée chez des fermiers qui la maltraitent. Tous trois repartent ensemble et s’engagent dans la résistance. Un combat de plus dans une vie déjà riche en épreuves.

Ce roman de Raphaël Delpard est intéressant à plus d’un titre. Outre l’histoire bouleversante de ces courageux enfants, il met en lumière des pans peu connus de la seconde guerre mondiale : les terribles centres d’éducation pour jeunes délinquants et vagabonds, mais aussi l’importance du rôle de la jeunesse dans la résistance. Un roman édifiant, véritable hymne à la vie, au courage et à la jeunesse.