L’inaccessible, Charles Gancel
Editions Buchet Chastel, octobre 2017
Le désir n’est pas l’amour. C’est lui qui nous met en marche vers une image, une obscurité que nous voulons éclairer, un autre que nous voulons annexer. Six nouvelles. Elles parlent de cet inaccessible, de ce qui dans l’autre ne nous appartient pas mais qui, parfois, s’invite dans notre histoire, pour le meilleur ou pour le pire.
C’est un recueil de six courtes nouvelles sur le désir que nous offre Charles Gancel. La retenue, Le foulard, Partie de chasse, Un rat, L’inaccessible et Un jour à Manhattan. Des nouvelles qui évoquent cette part d’ombre chez l’autre qui exerce un irrésistible attrait en nous, attrait d’autant plus fort que ce mystère est grand. Elles parlent de couples, légitimes ou non, de relations réellement cauchemardesques ou sublimement fantasmées. De passion toujours. Avec beaucoup de douceur, de sensualité, un style très travaillé, l’auteur nous invite dans l’intimité des personnages et nous parle de cet inaccessible, source de tant de convoitise.
J’ai inégalement aimé ces nouvelles. La retenue – qui traite de violence conjugale, Le foulard – qui se noue sur une relation interdite, ou encore L’inaccessible et Un jour à Manhattan, m’ont indiciblement séduite pour la puissance évocatrice du récit, la justesse des émotions, la volupté des images. J’ai eu beaucoup de mal à contrario avec Partie de chasse ou Le rat, qui m’ont perdue en chemin car complexes, confuses.
Un joli recueil, donc, sur cet inaccessible, ce qui dans l’autre nous aimante, nous obsède, pour le meilleur ou pour le pire.