Partie 2
Je vous ai parlé en janvier dernier du livre de Thi Bich Doan, Un an entre les mains de l’univers, paru aux éditions Flammarion. Quête de soi et quête de sens, quiconque s’intéresse au fonctionnement de l’esprit humain appréciera cet étonnant et passionnant voyage, où la vie intérieure guide le cheminement extérieur. Un témoignage profond et personnel, et donc parfaitement universel ! L’auteur a accepté de me rencontrer avec une extrême gentillesse, pour se prêter à une Kar’Interview.
Le livre : Après douze ans de recherches scientifiques et vingt ans de pratique méditative, Thi Bich Doan décide de prendre un virage et de vivre en pleine conscience pendant un an. Elle quitte Paris, amis, appartement et travail pour entamer un voyage intérieur, avec pour seule règle de ne rien programmer et ne rien décider. Son périple à travers le monde l’amène à traverser des joies et des épreuves qui lui feront comprendre l’essence du véritable lâcher-prise.
Suite de l’interview publiée hier… :
Un retard, une épreuve ne sont pas à diaboliser, à vous lire. Vous considérez en effet que chaque situation, y compris les contretemps, les épreuves, ont leur raison d’être, ont quelque chose à nous apprendre.
Quand on est dans la réalité de qui on est, la vie est chaotique. C’est nous qui mettons des étapes logiques, pour nous rassurer. Non seulement quand il nous arrive quelque chose et qu’on se demande quelle expérience on en tire, c’est toujours positif, mais à posteriori j’ai même réalisé que c’était parfait ce qui m’était arrivé, surtout ce qui était difficile. Seulement à posteriori, je me suis dit : « j’avais besoin de cela pour aller non pas là où je voulais aller mais là où j’avais besoin d’aller, pour dégommer ce qui m’empêchait d’être moi-même ». C’est une forme d’acceptation sans résignation, c’est cette attitude qui enclenche l’énergie qui va faire que les choses vont se débloquer. C’est pour apprendre à avoir confiance quand on n’a rien.
Vous parlez beaucoup du non-agir dans le livre, non-agir qui ne signifie pas passivité :
Ce n’est pas du tout de la passivité en effet. Ce n’est pas une acceptation de la situation mais une acceptation de ma réaction face à la situation. Le fait que j’accepte totalement cette situation, que je sois dans l’être, me permet de ne pas émettre de résistance qui ne me permettrait de ne voir que la partie de la situation qui me heurte.
…répondre et non réagir ?
Oui, car si je réagis et agis tout de suite, alors je ne vais voir qu’une partie de la situation et vais réagir avec un champ limité de perceptions. Si je fais une pause de non agir, à contrario j’élargis mon champ de vision, mon champ de conscience et alors la solution, la direction à prendre, apparaissent comme une évidence.
Etre à sa place, cultiver sa façon unique d’être au monde, être soi, ce doit être notre quête ?
La meilleure chose qu’on puisse faire pour nous et les autres, c’est d’être pleinement dans notre place et non de suivre des modèles qui ne sont pas nous, par désir de réussite sociale ou autre. Se transformer en profondeur, changer son mode de fonctionnement, de pensées, de comportement, c’est très long. Car cela doit se faire au niveau de toutes les strates de notre corps, de notre être. Je le vois dans les soins énergétiques que je prodigue. Quand vous avez un trauma d’enfance qui s’est engrammé, qui se lit dans les cellules, qui a créé des défenses et a été réactualisé avec plein d’autres circonstances, cela demande du temps pour l‘identifier. Et la personne doit être prudente dans la façon dont elle le lâche, car si elle le lâche d’un coup c’est dangereux. Il faut donc du temps pour être aligné. Plus on est dans son alignement, moins c’est intellectuel et plus c’est indicible. Les actes qu’on pose à partir de cette énergie coulent de source. Quand on vit une transformation, elle agit indirectement sur les personnes autour de soi, sans qu’elles aient besoin de la vivre. Car il y a toujours une interconnexion entre les êtres.
Partager ce que vous avez vécu dans ce livre, vous qui n’aimez pas vous mettre en avant, ce fut difficile ?
Oh oui, parler de moi qui suis quelqu’un de très en retrait, a été très violent. Mais c’était la chose la plus efficace, car il fallait que les gens puissent toucher mon expérience et s’en approprier. Eux, c’est la même chose sauf qu’ils ont besoin d’un petit diapason qui leur fait résonner ce qu’ils ont à l’intérieur. Cela m’était demandé par l’univers puisque c’était l’année au cours de laquelle je devais tout accepter En plus, je n’ai parlé que de moi pour être au plus proche de ce que je vivais et non pas de gens que j’avais croisés. De toute façon, j’avais remarqué que tout ce qui est autour de moi est le reflet de ce que je suis. Plus on est proche de cette essence de nous-même, plus on est dans l’universel. Plus on comprend ce qui se passe en nous, plus on est ouvert et dans l’amour des autres.
Un dernier mot sur le livre ?
Ce livre n’a pas été écrit pour plaire, pas du tout, mais pour proposer une proximité avec soi-même à travers des histoires, qui, si elles résonnent, vont permettre à la personne de se mettre encore plus en proximité avec elle-même.
—> Et pour plus d’informations sur le livre, retrouvez l’article que je lui avais consacré en cliquant ici : Un an entre les mains de l’univers, chronique