Rentrée littéraire : Comme un seul homme, Daniel Magariel : noir, c’est noir…

Comme un seul homme, Daniel Magariel

Traduit de l’anglais par Nicolas Richard

Editions Fayard, août 2018

Rentrée littéraire

Un roman féroce, qui plonge le lecteur dans un monde d’une violence insoutenable, un monde de ténèbres dont la seule lueur demeure le lien indéfectible entre deux enfants, deux frères.

Le narrateur est un enfant de douze ans. Avec son frère ainé et son père, ils ont remporté la guerre. Une guerre contre leur mère et femme, quitte à avoir employé des armes peu héroïques, comme ces polaroïds truqués sur lesquels les enfants apparaissent avec le visage tuméfié, après s’être eux-mêmes infligé les coups… Des polaroïds envoyés au Service de protection de l’enfance pour accabler la femme et mère. Les services sociaux sont dupes, d’autant que le père et ses fils font front. La femme battue par son mari et ses propres enfants, est aussi battue sur le terrain de la justice et perd la garde des deux garçons.

Désormais, ils peuvent repartir à zéro, laisser le passé derrière eux. Tous les trois quittent la maison du Kansas et emménagent à Albuquerque. Mais mettre une distance physique avec la vie passée ne suffit pas à fuir ses démons. La drogue et la violence se rappellent au bon souvenir du père. Une lente et inexorable déchéance commence. Livrés à eux-mêmes, les deux garçons doivent endosser des responsabilités d’adultes, faire face aux désillusions de ce père-héros devenu une loque.

Daniel Magarel nous offre un roman particulièrement cruel et violent. Celui de l’enfance volée de deux frères dont la seule force sera l’amour qui les lie. J’ai bien souvent failli lâcher le livre, tant la violence est partout, la noirceur grande… Le talent de l’auteur est justement d’être parvenu à faire passer les emotions, aussi sombres soient-elles, avec une telle intensité. Mais une lecture un peu trop éprouvante et sombre pour moi.