K.O., Hector Mathis
Editions Buchet Chastel, août 2018
Rentrée littéraire
Un premier roman nerveux, incisif. Une partition de vies chaotiques, traversées par la maladie, la mort, l’errance, la précarité, l’amitié. Une odyssée moderne féroce.
Sitam revient en banlieue, une banlieue qu’il avait fuie avec sa compagne, la môme Capu, au moment des attentats. De retour de son périple en Europe, il tombe sur Archibald, un SDF fou de musique. Entre deux quintes de toux, ce dernier l’interroge sur son parcours, ses rencontres.
Sitam, dont les jours sont comptés du fait de la maladie, se confie à lui dans une forme d’urgence. Les phrases cognent. Les mots frappent. Il vomit sa colère, sa rage envers les médias avides de sensationnalisme, envers le système qui transforme les hommes en machines sans cerveau. Il n’a plus qu’un désir, qu’un impératif : trouver les mots justes pour achever son manuscrit, pour toucher le cœur de la cible. Asséner les phrases comme des uppercuts. « Coup dur sur coup dur, je m’en vais me noyer dans le langage. Plus la vie est dégueulasse, plus j’ai le terme précis, la formule qui claque sur la langue, la phrase qui fout le palais en charpie ».
Si je n’affectionne pas particulièrement ce style d’écriture, force est de reconnaître le talent de l’auteur pour la puissance de son texte, la hargne qui l’anime. Les mots comme un dernier combat contre les maux.