Prix Fémina 2018, les finalistes

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Le jury féminin du prix Fémina a dévoilé sa dernière sélection pour l’édition 2018.

Ils sont 7 romanciers français, 7 romanciers étrangers et 8 essayistes à figurer dans la dernière sélection du Prix Fémina 2018.

  • Les romans français en lice : 

– Emmanuelle Bayamack-Tam, « Arcadie » (P.O.L)
– Yves Bichet, « Trois enfants du tumulte » (Mercure de France)
– David Diop, « Frère d’âme«  (Seuil)
– Michaël Ferrier, « François, portrait d’un absent » (Gallimard)
– Pierre Guyotat, « Idiotie » (Grasset)
– Philippe Lançon, « Le lambeau«  (Gallimard)
– Tiffany Tavernier, « Roissy » (Sabine Wespieser)

  • Les romans étrangers en lice :

– Javier Cercas « Le monarque des ombres« , traduit de l’espagnol par Aleksandar Grujicic, avec la collaboration de Karine Louesdon  (Actes Sud)
– Davide Enia, « La loi de la mer« , traduit de l’italien par Françoise Brun (Albin Michel)
– Stefan Hertmans, « Le coeur converti« , traduit du néerlandais par Isabelle Rosselin (Gallimard)
– Alice McDermott, « La neuvième heure« , traduit de l’anglais (États-Unis) par Cécile Arnaud (La Table Ronde)
– Gabriel Tallent, « My Absolute Darling« , traduit de l’anglais (Etats-Unis) par Laura Derajinski (Gallmeister)
– Olga Tokarczuk, « Les livres de Jacob », traduit du polonais par Maryla Laurent (Noir sur Blanc)
– Samar Yazbek, « La marcheuse« , traduit de l’arabe (Syrie) par Khaled Osman (Stock)

  • Les essais en lice :

– Antoine de Baecque, « Histoire des crétins des Alpes » (Vuibert)
– Stéphane Beaud, « La France des Belhoumi » (La Découverte)
– Marc Dugain, « Intérieur jour » (Robert Laffont)
– Colette Fellous, « Camille Claudel » (Fayard)
– Élisabeth de Fontenay, « Gaspard de la nuit » (Stock)
– Laurent Nunez, « Il nous faudrait des mots nouveaux » (Le Cerf)
– Dominique Schnapper, « La citoyenneté à l’épreuve: la démocratie et les juifs » (Gallimard)
– Marc Weitzmann, « Un temps pour haïr » (Grasset)

Le prix sera décerné le 5 novembre.

Rentrée littéraire : Pense aux pierres, sous tes pas, Antoine Wauters (Verdier)

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Pense aux pierres sous tes pas, Antoine Wauters

Editions Verdier, août 2018

Rentrée littéraire

Véritable hymne à la désobéissance, Pense aux pierres sous tes pas est également un cri d’espoir. Et d’amour fou.

Le roman se déroule dans un pays non cité, sous le joug d’une terrible dictature. Si nombreux sont les habitants furieux des règles instaurées par le tout-puissant pouvoir en place, personne ne se révolte. Jamais.

Au sein de ce pays d’agriculteurs soumis, Marcio et Léonora sont des jumeaux de dix ans, qui se portent l’un envers l’autre un amour fou. Un amour qui est leur force, leur tuteur, car il faut bien admettre qu’ils ne trouvent aucune affection auprès de leurs parents. « Tous les deux on était encombrants pour eux, et on l’avait toujours été. Au point que Paps aurait préféré ne pas nous avoir et rester toute sa vie comme ça avec Mam’s ». A défaut d’être aimables aux yeux de leurs parents, ils sont « utiles », Marcio aux champs avec son père, et Léo aux travaux de la maison avec sa mère. Le rythme de travail est soutenu, presque inhumain. Les cris et les coups pleuvent sur les enfants, qui ne tiennent debout que grâce à la force de leur amour l’un envers l’autre. Si rien n’excuse la violence des parents, difficile pour eux d’être attentifs et aimants, de supporter les jumeaux, tant ils peinent à se porter eux-mêmes, tant ils sont eux-mêmes accablés par cette vie.

Jusqu’au jour où le père débarque dans le fenil et découvre que ses soupçons sont fondés : les jumeaux sont allongés dans la paille et jouent à des jeux interdits. La sentence sera immédiate : Marcio restera à la ferme, tandis que Léo partira chez son oncle Zio, très loin de là.

Cependant la jeune génération n’est pas aussi soumise que celle de leurs parents. Face à pareille injustice, il est hors de question que Marcio et sa sœur se résignent, acceptent l’injustice, se satisfassent de la souffrance comme seul horizon. Une révolte dans la fratrie qui trouve un écho avec celle qui gronde chez l’oncle Zio et une poignée de paysans : ils ne veulent plus de cette dictature. Parviendront-ils à vivre conformément à leurs idéaux ? A ne plus subir ?

L’histoire bouleversante de jumeaux, sur fond de grande histoire politique. Une invitation à toujours se battre, à toujours garder espoir, pour atteindre ses idéaux, pour rester soi envers et contre tout. Une injonction à désobéir pour transformer le monde à son échelle et combattre l’injustice. Une jolie découverte de cette rentrée littéraire.