L’amour qui me reste, Michela Marzano : d’une déchirante beauté…

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L’amour qui me reste, Michela Marzano

Editions Grasset, octobre 2018

Un roman d’une déchirante beauté sur la reconstruction après la perte d’un enfant, mais aussi sur l’adoption et ses traumas. Enorme coup de cœur !

Daria et son mari ont deux enfants. L’ainée prénommée Giada et Giacomo leur fils cadet. Une famille unie, aimante, mais qui a vécu jusqu’aux 5 ans ½ de Giada sur un secret : leur fille a été adoptée.

Un secret qui devenait lourd à porter face à cette fillette si vive, si éveillée pour son âge. Fallait-il le lui avouer ? Ou continuer à le lui taire puisque, après tout, ils l’aimaient comme s’ils l’avaient conçue ? Mais à l’approche de la naissance de Giacomo, Daria s’est sentie écrasée par ce secret de famille : et d’avouer à Giada qu’ils sont allés la chercher au centre d’accueil pour la petite enfance quand elle avait 6 mois. La réponse de Giada fut immédiate. En écho à sa terreur. « Mais quand tu es venue me chercher, c’était parce que tu voulais une petite fille ou parce que tu m’aimais ? »

Une terreur que Daria, Andréa et Giacomo pensaient avoir apaisée grâce à leur amour de chaque instant. Mais quand ils apprennent qu’à l’aube de ses 25 ans, Giada a mis fin à ses jours, ils réalisent qu’ils n’ont pas su, pas pu, percevoir les tourments qui continuaient à l’agiter. Amputés d’un morceau de leur vie, d’un morceau de leur cœur, ils doivent apprendre à se reconstruire, essayer de se délester de la culpabilité qui les accable. Et avancer.

Ne soyez pas effrayés par le thème du livre. Ce roman n’est pas noir, lourd, il est au contraire lumineux. D’une déchirante beauté. C’est un roman émouvant sur la résilience, la reconstruction après la perte d’un être cher. Mais aussi un hymne à l’amour de parents et d’un jeune homme envers leur fille adoptée et ½ sœur. Michela Marzano analyse avec beaucoup de finesse et de justesse le sentiment d’abandon qui découle d’une adoption, les dégâts provoquées par l’amputation d’un morceau de son identité et ce, même si la famille adoptive déploie des trésors d’amour. « Ce n’est pas parce qu’on désire connaître ses origines qu’on rejette sa mère adoptive. (…) Le problème est différent, il s’agit de trouver sa place dans le monde ». Ce roman a pour sa part trouvé une place de choix dans mes coups de cœur.

 

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