Un roman pour enfants particulièrement engagé, fort, sensible. Pour ouvrir leur regard aux autres, à ceux qui n’ont rien et dorment dans la rue. Une ode à l’empathie et à la solidarité.
SDF, migrants : de l’indifférence à l’empathie
Bastien et sa sœur Capucine vivent dans un grand appartement, au sein d’un luxueux quartier parisien. Depuis quelque temps, à chaque fois qu’ils vont à la boulangerie, ils remarquent une maman et ses deux filles blotties contre elle, assises à même le trottoir, qui mendient quelques pièces pour survivre. Des SDF qui ne suscitent en Bastien que dégoût en raison de leur saleté, de leur évidente pauvreté, de leur apparence.
Si ces trois roms font Bastien détourner son regard, Capucine au contraire ressent de la pitié. Comment voir ces trois êtres subir jour et nuit le froid, la pluie, la faim, sans avoir le cœur serré ? Comment continuer son chemin, rentrer dans son appartement douillet, en laissant derrière soi des êtres dans une évidente détresse ? Pour la fillette, il y aurait pourtant une solution aussi simple que naturelle : leur proposer la chambre d’amis dans l’appartement.
Une solution qui ne suscite pas l’enthousiasme de son père au départ : « On ne peut pas accueillir toute la misère du monde chez nous ». Mais il ne s’agit pas d’accueillir tous les migrants, mais de faire montre d’empathie envers trois personnes. Et si tout le monde à son niveau aidait quelques individus dans le besoin, alors à grande échelle le monde serait plus beau, car solidaire ! Ainsi pensent Capucine et sa maman. Et de remporter l’adhésion du père.
Sorina, Magda et leur maman Nicky se retrouvent ainsi accueillies par la famille de Bastien. Mais pas par lui. Bastien se sent envahi, n’a pas du tout envie de partager son espace et ses jeux avec ces personnes et encore moins l’affection et l’attention de ses proches. Car ces trois invités accaparent beaucoup ses parents et cela, ça ne passe pas. Bastien boude, se sent négligé, transparent comme étaient transparents ces roms à ses yeux dans la rue.
Mais peut-on prêter assistance à des migrants sans se mettre dans l’illégalité ? A-t-on le droit d’héberger à titre gratuit des SDF ? La famille de Bastien va découvrir que tendre la main n’est pas qu’une affaire de cœur, mais aussi une affaire de loi.
Quant à Bastien, côtoyer ces trois personnes va-t-il le faire changer d’avis ? Continuera-t-il à se sentir menacé ou leur ouvrira-t-il son cœur ?
Un livre engagé contre le racisme et l’exclusion
Sophie Adriansen est une auteure engagée. En 2015, elle a participé au projet du photographe Marc Melki autour de la fraternité et de l’hébergement des sans-abris. Le photographe parcourt la France et capture dans l’objectif de son appareil photo des SDF pour sensibiliser ceux qui ont un abri au sort de ceux qui l’ont perdu. Avec en filigrane cette question : et si c’était vous ?
En France, des centaines de milliers de personnes n’ont plus de toit. Des millions d’individus vivent dans des logements insalubres. Ces personnes que l’ont voit parfois mendier dans la rue se sentent souvent invisibles, transparentes dans le regard des passants. Voire s’attirent le mépris. Or personne n’est à l’abri de perdre le sien. Personne ne peut assurer que cela ne lui arrivera jamais. Qu’aimerions-nous que l’on fasse pour nous dans pareil cas ? Que sommes-nous prêts à faire pour les autres aujourd’hui ? Que permet la loi ? C’est le sujet de ce roman viscéralement humain, sensible. Il ouvre le regard de l’enfant, l’invite à plus d’empathie, d’altruisme, de tolérance. A moins de jugements hâtifs, de méfiance. Car les enfants d’aujourd’hui seront le monde de demain. Car les valeurs que nous leur inculquons aujourd’hui peuvent transformer le monde et en faire à l’avenir un espace de vie plus solidaire.
Roman à paraître le 12 avril aux éditions Fleurus