Mon cahier Montessori, j’apprends à lire l’heure, Marie Eschenbrenner et Sabine Hofmann

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©Karine Fléjo photographie

Ce cahier d’activités destiné aux enfants de 6 à 9 ans et réalisé par deux éducatrices Montessori, se propose d’aider l’enfant dans son apprentissage de la lecture de l’heure.

Aider son enfant à se situer dans le temps

Avant de pouvoir lire l’heure, de comprendre le principe des minutes et des secondes, l’enfant doit être en mesure de se situer dans le temps et de comprendre ce que signifient les bonds de cinq minutes. Ce n’est donc pas envisageable avant environ six ans.

Plus jeune, vous pouvez le familiariser avec la notion du temps qui passe en lui apprenant les jours de la semaine, à distinguer le matin de l’après-midi et du soir, à mesurer le temps qui s’écoule avec un sablier par exemple.

Apprendre à lire l’heure à son enfant

Ce cahier d’activités est directement inspiré de la pédagogie Montessori. Les deux éducatrices Montessori qui l’ont conçu, proposent un matériel et des exercices ludiques, pour familiariser l’enfant avec l’écoulement du temps : une horloge à fabriquer dont il fera tourner les aiguilles, des cartes horloges à associer aux différents moments de la journée, un collier de perles pour apprendre à compter de cinq en cinq, etc.

L’apprentissage est ici progressif : l’enfant se familiarisera avec les heures piles, les bonds de cinq minutes, puis la demi-heure, le quart d’heure. La difficulté est progressive afin de ne pas décourager l’enfant mais au contraire lui faire prendre confiance en lui grâce aux progrès et aux actions réalisés.

Un outil pédagogique merveilleux pour aider l’enfant à lire l’heure en toute autonomie !

 

Citation du jour

Là est le remède : dans le fait que même quand le cœur souffre, le bonheur peut exister l’instant d’après. Et puisque l’instant que nous vivons est le seul temps qui existe vraiment, nous pouvons continuer d’avancer. On nous dira, car cela est souvent le cas, que tous les êtres chers finissent par nous être arrachés. N’empêche : d’instant en instant, la vie, inépuisable, continue d’avancer. Et nous aussi.

Alice Walker – Barracoon (préface)

La mer monte, Aude le Corff

livre de Aude le Corff, La mer monte

Après Les arbres voyagent la nuit et L’importun, Aude le Corff nous revient avec La mer monte, un roman d’anticipation auréolé de mystère. Nous sommes en effet dans une époque à la fois proche à l’échelle du temps et lointaine à l’échelle d’une vie : en 2042. Un monde connecté à l’extrême, un réchauffement climatique qu’il n’est plus possible d’ignorer et un secret de famille bien gardé sont les ingrédients principaux de ce livre prenant.

Réchauffement climatique, nouvelles technologies : bienvenue en 2042 !

Aude le Corff nous invite à la rejoindre en 2042. Un avenir à la fois proche et lointain. Un autre monde. En effet, en 2042, la planète a essuyé plusieurs drames écologiques dus au réchauffement climatique : inondations, séismes, montée des eaux et des températures, disparition de certains territoires sous les flots, ouragans dévastateurs. Le danger a pointé son nez au début des années 2000 et ne fut pas pris suffisamment au sérieux par les états influents :

« Les catastrophes naturelles et les conflits s’intensifiaient. La guerre civile en Syrie se révélait particulièrement cruelle. L’humanité régressait, de toutes parts des discriminations et des violences avaient lieu, envers les femmes, les homosexuels, les plus faibles, les plus foncés, les plus pauvres. »

Mais le réchauffement climatique est devenu tel au début des années 2020, qu’il ne fut plus possible de l’ignorer sauf à conduire la planète et ses habitants à leur perte.

« Un état d’urgence mondial fut décrété. Plus question de continuer à produire du gaz à effet de serre, à l’évidence le monde ne le supporterait plus. (…) Un effort spectaculaire a été entrepris pour développer les énergies propres au détriment des lobbys, et rapidement, les voitures électriques, solaires ou à hydrogène sont devenues la norme. Tout fonctionne dans nos pays favorisés grâce aux énergies renouvelables, au recyclage, à la biomasse, avec une optimisation de la gestion de l’eau. »

C’est dans ce contexte que vit Lisa, jeune trentenaire engagée dans cette transition écologique radicale. Un monde enviable ? Pas forcément. Car tout est connecté, contrôlé, robotisé, tandis que les relations humaines s’appauvrissent, y compris dans la sphère de l’intime. De même qu’on est de plus en plus souvent amené à changer de travail, on change de plus en plus de partenaire.

« La jeune génération s’autorise des histoires plus courtes et plus nombreuses tout au long de son existence. Il devient dépassé de partager l’appartement, le quotidien, le même lit qu’un conjoint. »

Mais l’avenir de la planète, ce que nous allons transmettre aux générations futures n’est pas la seule préoccupation de Lisa : une autre transmission l’interpelle depuis des années, celle de sa mère Laure. Car cette dernière a bien souvent échappé à son rôle de mère, absente des mois entiers tandis que la relève était assurée auprès de l’enfant par ses grands-parents. Bien souvent, Lisa a cherché à attirer l’attention de sa mère, y compris en mettant sa vie en danger en cessant de s’alimenter. Mais Laure demeurait absente, fragile, en proie à une insondable mélancolie. Pourquoi ? Pourquoi cette femme était-elle incapable de témoigner de l’affection à son enfant, d’être présente au monde ? Lisa décide alors de fouiller dans le journal intime que sa mère tient depuis l’adolescence, depuis son premier amour avec un certain Thomas Boddi. Quel est le drame à l’origine de cette tristesse, de ce chagrin que le temps ne parvient pas à consoler ? Lisa est bien décidée à percer ce secret bien gardé par sa mère mais aussi par le reste de la famille.

Une invitation à réfléchir sur la transition écologique, sur ce que nous voulons transmettre aux générations futures

Ce nouveau livre d’Aude Le Corff invite le lecteur à réfléchir. En nous propulsant dans ce monde futuriste, Aude le Corff tire la sonnette d’alarme : si nous n’y prenons pas garde, si nous n’engageons pas dès à présent la transition écologique, alors le réchauffement climatique conduira à la destruction de la planète et de ses habitants. Est-ce ce monde voué à sa perte que nous souhaitons léguer à nos enfants et petits-enfants ? Par ailleurs, les nouvelles technologies évoluent vers un monde toujours plus connecté : le progrès technologie va-t-il de pair avec l’épanouissement humain ou faut-il craindre un appauvrissement des liens entre les êtres si nous n’y prenons pas garde ? Un roman qui sonne comme une mise en garde.

Ce secret de famille avec pour toile de fond l’avenir de notre planète vous tiendra en haleine. Comment expliquer les défaillances d’une mère ? Comment se construire sans cet élément crucial du puzzle familial ? Comment pénétrer dans le monde d’une femme dont l’angoisse permanente érige de hautes barricades autour d’elle ? Je vous laisse le découvrir…

 

 

 

 

 

 

Citation du jour

La forêt crache les hommes comme des pépins, les bois bruissent, des traînées de brume couronnent leurs faîtes au lever du soleil, la lumière les habille. À l’automne, des vents furieux secouent les arbres. Les racines émergent alors du sol, les cimes retournent à la poussière, le sable, les branches et la boue séchée s’enlacent en tourbillons au-dessus des toits. Les fourmis s’abritent dans le ventre des collines, les renards trouent le sol, les cerfs s’enfuient ; les corbeaux, eux, résistent toujours à la violence des éléments.
Les hommes, pourtant, estiment pouvoir dominer la nature, discipliner ses turbulences, ils pensent la connaître. Ils s’y engouffrent pour la combler de leur présence, en oubliant, dans un terrible excès d’orgueil, qu’elle était là avant eux, qu’elle ne leur appartient pas, mais qu’ils lui appartiennent. Elle peut les broyer à la seule force de sa respiration, elle n’a qu’à frémir pour qu’ils disparaissent.

Cécile Coulon  – Trois saisons d’orage

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Toutes les couleurs de la nuit, Karine Lambert

Toutes les couleurs de la nuit

©Karine Fléjo photographie

Et vous, comment réagiriez-vous si on vous annonçait que dans trois semaines, vous alliez perdre la vue ? C’est ce qui arrive à Vincent, le personnage principal de ce roman. Un roman dont la morale pourrait-être : perdre la vue n’est pas perdre la vie, mais devoir la réinventer. Une histoire très émouvante, celle d’une renaissance à l’essentiel.

Devenir aveugle : une vie à réinventer

Vincent est un jeune homme de 35 ans heureux et amoureux. D’ici peu, ce dynamique professeur de tennis va emménager dans l’appartement de ses rêves, en compagnie d’Emilie. Du moins c’est ce qui était prévu. Ce qui l’était moins, est ce verdict irrévocable de l’ophtalmologiste : Vincent est atteint d’une neuropathie optique de Leber. Pour faire simple, il va complètement perdre la vue sous trois à cinq semaines au maximum.

La maladie est une telle intruse dans le tableau de son bonheur, une tache si sombre parmi les couleurs chatoyantes de son existence, qu’il commence par nier le diagnostic. Il n’y a pas de quoi en faire toute une histoire, une paire de lunettes et il y verra plus clair. Mais la réalité le rattrape, les contours des visages et des objets sont de plus en plus flous. Jeu, set et match : la maladie a gagné.

Quand il réalise l’obscurité totale qui l’attend, il s’effondre. Comment l’annoncer à ses proches et surtout à celle qu’il aime ? Comment ne pas les entrainer dans le sillage de son désespoir ? Comment ne pas inspirer de pitié ? Face à la réaction déconcertante d’Emilie, il décide de partir dans le seul endroit chargé de douceur qu’il connaisse. A la campagne, dans la maison de ses grands-parents aujourd’hui décédés, là où tant de joyeux souvenirs leur survivent. Furieux que la maladie l’ait élu, il met ses parents et amis à distance, souhaite se retrouver face à face avec lui-même. Se ressourcer. Trouver quelle direction faire prendre à sa vie à présent qu’il a perdu un des sens.

Vincent parviendra-t-il à canaliser sa révolte ? A accepter de composer avec la cécité ? Ou cette épreuve sera-t-elle insurmontable pour lui ? Et si la fin de sa vie de voyant signait l’aube d’une vie différente mais tout aussi riche ?

Un roman lumineux, positif et émouvant

Ne soyez pas effrayés par le sujet. Ce roman est tout sauf un roman triste, pessimiste ou médical ! Il évoque au contraire l’extraordinaire capacité de l’être humain à se relever face aux épreuves, aussi grandes soient-elles. C’est avant tout et surtout l’histoire d’une renaissance, en partie grâce au bien-être puissant procuré par le contact de la nature, laquelle célèbre le monde olfactif, tactile, sonore, gourmand. Ou quand l’amour de la terre redonne du sens à l’existence. Cette histoire singulière a une dimension universelle et nous interroge : que ferions-nous si nous n’avions que trois semaines à vivre avant d’être amputés d’un de nos sens ou d’un de nos membres ? resterions-nous assis dans un fauteuil de lamentations? Ou, comme Vincent, chercherions-nous à nous rapprocher de ce et ceux qui nous sont chers pour rebondir?

 

 

 

L’amitié, se faire des copains et les garder, Isabelle Filliozat

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©Karine Fléjo photographie

Avoir des amis est une source de bonheur, d’épanouissement et de confiance en soi. Mais se lier d’amitié n’est pas toujours facile. Ce cahier d’activités va justement aider l’enfant à développer sa capacité relationnelle. Un insert à destination des parents les conseille sur la façon d’apprendre à leurs enfants comment cultiver l’amitié.

Les enfants et l’amitié : l’amitié s’apprend et se cultive

Avoir des amis avec lesquels partager des jeux, des rires, échanger, jouer, rêver est un facteur d’épanouissement. Et alimente la confiance en soi. Pour autant, il n’est pas toujours aisé pour un enfant de se faire des amis, d’aller vers les autres et de les laisser venir à soi. Les timides, les petits nouveaux dans une école ou dans une activité, les complexés, les soumis, resteront en retrait à rêver d’être intégrés.

Bonne nouvelle, l’amitié s’apprend ! Il est tout à fait possible de surmonter les difficultés à aller vers les autres, d’apprendre à surmonter sa crainte du rejet. Et la méthode Filliozat, basée sur une approche empathique et résolument positive de l’enfant, vous propose des exercices ludiques pour découvrir comment surmonter ses appréhensions et ses difficultés.

La méthode Filliozat ou la parentalité positive

Les cahiers Filliozat (éditions Nathan), déclinés en plusieurs thèmes que j’ai évoqués au fil des parutions sur ce blog (la confiance en soi, la colère, les émotions…), sont extrêmement bien conçus et adaptés aux problématiques de l’enfant. Avec des jeux simples, le cahier d’activités « L’amitié, se faire des copains et les garder », aide l’enfant à exprimer son ressenti, ses envies, ses frustrations, quand il voit d’autres enfants jouer et aimerait les rejoindre. Ou quand il invite un enfant à jouer avec lui mais essuie un refus. Avec des mises en situation simples, l’enfant apprendra peu à peu comment aller vers les autres, comment être à l’écoute de son ressenti et du leur, comment entretenir de bonnes relations avec les autres. Car l’amitié se cultive !

Un cahier à destination des parents est inséré en fin d’ouvrage, pour les aider à accompagner leur enfant dans le tissage de liens avec les autres. Et démonte à cette occasion certaines idées reçues : non un enfant ne doit pas obligatoirement prêter TOUS ses jouets, non il n’a pas forcément d’affinité avec son camarade parce qu’ils ont le même âge, non la popularité dans un groupe n’est pas à confondre avec l’amitié qui lui est portée, non s’excuser d’avoir mal agi n’est pas forcément la bonne option.

Un cahier que je plébiscite une fois encore tant c’est un outil pédagogique merveilleux, pour les enfants comme pour leurs parents.

Une enfant de l’amour, d’Edith Olivier

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©Karine Fléjo photographie

Une enfant de l’amour est le premier livre de la romancière anglaise, Edith Olivier, paru dans les années 1920 en Angleterre. Un roman sur la relation fusionnelle entre Agatha, orpheline trentenaire, et Clarissa, une fillette d’une dizaine d’années. Fusionnelle et purement exclusive aux yeux d’Agatha. Un roman envoûtant sur une relation d’amour qui se transforme en véritable poison.

D’une relation passionnelle à une relation toxique

Au retour de l’enterrement de sa mère avec laquelle elle partageait le toit et le quotidien, Agatha se sent envahie par un sentiment de solitude accablant.

« Il était étrange qu’elle le perçût si douloureusement, elle qui avait toujours été une créature solitaire – une enfant solitaire, une jeune fille solitaire, et maintenant, à trente-deux ans, une femme plus solitaire encore. »

Agatha et sa mère demeuraient très réservées y compris l’une envers l’autre, ne partageaient pas plus d’expériences personnelles ni de confidences toutes deux, qu’avec d’éventuels amis, parents ou voisins. Mais une troisième personne a pourtant recueilli les confidences d’Agatha sous ce toit. Pétrie de douleur, Agatha se remémore en effet Clarissa. La fillette fut sa confidente et meilleure amie, sa compagne de jeu, alors qu’enfant, et de surcroît enfant unique, elle avait déjà souffert de cette intolérable solitude. Mais après quatre années de complicité délicieuse, la gouvernante d’Agatha avait mis fin à cette amitié qu’elle jugeait malsaine.

Dix-huit années ont passé et le souvenir de Clarissa demeure intact. Agatha sent alors une révolte monter en elle : sa gouvernante n’avait pas le droit de la priver d’une présence si salvatrice, c’était profondément injuste. Elle veut et doit retrouver Clarissa. Elle veut et doit passer outre ce qu’en pensent les autres.

Et de convoquer Clarissa à nouveau.

Sauf que Clarissa n’a pas d’existence réelle, n’est pas un être de chair et de sang.

Clarissa est une amie imaginaire, celle qu’elle s’est inventée quand elle était petite, avec laquelle elle dialoguait de façon imaginaire, jouait, riait. Elle seule la voyait, l’entendait. D’où la réaction de sa gouvernante.

Après plusieurs tentatives, Agatha sent à nouveau la présence de Clarissa, la voit, lui parle, l’entend. Sans que les domestiques ne soupçonnent rien. Mais un jour, tandis qu’elle décide d’acheter de jolies tenues pour la fillette, Clarissa prend vie réellement, se matérialise dans ses nouveaux atours sous les yeux de chacun. Et d’inventer que Clarissa est une enfant qu’elle a adoptée, afin que personne ne se pose trop de questions.

La relation entre Agatha et Clarissa devient celle de deux meilleures amies. Clarissa grandit, de même que grandit l’affection qu’elles se portent mutuellement. Une affection et un amour qui, aux yeux d’Agatha, ne souffrent aucun partage. Comment va-t-elle réagir quand Clarissa va désirer s’ouvrir au monde extérieur, sortir de ce vase clos mère-fille et avoir des amis, voire un amour ?

Mon avis sur le livre d’Edith Olivier

Cette traduction de l’anglais par Constance Lacroix est savoureuse en ce sens qu’on est immédiatement plongés dans l’Angleterre à l’époque victorienne, ses traditions, son côté légèrement suranné. C’est un vrai voyage dans le temps et dans l’espace. Edith Olivier nous offre une histoire qui flirte avec le fantastique, mais qui peut être tout à fait transposée dans le réel. Cette relation mère-fille nous réjouit dans un premier temps, car Clarissa permet à Agatha de se réapproprier son enfance, de chasser ce sentiment d’atroce solitude qui l’étreint. Mais on sent au fil des pages que dans l’ombre quelque chose se trame, que cet amour qu’Agatha voue à Clarissa n’est pas si pur que cela. La tension va crescendo et tient le lecteur en haleine jusqu’à la fin. Une lecture envoûtante aux accents so british, de ce classique anglais.