J’ai failli te manquer, Lorraine Fouchet (EHO)

J'ai failli te manquer, Lorraine Fouchet

©Karine Fléjo photographie

Un roman bouleversant, sur une mère et sa fille que tout oppose. Sur une quête éperdue d’amour et de reconnaissance. Profond. Lumineux. Humain. A l’image de l’auteure.

Relation mère-fille

Cerise et sa mère Lise sont deux êtres que tout oppose. Cassante, voire terriblement blessante, Lise ne pardonne pas à sa fille de ne pas avoir été le fils qu’elle désirait. Une déception immense à la naissance, à la mesure du désamour qu’elle lui voue depuis. Et puis surtout, Lise aime être dans la lumière, celle qu’on regarde, celle qu’on désire, celle qu’on aime. Quitte à inventer et mentir de façon éhontée pour briller aux yeux des autres. Or l’arrivée de sa fille lui a volé un peu de cette attention et de cette lumière exclusives dont elle bénéficiait jusqu’alors.

Heureusement, Cerise sait pouvoir trouver auprès d’Axel, son père, des trésors de tendresse et d’affection. Alors elle s’en accommode, tant bien que mal, sans renoncer par ailleurs à être aimée un jour par cette femme qui l’a mise au monde.

Jusqu’au jour où, en prenant le train, Cerise croise des voisins et surprend leurs propos à son endroit: elle aurait été adoptée…

« Sa mère me l’a dit. Son mari était fou d’elle, leur couple lui suffisait. Il ne voulait pas d’une tierce personne entre eux. Mais elle a insisté pour adopter. »

Après la sidération, Cerise ressent un certain soulagement. L’adoption pourrait en effet expliquer que, ne l’ayant pas portée dans son ventre pendant neuf mois, Lise ait eu du mal à tisser un lien affectif avec elle ensuite! Un soulagement de courte durée puisque dans le sillage de cette nouvelle s’en profile une autre, terrible : Axel décède brusquement. La seule source d’affection de Cerise se tarit, alors qu’elle n’est âgée que de 17 ans.

Après avoir perdu son mari, Lise va-t-elle se rapprocher de sa fille? Les liens entre elles vont-ils finir par se tisser ou les espoirs de Cerise sont-ils vains? Lise, capable du pire, peut-elle se montrer capable du meilleur?

Vont-elles se manquer toute leur vie?

Un roman bouleversant

C’est un roman choral à trois voix que nous offre Lorraine Fouchet avec J’ai failli te manquer. Le père, la mère, la fille, prennent tour à tour la parole dans cette famille très policée, très « comme il faut » de l’extérieur,  où rien ne perce sous le vernis des apparences. Cerise nous bouleverse par cet amour qu’elle voue à sa mère envers et contre tout, par ces attentions constantes dont elle l’entoure malgré la dureté que cette dernière lui témoigne. Jamais elle ne renonce. Jamais elle ne se dérobe à son rôle de soutien auprès de Lise. Et qui sait, ses espoirs seront peut-être concrétisés? Car l’espoir guide ces lignes, gonfle ces pages. Espoir d’une belle relation mère-fille, espoir d’un merveilleux amour avec cet homme que Cerise rencontre en Namibie, espoir d’une vie meilleure. Un livre qui fait du bien !

Un roman riche en émotion dans toutes ses acceptions, qui nous fait voyager de la merveilleuse île de Groix en Bretagne (ne m’accusez pas d’être chauvine 😉 ), aux dunes et déserts de Namibie.  Une histoire viscéralement humaine, qui marque son empreinte durablement dans l’esprit du lecteur.

A lire !

Informations pratiques

J’ai failli te manquer, Lorraine Fouchet – éditions Héloïse d’Ormesson- 163 pages – 20€