La vie est un roman, Guillaume Musso

©Karine Fléjo photographie

Une savoureuse mise en abyme, une intrigue haletante et une passionnante analyse sur le pouvoir de l’écrit .

Disparition d’un enfant

Tout a commencé par une banale partie de cache-cache entre Flora Conway et sa fille Carrie âgée de trois, ans dans leur appartement new-yorkais. Mais au moment de chercher la cachette de la fillette, force est d’admettre à Flora que sa fille a disparu. Incompréhensible. Terrible. Paniquant.

Si Flora est une romancière de renom, au succès aussi grand que le mystère qui l’entoure ( aucune apparition publique, aucune vidéo, une seule et unique photo officielle d’elle) , la réalité qui la frappe est pire que le pire des drames romanesques imaginés. 

Qu’est-il arrivé à Carrie? Enlèvement par un auteur jaloux de son succès? Par un lecteur détraqué à l’image de Misery de Stephen King? Par son editrice, qui voit en sa fille un frein à sa carrière ? Un mystère dont la presse et les médias en général se délectent, insensibles à la détresse de la mère mais très sensibles au buzz qu’ils vont créer. 

Au même moment, de l’autre côté de l’atlantique, un écrivain parisien, Romain Ozorski, peine à rédiger le manuscrit que son éditeur attend. S’il s’est toujours refusé à verser dans l’autofiction, cette fois les frontières entre l’histoire qu’il écrit et sa propre vie amoureuse et familiale sont si tenues, si diluées, qu’il achoppe à poursuivre l’écriture. Trop douloureux. 

Quel lien y -a-t-il entre ces deux écrivains? Pourquoi Flora est-elle convaincue que cet auteur parisien détient la réponse sur la disparition de sa fille? 

Le pouvoir des livres

Dans La vie est un roman Guillaume Musso nous offre une mise en abyme magistrale. Avec beaucoup de finesse, il analyse cette cohabitation entre deux mondes – le réel et l’imaginaire – dans l’esprit de tout écrivain, cette perméabilité entre les deux. Où s’arrête la fiction? Ou commence la réalité ? Quel est le degré de perméabilité entre l’auteur et ses personnages? Entre l’histoire qu’il écrit et sa propre vie? Qui est le maitre à bord : l’écrivain ou ses héros ? Est-il totalement libre de décider de l’orientation de son histoire ou se laisse-t-il guider par elle? 

«  Quand vous passez l’essentiel de la journée à divaguer dans un monde imaginaire, il n’est parfois pas évident de faire le chemin dans l’autre sens. Et vous êtes saisi de vertige lorsque les frontières s’estompent. « 

La vie est un roman vous tiendra en haleine du début à la fin, avec des personnages indiciblement attachants et un exercice de haute voltige sur la création littéraire. Passionnant. Envoûtant. Et un brin diabolique.

Informations pratiques

La vie est un roman, Guillaume Musso – Editions Calmann-Lévy, juin 2020 – 300 pages – 21,90€