Les enfants du secret, Marina Carrère d’Encausse

Les enfants du secret Marina Carrère d'Encausse
©Karine Fléjo photographie

Avec Les enfants du secret, son troisième roman, Marina Carrère d’Encausse nous offre un polar aux rebondissements multiples et à la chute vertigineuse. Les traumatismes de l’enfance s’estompent-ils avec le temps ou sont-ils des bombes à retardement?

Un polar captivant et glaçant

Porte de la Chapelle, deux individus sont retrouvés atrocement défigurés à quelques heures d’intervalle. Tous deux portent d’étranges scarifications en forme de tatouages fraichement réalisés, des mutilations et autres sévices effroyables. Téléphone cassé, empreintes digitales effacées, absence de pièces d’identité, comment savoir de qui il s’agit ? Seul élément : ils ont environ 30 ans d’écart et l’un est caucasien alors que l’autre semble d’origine indienne ou réunionnaise. Tandis que l’un est directement emmené chez le médecin légiste, l’autre, entre la vie et la mort, est hospitalisé d’urgence.

Quel lien peut-il y avoir entre ces deux personnes? Voilà des éléments de départ bien maigres pour Marie Tebert, commandant de la brigade criminelle et Antoine, son adjoint. Mais ils n’ont pas le choix, ils doivent retrouver au plus vite l’auteur de ces crimes. D’autant que l’un des corps était porteur d’un virus mortel et terriblement contagieux, à même de déclencher une véritable pandémie..

Le poids des secrets

Avec Les enfants du secret, Marina Carrère d’Encausse signe ici un polar glaçant à souhait. Corps retrouvés mutilés et scarifiés, risque épidémique majeur, qui peut bien se livrer à de pareilles horreurs ? Comment un être humain peut-il en arriver à de telles extrémités ?

Marina Carrère d’Encausse explore avec brio combien les traumatismes encaissés pendant l’enfance peuvent affecter la vie adulte, enflant dans l’ombre pendant des années, avant de muer en une violence extrême. Ce fait évoqué ici de manière fictionnelle illustre une réalité confirmée par de nombreuses études scientifiques ces 20 dernières années. Ces études démontrent en effet que les traumatismes subis dans la préadolescence marquent en profondeur le cerveau et provoquent des lésions qui peuvent prédisposer à la violence. 

De la première à la dernière page, l’auteure tient ses lecteurs en otage, leur ménage de multiples rebondissements et surtout, une chute vertigineuse. Un polar qui se lit d’une traite!

Informations pratiques

Les enfants du secret, Marina Carrère d’Encausse – éditions Héloïse d’Ormesson, octobre 2020 – 176 pages – 17€

4 réflexions sur “Les enfants du secret, Marina Carrère d’Encausse

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