
Un premier roman sous forme de monologue sur la façon dont on se construit dans une famille nombreuse, avec plusieurs identités.
Tout concilier
Fatima Daas est la narratrice du roman, double littéraire de l’auteure, française d’origine algérienne. Petite dernière d’une fratrie de quatre, elle peine à trouver sa place, à trouver une certaine stabilité. Née en France, elle se sent en décalage quand elle se retrouve en famille en Algérie. Tout comme elle ressent une mise à l’écart en France.
La double culture est-elle une richesse ou une difficulté? Fatima est un prénom hautement symbolique en Islam, qu’il s’agit d’honorer. Comment dès lors oser affirmer son homosexualité, hormis à un psy ou à l’imam, sans risquer l’opprobre, sans risquer de décevoir ses proches?
« L’amour c’était tabou à la maison, les marques de tendresse, la sexualité aussi ».
Comment prendre son indépendance, oser quitter sa famille sans avoir le sentiment de trahir leurs valeurs? Culture, intégration, sexualité, religion, construction sont autant de thèmes abordés dans ce monologue sous forme de portrait.
Premier roman
La petite dernière de Fatima Daas est un premier roman sous forme de journal intime, de confession romancée. « Je m’appelle Fatima Daas » est la phrase d’ouverture de chaque chapitre, comme pour mieux marteler son identité quand les autres lui collent l’étiquette de banlieusarde musulmane, quand la société lui renvoie des clichés.
J’ai trouvé cette approche intéressante. Ce problème de construction quand on est écartelé entre deux identités, entre ce à quoi on aspire et ce que les autres attendent de vous, bien traité. Mais il m’a manqué quelque chose pour être vraiment touchée par le personnage, pour entrer dans le livre. Un sentiment mitigé donc…
Informations pratiques
La petite dernière, Fatima Daas – éditions Notabilia, août 2020 – 192 pages – 16€