Et au pire on s’aimera, Thierry Cohen

Et au pire on s'aimera Thierry Cohen
Copyright photo Karine Fléjo

Quand la vie monotone d’une trentenaire célibataire s’emballe suite à un mystérieux bouquet de roses. Amour et télé-réalité, un couple infernal.

Célibat et solitude

Jusqu’ici, la vie d’Alice, trentenaire célibataire, est plutôt une morne plaine. Pas de grand amour, un travail dans une ambiance délétère, un physique passe-partout et aucun effort pour le mettre en valeur. Sans compter qu’aucune perspective de changement ni côté cœur ni côté boulot ne se profile. Même si sa vie ne la satisfait pas, Alice semble s’y résigner. Comme si c’était une fatalité. Comme si elle ne méritait pas mieux qu’une existence fade.

Et pourtant, une rose trouvée sur son paillasson un matin va bousculer son existence. Et si le destin lui souriait soudain et l’exhortait à sortir de sa transparence, à prendre sa vie en main? Même ses collègues semblent se réjouir pour elle de cette embellie dans sa vie.

Mais ce qui commençait comme une mystérieuse et romantique histoire d’amour se révèle au fil des jours inquiétante. Les bouquets se multiplient, y compris sur son lieu de travail. Qui est donc cet inconnu qui semble savoir tout sur elle, qui connait son lieu de travail et son domicile? Un amoureux ou un dangereux détraqué? Alice navigue entre espoir et inquiétude.

Et, comme si la tempête amoureuse qu’elle traverse ne suffisait pas, son patron menace de la licencier sous de fallacieux prétextes. Après la morne plaine, Alice évolue désormais sur des montagnes russes.

Qui est donc cet homme? Va-t-elle regretter la banalité de sa vie d’avant?

Amour et télé-réalité

Dans Et puis au pire on s’aimera, paru aux éditions Plon, Thierry Cohen nous dresse le portrait d’une jeune femme touchante, timide, qui attend patiemment sur le bas-côté de la route, que le destin l’embarque vers un avenir meilleur. Car Alice a si peu confiance en elle, qu’elle n’ose pas prendre les rênes de sa vie, attend que la vie décide pour elle. Mais il faut savoir sortir de sa zone de confort, devenir l’acteur et non le spectateur de son existence. Ce qu’Alice va tenter de faire. Avec succès ou pas?

Ce roman donne aussi l’occasion à l’auteur d’aborder le voyeurisme malsain et l’absence de scrupules qui guident beaucoup de programmes télévisuels ces dernières années. Télé-réalité, télé poubelle, sensationnalisme, la qualité des programmes s’est inclinée devant l’audience à tout prix et donc devant la recherche de rentabilité. Violation de la vie privée, humiliation et moquerie des individus sous couvert d’empathie et d’altruisme, les dérives sont légion. Jusqu’où est-on prêt à aller pour faire de l’argent à la télévision en particulier et dans les médias en général? Les limites semblent sans cesse repoussées…

Le bon côté de ces dérives télévisuelles, c’est qu’on ne regarde plus la télévision et qu’on peut lire davantage! Vous aurez donc le temps et le plaisir de lire ce roman! 😉

Informations pratiques

Et au pire on s’aimera, Thierry Cohen – éditions Plon, octobre 2020 – 452 pages – 20€