Nous n’osons plus dire « non » ni exprimer un avis divergent, de crainte d’avoir tort … et de faire des vagues. Nous refoulons le « non » au lieu de chercher à l’expliciter, pour aller de l’avant. Nous coupons court aux discussions, si celles-ci s’enflamment, par un « calmons-nous » de mauvais aloi qui signifie plutôt « taisez-vous ». Au nom de cet idéal de calme, nous laissons l’absurdité prendre le dessus, les plaies s’envenimer, le malaise s’installer, les mensonges dominer. A force de nous censurer, de nous étouffer, nous devenons des cocottes-minute qui implosent dans un burn-out silencieux. Nous fuyons la crise, alors que celle-ci est souvent porteuse de salutaires remises en question.
Fabrice Midal – Foutez-vous la paix et commencez à vivre
