
Et si Dame nature, furieuse des maltraitances de l’homme à son endroit, de son manque de respect de l’environnement, lui faisait goûter sa fureur ? Six auteures prêtent leur voix à la Nature. Il était temps que l’homme réponde de ses actes!
Un recueil de nouvelles
Ce projet est né de la réflexion d’une des auteures, Marie Pavlenko : « Si le Vivant s’incarnait, si dame Nature était une vraie personne, que ferait-elle en voyant les hommes maltraiter la terre, faire fi des créatures qui partagent cette planète avec nous ? Elle serait tellement furieuse. Elle se vengerait, montrerait aux hommes que leur morgue n’est pas sans conséquence. » Voilà ce qui a servi de point de départ aux six auteures, pour rédiger leur nouvelle. Si l’homme pensait pouvoir impunément saccager la nature, polluer les océans, la terre et l’atmosphère, maltraiter les autres espèces, il se trompait. L’heure est venue de rendre des comptes. De prendre conscience de sa responsabilité dans la détérioration de son environnement et donc de sa qualité de vie. Il y a urgence à ce que Dame Nature, relayée par la plume de ces six auteures, fasse entendre sa voix.
Six auteures, six univers, six regards
C’est une très belle initiative des éditions Flammarion jeunesse. Faire parler la Nature par le biais de six femmes aux univers différents, au style singulier, toutes unies dans ce même élan écologiste et littéraire. Elle est le vent furieux, ce sont six regards incisifs, engagés. J’ai particulièrement aimé l’univers tendre de Marie Pavlenko, qui imagine dame Nature incarnée en vieille femme, quittant sa campagne pour aller en ville et découvrant, écœurée, les saccages de l’homme. J’ai jubilé avec Sophie Adriansen et ces vacances idylliques à Monkey Palace qui virent au cauchemar. Imaginez que nos ancêtres les singes décident de reprendre le pouvoir ! J’ai été transportée de même par le style poétique de Marie Alhinho.
Un recueil nécessaire, à un moment où plus que jamais on alerte l’homme sur les dangers de son comportement envers l’environnement. L’humanité puise en effet dans les réserves de la planète. Chaque année, l’épuisement du stock de ressources naturelles que la planète peut produire en douze mois intervient de plus en plus tôt. L’organisation non gouvernementale Global Footprint Network a en effet constaté qu’en 2017 notre consommation « à crédit » commençait dès début août… Des solutions existent toutefois pour inverser la tendance. Encore faut-il qu’il y ait une prise de conscience. Et qu’elle soit suivie d’actes concrets.
Informations pratiques
Elle est le vent furieux, par Sophie Adriansen, Marie Alhinho, Marie Pavlenko, Coline Pierré, Cindy van Wilder et Flore Vesco – éditions Flammarion jeunesse – 318 pages – 15€