Rentrée littéraire : Le dernier enfant, Philippe Besson

Le dernier enfant
Copyright photo Karine Fléjo

S’il est communément entendu que les enfants doivent quitter le nid familial un jour, il existe un fossé entre l’idée admise de leur envol et le ressenti déchirant de leur départ le jour J. C’est ce séisme du départ pour un cœur de maman, que nous relate la si délicate et si sensible plume de Philippe Besson.

Quand les enfants quittent la maison

Anne-Marie et Patrick sont les heureux parents quinquagénaires de trois enfants, dont deux ont déjà quitté le nid familial. Cela fait déjà trente ans qu’ils vivent dans ce pavillon. Une maison qui a vu grandir les enfants. Une maison qui les a vu partir l’un après l’autre aussi. Ne reste plus avec eux que leur fils Théo. Mais aujourd’hui, c’est le grand départ. Leur dernier enfant prend son envol et va s’installer dans un studio à une poignée de kilomètres de là, pour faire ses études à la fac.

Rien que de très normal en soi. Rien que de très prévisible.

Et pourtant. Pourtant, pour Anne-Marie, cette dernière journée partagée avec Théo à la maison provoque un cataclysme intérieur. Quand Julien et Laura, les deux ainés, sont partis, elle a éprouvé un pincement au cœur mais rien de comparable à cette terreur et ce vide incommensurable que le départ imminent de Théo génère en elle. « Théo est le petit dernier et perdre le petit dernier est tout bonnement une dévastation. Un anéantissement. »

Alors qu’ils entassent les bagages de Théo dans la Kangoo, qu’il prend son dernier petit déjeuner avec eux, elle se remémore ces années passées ensemble. Sur l’écran de son esprit, elle repasse les parenthèses enchantées qu’étaient ces moments où Théo se blottissait contre elle devant la télévision, cette naissance non désirée, la frayeur de son accident de vélo, ses goûts musicaux, tout ce qu’ils ont partagé et ne partageront plus.

Repenser sa vie

Le dernier enfant est le vingtième roman de Philippe Besson. On retrouve l’extrême délicatesse de sa plume, laquelle dissèque l’âme humaine avec une précision chirurgicale.

Dans ce livre, l’auteur nous invite à partager 24 heures de la vie d’une mère dont le dernier enfant quitte la maison. Si l’envol des enfants est prévisible, naturelle, incontournable, elle se révèle terrible pour Anne-Marie. « J’ai passé presque 30 ans à protéger mes enfants, à m’inquiéter pour eux, à les écouter. Et c’est fini. Fini. A quoi vais-je servir maintenant? » Anne-Marie se trouve brutalement confrontée à la réalité, celle d’une vie de couple sans les enfants, d’une maison vide, d’un emploi du temps qui n’est plus rythmé par les petits. Après s’être effacée derrière leurs envies, leurs besoins, elle doit identifier quelles sont ses envies à elle, ses besoins essentiels, comment réinventer son couple.

Informations pratiques

Le dernier enfant, Philippe Besson – éditions Julliard, janvier 2021 – 19€ – 206 pages

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