Come prima, Sophie Simon

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Un voyage à Rome dans le sillage de la magnifique plume de Sophie Simon. Que reste-t-il de notre premier amour ? Une variation magistrale sur la nostalgie et le bonheur.

Premier amour et nostalgie

Comment réagiriez-vous si votre premier amour vous recontactait 30 ans après et vous proposait une rencontre ? Fuiriez-vous ? Ignoreriez-vous son mail ? Ou décideriez-vous de le rencontrer à nouveau ?

C’est à ce cas de conscience que Celso est confronté en découvrant un mail d’Elena. Dans 12 jours, elle sera de passage à Rome où il vit. Douze jours pour prendre sa décision. Douze jours pour décider de la revoir et de risquer de se bruler les ailes ou au contraire de décliner sa proposition.

Alors qu’il croyait les fondations de sa vie actuelle avec sa femme Antonia et leurs deux filles inébranlables, son mariage solide, sa vie professionnelle accomplie en tant qu’écrivain, l’irruption d’Elena crée un véritable séisme en lui. C’est l’heure de vérité. Il n’a plus le droit de se mentir.

A -t-il épousé Antonia par défaut ou par amour ? Son désir pour Elena, aussi dévastatrice fut cette relation, est-il mort avec leur relation ou survit-il au fond de son cœur, envers et contre tout ? Peut-il prendre le risque de revoir celle qu’il a aimée 30 ans plus tôt d’un amour dévastateur ? Que préfère-t-il vraiment : le ronronnement rassurant d’une vie aux repères bien campés avec Antonia, ou une vie mouvementée avec l’ouragan Elena ? Recherche-t-il ou fuit-il le bonheur ?

Ces douze journées vont être déterminantes.

Embarquez pour l’Italie

J’adore l’écriture de Sophie Simon, sa justesse, son extraordinaire fluidité, son extrême sensibilité. Après American Clichés (chronique ICI), Gary tout seul (chronique LA), ou encore Deux cœurs légers (chronique ICI ET LA), j’attendais donc impatiemment Come Prima, paru aux éditions Anne Carrière. Et de décoller aussitôt pour cette ville de Rome que j’aime tant, ses fontaines, sa gastronomie, sa dolce vita. Tout au long de cette lecture, j’étais certes accompagnée de chansons italiennes, mais aussi de « Fuir le bonheur de peur qu’il se sauve » écrite par Serge Gainsbourg. Car c’est un peu un jeu de cache-cache entre Elena et Celso, mais aussi et surtout entre Celso et lui-même. Entre ce à quoi il aspire vraiment et ce qu’il se contente de vivre. Entre ce qu’il ressent et ce qu’il donne à voir. C’est un personnage très touchant, combattant ses névroses, conscient de ses failles, que Sophie Simon a créé.

En véritable chirurgienne de l’âme, Sophie Simon dissèque au scalpel de sa plume les contradictions humaines, les doutes, les hésitations, les peurs qui sont nôtres. A fortiori sur un sujet aussi passionnel que l’amour. C’est avec regret que l’on referme le livre sur cette galerie de personnages attachants en lesquels chacun peut se reconnaitre un peu.

A lire senza indugi!

Informations pratiques

Come Prima, Sophie Simon – éditions Anne Carrière, janvier 2021 – 188 pages – 18€