Les accords silencieux, Marie-Diane Messirel

les accords silencieux

Quand la musique se révèle être un langage universel, le vecteur d’émotions plus fortes encore que les mots. Les destins croisés de deux femmes qui n’ont à priori rien en commun, si ce n’est leur amour profond pour la musique et un secret bien gardé.

De New-York à Hong-Kong

New-York, 1937. Contrairement à son jumeau Joseph, violoncelliste prodige, Tillie n’excelle pas dans la pratique d’un instrument, mais partage avec son frère et toute sa famille, un incommensurable amour pour la musique. C’est donc tout naturellement qu’elle perpétue la tradition familiale et entre comme vendeuse chez Steinway and Sons, le temple du piano où l’on croise les plus grands, tels Rachmaninov ou encore Horowitz.

Hong Kong, 2014. Tillie n’approche plus son Steinway aux papillons gravés, son meilleur confident, tant elle est handicapée par l’irrépressible tremblement de ses mains. Un crève-cœur. Mais quand Xia, une étudiante chinoise, accepte de venir en jouer pour elle, d’interpréter les airs qui lui étaient et demeurent si chers à son cœur, Tillie se sent revivre, transportée 70 ans en arrière. Un bonheur que partage Xia, qui, suite à l’échec à un concours au conservatoire, avait cru avoir fermé la porte à sa passion pour la musique.

L’amour et le pouvoir de la musique

Avec Les accords silencieux, paru aux éditions Les escales, Marie-Diane Messirel nous offre un roman dans lequel la musique (et plus précisément un certain Steinway) est un personnage central. Un personnage qui voyage d’un continent à l’autre, à travers les décennies et unit les êtres autour de ses notes. Ces accords silencieux ne sont pas uniquement mélodiques, ce sont aussi les liens secrets qui unissent les êtres, les partitions amoureuses clandestines. Des partitions dont l’auteure préserve savamment la clé, garde secret le plus longtemps possible la note finale. Car ces êtres que tout semble séparer hormis la musique, sont en réalité liés par un vieux secret.  

C’est un voyage émouvant, aux notes mélancoliques, que nous invite à partager Marie-Diane, sur un texte à la partition très travaillée et très belle. Ou quand la musique adoucit les mœurs, aide à s’envoler l’espace de quelques notes au-dessus de la sombre réalité des guerres, des révolutions, des deuils et autres blessures. Mon seul bémol, petit, a été ma difficulté à garder le fil de l’histoire dans cette alternance de chapitres courts qui mêlent de très nombreux personnages et donc prénoms, de nombreux lieux et des allers-retours entre diverses périodes. Mais cela n’enlève rien au fabuleux voyage effectué sur les touches du piano, aux côtés de personnages attachants et passionnés.

Informations pratiques

Les accords silencieux, Marie-Diane Messirel- Editions Les escales, janvier 2022 – 19€ – 256 pages

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