Eteindre le soleil, Ariane Bois

Le récit vibrant d’amour d’une fille désireuse de sauver son père de l’emprise d’une femme. L’emprise au féminin sous la plume sensible et belle d’Ariane Bois.

Une relation père-fille fusionnelle

Père et fille ont surmonté ensemble bien des épreuves. La mort du frère et fils tout d’abord, qui a mis fin à ses jours à la suite d’un chagrin d’amour. Une mort que le père, pédiatre, ne s’est jamais pardonnée, culpabilisant de n’avoir rien pressenti, rien vu. Le couple parental, plus soudé que jamais, fait front. Et leur fille Ariane, devenue leur unique enfant, se doit de tenir le coup elle aussi, de ne pas les accabler davantage par son chagrin. Mais quand sept ans plus tard, la mère décède lors d’un déplacement professionnel au bout du monde, le père et la fille se retrouvent seuls. Seuls survivants d’une famille de quatre. Leurs liens, déjà si forts, deviennent fusionnels.

Aussi, quand plusieurs années après, son père lui présente sa nouvelle compagne, une femme prénommée Edith, Ariane se réjouit pour lui. Elle veut plus que tout le bonheur de son père, sait mieux que quiconque les épreuves qu’il a traversées et combien le bonheur s’est fait rare dans sa vie.

Mais sa joie sera de courte durée. Edith se révèle être une femme toxique, aux réactions aussi imprévisibles que cruelles. Peu à peu, elle isole le père du reste de la famille pour mieux asseoir son emprise sur lui. Ariane, témoin effaré du piège dans lequel est tombé son père, va tout tenter pour le sauver.

L’emprise au féminin

C’est un récit intime et indiciblement émouvant que nous offre Ariane Bois, avec son nouveau livre, Eteindre le soleil, paru aux éditions Plon. Le sujet de l’emprise est souvent traité dans le sens de la domination de l’homme sur la femme. Rarement dans l’autre sens. Et pourtant l’emprise au féminin existe aussi.

Avec beaucoup de finesse, de sensibilité, Ariane Bois démonte les mécanismes de l’emprise, les rouages du piège : exclusivité dans la relation, isolement de la victime, dénigrement des personnes auxquelles elle est liée, agressivité, lavage de cerveau. Mais Ariane n’entend pas abandonner son père à son sort. Alors, malgré les remarques et attitudes cinglantes, malgré la peur de se retrouver face à Edith, elle continue envers et contre tout à entretenir le lien si précieux qui la lie à son père.

Un livre émouvant, qui est bien plus qu’un témoignage édifiant sur l’emprise féminine. C’est aussi un cri d’amour à ces êtres trop tôt disparus, à ces parents et à ce frère qui lui manquent tant.  Une ode à la famille et aux liens si puissants qui l’unissent.

Informations pratiques

Eteindre le soleil, Ariane Bois – Editions Plon,