
Un enfant est molesté par un parent d’élève à l’école or l’affaire est étouffée. Enfin pas pour tout le monde. Car une des mamans fait de la demande de réparation sa priorité. Un roman touchant sur le devoir des parents à l’égard de leur enfant, sur le poids des secrets de famille et les blessures non cicatrisées.
Agression d’un enfant à l’école
Lorraine et Jérôme sont les parents du petit Gaspard, un jeune enfant autiste, scolarisé dans une école privée. Lors de la fête de fin d’année, un des parents d’élève, alcoolisé, s’en prend violemment à un enfant et le jette au sol. Deux mamans assistent de loin à la scène.
Quand Lorraine apprend l’incident, elle est choquée. Pire, quand elle apprend que dans la pénombre, l’homme en question s’est trompé de cible, et désirait s’en prendre en réalité à son fils Gaspard, elle en fait une affaire personnelle. Cet homme doit répondre de ses actes.
Mais les parents de l’enfant agressé refusent de porter plainte et préfèrent fuir en l’inscrivant dans l’école publique de la commune. Quant à la directrice de l’école, elle veut éviter toute mauvaise publicité à son établissement et étouffe l’affaire. Pas mieux du côté des mamans qui sont témoins de la scène qui refusent de témoigner par peur des représailles.
Pour Lorraine, il est inconcevable de laisser cet homme vivre en toute impunité. Cette affaire réveille en effet en elle une vieille blessure et il est hors de question qu’elle ne se montre pas à la hauteur en tant que parent, qu’elle laisse son fils sans protection. Elle ne commettra pas la même erreur que ses parents…
Secrets de famille et non-assistance à enfant en danger
Avec Des excuses pour les chiens, paru aux éditions Belfond en mars, Marion Bello s’attaque à un sujet délicat : celui du rôle de parent, plus exactement celui du devoir de tout parent de protéger son enfant. Au fil des pages, le lecteur comprend pourquoi cette affaire devient une obsession pour Lorraine, pourquoi elle ne peut se taire et laisser faire. Ce serait permettre à l’Histoire de se répéter. Ce serait être elle-même aussi faible et méprisable que sa mère, voire que son père autrefois, lesquels savaient le cauchemar qu’elle vivait mais ne sont pas intervenus. Il est hors de question qu’elle soit complice du malheur de son fils, c’est bien la seule certitude qu’elle ait.
Et si cet incident provoquait le déclic pour mettre tout à plat, pour déterrer les secrets de famille et en finir avec les non-dits, les apparences, la fausse unité de la famille ?
Malgré quelques longueurs, ce premier roman est une réussite, avec un thème très bien traité, une analyse psychologique très fine des personnages et une émotion palpable.
Informations pratiques
Des excuses pour les chiens, Marion Bello -éditions Belfond, mars 2022 – 320 pages – 19€