Rentrée littéraire : Crédit illimité, Nicolas Rey

crédit illimité Nicolas Rey

Un roman délicieusement immoral, savoureux cocktail d’humour féroce, d’amour, de folie douce et d’humanité. Un gros coup de cœur de cette rentrée littéraire !

Plan de licenciement versus empathie

Diego Lambert, sympathique quinquagénaire, se retrouve sans un sou. Interdit bancaire, saisie de son appartement, fichage à la Banque de France, il est ruiné. Ultime recours : s’adresser à son père, richissime directeur d’une multinationale de céréales.

Mais ce père, roi de la manipulation, n’entend pas l’aider sans contrepartie. Et de lui proposer un pacte : 50 000€ en l’échange d’un remplacement au poste de DRH d’une de ses entreprises. Rien d’insurmontable à priori pour notre quinqua. Mais en réalité son travail va consister à appliquer le plan de licenciement décidé par son père, à se débarrasser de 15 loyaux employés dans une région sinistrée par la crise. Un travail ingrat et terrible humainement. Diego décide pourtant d’accepter le marché…mais va le mener comme lui le conçoit. Cela fera-t-il l’affaire de son père?

Un roman jubilatoire

C’est un roman absolument jubilatoire que nous offre Nicolas Rey avec Crédit illimité en cette rentrée littéraire des éditions Au diable Vauvert. Un roman qui mêle avec dextérité l’altruisme, l’empathie, la cruauté, l’amour, la folie, la tendresse et un inénarrable humour. A l’heure des plans sociaux, des licenciements et fermetures d’entreprise, comment rester insensible au sort des employés, qui du jour au lendemain, se retrouvent sans revenus et sans perspective de réembauche ? Comment leur expliquer qu’on doit se séparer d’eux alors que l’entreprise réalise de conséquents bénéfices ? Diego n’a pas le cœur à cela. En revanche, il a le cœur qui bat pour sa psychologue, même si la déontologie condamne ce genre de relations. Entre ce que les actionnaires souhaitent, ce que la déontologie permet et ce que sa profonde humanité lui dicte, le cœur de Diego ne balance pas. Il sait ce qui est humainement acceptable et entend vivre conformément à ses valeurs, que la société l’accepte ou non.

Un roman impossible à lâcher, pétillant et énivrant comme du champagne, dont on s’attache farouchement au personnage. Un gros coup de cœur de cette rentrée littéraire !

Informations pratiques

Rentrée littéraire : Crédit illimité, Nicolas Rey – éditions Au diable Vauvert, août 2022- 18€ -224 pages

The cry, Helen Fitzgerald

the cry

Un thriller haletant sur la descente aux enfers d’un couple dont le bébé de 9 mois est découvert mort à leur descente d’avion. Accident ? Manipulation perverse ? Mort naturelle ? Un véritable page-turner.

Accident ou manipulation perverse ?

Pendant le vol à destination de Melbourne, Joanna s’est fait remarquer avec son bébé de neuf mois dont rien ne semblait calmer les pleurs. A ses côtés, son mari Alistair dormait tranquillement, non conscient de son désarroi et des regards outrés de nombre de voyageurs sur son épouse. Une mère visiblement épuisée, dépassée par les évènements se souviendront les passagers. Cela en fait-il une mère criminelle pour autant ?

Car à leur descente d’avion, les parents réalisent soudain que le petit ne fait plus de bruit. Et pour cause, il est décédé dans son porte-bébé… Que s’est-il passé ? Un accident sous le coup de la fatigue physique et nerveuse ? Une mort naturelle ? Ou un meurtre avec préméditation ? Paniqué, le couple décide alors de camoufler le décès de leur enfant. Un mensonge destiné à protéger qui ? Les médias s’emparent alors de l’affaire. Le public, fasciné par ce fait divers, est avide de découvrir la vérité…

Un thriller haletant

Soyez prévenus : vous ne pourrez plus lâcher The cry d’Helen Fitzgerald, une fois la lecture commencée. La romancière excelle à entretenir le suspense, à maintenir la tension narrative constante et jubile à jouer avec les nerfs du lecteur. Scindée en de très courts chapitres, l’intrigue suit un rythme rapide, multiplie les points de vue au sujet du couple. Ce père de famille, homme politique en vue, est-il aussi lisse qu’il parait ? Cette mère énervée après son bébé hurlant, incapable de l’apaiser, est-elle une mauvaise mère ? Ou les apparences sont-elles terriblement trompeuses ?

Un thriller captivant !

Informations pratiques

The cry, Helen Fitzgerald – éditions J’ai lu, mai 2022 – 380 pages