
Après L’enfant du train, Ruth Druart nous revient avec un roman tout aussi envoutant : Les dernières heures. L’histoire passionnante d’un amour interdit au cœur de la seconde guerre mondiale.
Un amour interdit au cœur de la seconde guerre mondiale
Paris, printemps 1944. Quand Elise, jeune française, croise Sebastian, un officier du Reich, elle ne lui prête aucune attention. Et pour cause, il porte l’uniforme honni. Dans la clandestinité, Elise vient en aide aux enfants de l’orphelinat juif. Officiellement, elle leur apporte des vêtements issus de dons. Officieusement, elle aide ces enfants à rejoindre un réseau de passeurs à même de les exfiltrer, pour leur éviter d’être déportés vers le camp de Drancy. Mais cela, chacun l’ignore, y compris sa propre mère, qui se fait déjà un sang d’encre depuis que son mari a été fait prisonnier en Allemagne. Porter l’uniforme nazi n’est pas toujours un choix, ni l’expression d’une adhésion aux valeurs du Reich. C’est ce qu’Elise va découvrir avec surprise.
Printemps 1963, en Bretagne. Elise élève seule sa fille Joséphine, hébergée dans la ferme de Soizig en Bretagne. De son père, Joséphine ne connait que peu de choses, hormis qu’il s’agissait d’un certain Frédéric, fusillé pendant la guerre. Alors que se prépare un voyage scolaire à l’étranger, Joséphine a besoin de fournir un extrait d’acte de naissance. A l’insu de sa mère, elle fouille dans les papiers et découvre avec stupéfaction que son existence est basée sur un terrible mensonge. Après 18 années de non-dits, de secrets de famille, Joséphine est bien décidée à découvrir la vérité, quitte à mener sa propre enquête sans l’accord de sa mère.
Un roman d’amour sur fond historique
Les fidèles de ce blog se souviennent de L’enfant du train (chronique) plébiscité ici. Ruth Druart nous revient avec un deuxième roman tout aussi passionnant, un véritable page-turner : Les dernières heures, chez City éditions. Scindé en de très courts chapitres qui impulsent au texte un rythme très soutenu, le roman alterne entre deux époques : celle de la seconde guerre mondiale, à la veille de la libération et le début des années 60 en province. Deux périodes au cours desquelles on retrouve les personnages, avec un grand mystère qui entoure leur vie depuis la fin de la guerre. Peut-on aimer librement dans un pays occupé ? Porter l’uniforme allemand est-il un choix et la marque d’une adhésion aux valeurs du Reich ? Ruth Druart montre qu’on ne peut pas faire deux camps de façon manichéenne, avec d’un côté les méchants allemands, de l’autre les gentils français. Mais si Elise prend conscience de la bonté de cet officier allemand, de la confiance qu’elle peut avoir en lui, du soutien qu’il peut lui apporter, que peut-elle face à la fureur de la population, à son désir d’en découdre avec l’ennemi et avec les femmes qui ont osé collaborer avec lui ?
Ruth Druart entretient le suspense avec brio, crée une intimité extraordinaire entre ses personnages et le lecteur, de sorte que l’on vit au diapason des personnages, fébriles en tournant les pages, aussi impatients que Joséphine de faire la lumière sur cette histoire d’amour.
Un coup de cœur !
Informations pratiques
Les dernières heures, Ruth Druart- City éditions, juin 2022 – 464 pages – 22€
Il a l’air vraiment chouette
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Vraiment addictif !
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