La lecture n’est pas une activité innocente. On n’en sort pas toujours indemne.
Katherine Pancol

La lecture n’est pas une activité innocente. On n’en sort pas toujours indemne.
Katherine Pancol
Un récit indiciblement émouvant, très dur parfois, touchant toujours, sur la relation mère-fils. Comment trouver sa place en tant qu’enfant auprès d’une mère brisée qui nourrit à votre endroit des attentes impossibles à assouvir, qui espère que vous allez la guérir de sa propre enfance, être un enfant thérapeute ? Un témoignage lumineux et porteur d’espoir.
C’est noël et l’auteur se rend en couple passer Noël chez sa mère. Une réunion de famille qu’il redoute, sachant sa mère et sa sœur incontrôlables, capables du meilleur comme du pire. Et ce sera surtout le pire. Une défaite bien davantage qu’une fête. La relation malsaine entre sa mère et sa sœur, la première refusant d’accepter que la seconde a besoin d’un suivi psychiatrique et d’une cure de désintoxication, les reproches acerbes de la mère envers son fils, replongent ce dernier dans la peur, rouvrent ses blessures d’adolescent. Et de replonger dans cet univers de violence, de mensonges, de solitude qui fut le sien toutes ces années fondatrices.
Il est venu célébrer ce noël en famille, a espéré un changement même s’il savait être déçu. A encore une fois tenté de les aider même s’il savait le défi impossible à relever. Mais comment renoncer, quand de surcroit on a fait du métier de psychologue, de l’aide aux autres, sa vocation, sa profession ? Comment renoncer quand on est un fils aimant et qu’on voit sa famille dans un tel abîme ?
Heureusement, après des années noires, la lumière se fait. Sa mère se confie dans un journal, éclaire ses comportements inadaptés envers ses enfants et dans ses relations de couple à la lueur de son enfance maltraitée, des sévices physiques et psychologiques qu’elle a subis avant d’être placée à la DASS. La relation mère-fils va -t-elle pouvoir enfin se tisser sur la trame de ces confidences ?
Avec L’enfant thérapeute, paru aux éditions Plon, Samuel Dock nous offre un récit très émouvant, dur certes, mais indiciblement lumineux. Porteur d’espoir. Il nous montre avec brio, avec une sensibilité à fleur de mots, que sur le terreau d’une enfance extrêmement difficile, de relations parents-enfants délétères, peut germer de l’amour, de l’affection, de la compréhension mutuelle. Cela n’efface pas les manques, la violence, les mensonges, la solitude térébrante, mais cela aide à cicatriser, à faire de ses blessures des balafres réussies. Et à avancer.
Ce récit est avant tout celui d’une réconciliation mère-fils, d’un pont érigé l’un vers l’autre grâce aux mots, aux confessions, à l’empathie, à l’éclairage de l’enfance. A la confiance. C’est le récit de deux êtres déterminés à faire du reste de leur vie la plus belle partie de leur existence.
A lire !
« Les enfants thérapeutes naissent pour échouer, aucun gamin ne serait assez robuste pour extirper son père ou sa mère de leurs anciens calvaires, pour leur restituer une enfance jamais vécue. »
« La culpabilité, c’est bien cela la laisse des enfants thérapeutes, la conscience de la faute, voilà qui fait de nous des chiens, ivres d’amour, affamés de tendresse. »
L’enfant thérapeute, Samuel Dock – éditions Plon, janvier 2023- 334 pages – 20,90€
Les livres sont des navires qui passent à travers la vaste mer et offrent attentivement leur précieuse cargaison de génération en génération.
Francis Bacon
Un livre a toujours été pour moi un ami, un consolateur éloquent et calme.
George Sand
Dans ce récit vibrant d’émotion, Antoine Catel brosse le portrait de cette petite sœur trop tôt disparue, raconte l’addiction, la désintoxication, la peur, la rechute, l’impuissance. Mais aussi l’incommensurable amour qui les liait.
La petite sœur est née en Afrique, dernière-née d’une fratrie de quatre. En raison de son regard particulier, elle fut toute petite surnommée « la vieille ». Mais la vie ne lui aura pas laissé le loisir de vieillir. A l’âge de 22 ans, elle succombe à une overdose. Une addiction à la cocaïne qui, tel un rouleau compresseur, écrase tout et tous sur son passage. Alors, dans une grande lettre d’amour adressée à celle qui fut et restera « sa petite sœur pour toujours », Antoine Catel revient sur les failles dans la vie de la jeune fille, qui ont permis à l’addiction de s’engouffrer, de colmater, fût-ce illusoirement et très temporairement, les brèches. Il évoque l’impuissance des proches face à ses rechutes, leur colère et leur incompréhension parfois. Les appels à l’aide de nuit comme de jour à son frère, les mauvaises rencontres, les cures, les espoirs d’en sortir. Mais aussi, l’extraordinaire intelligence de la jeune femme, sa pétillance, son hypersensibilité, son talent pour le piano et la poésie, ses projets en tant que futur médecin psychiatre. Tout ce qui faisait d’elle un être unique.
C’est un cri déchirant, celui d’un cœur qui souffre, celui d’une âme esseulée, celui de l’intolérable absence, que pousse Antoine Catel dans ce livre, Incendie blanc, paru aux éditions Calmann Lévy. Un cri d’amour. Un amour à la hauteur du vide laissé par le départ de la petite sœur.
Le style est très travaillé, très fluide, magnifique. Touche par touche, l’auteur complète le portrait de sa sœur, ses couleurs sombres, ses notes lumineuses. Il essaye de comprendre ce qui l’a conduite dans l’enfer de la cocaïne, elle si intelligente, si belle, si cultivée, entourée d’amis, bien insérée socialement. Elle qui semblait partout à sa place. Il culpabilise, se demande s’il aurait pu empêcher l’overdose. S’il aurait pu faire plus.
Si on ne peut qu’être bouleversé par ce livre poignant et beau, on en sort aussi accablé… Par la maladie, la noirceur, la mort du père, l’alcoolisme de la mère, les tentatives de suicide, la violence conjugale, la descente aux enfers de la petite sœur, les rechutes, les coups, les scarifications. On manque parfois de respirations, d’oxygène, de lumière, et ce, malgré les quelques souvenirs heureux qui émaillent le livre (la formidable complicité avec le frère, le piano avec le grand-père….) mais qui ne parviennent pas à déchirer les ténèbres.
Incendie blanc, Antoine Catel-Editions Calmann Levy, janvier 2023 – Rentrée littéraire – 234 pages – 19,50€
Un livre ludique et instructif, avec de nombreux rabats à soulever, pour comprendre le phénomène nocturne. A partir de 4 ans.
Les enfants ont l’esprit curieux et sont intarissables quand il s’agit de poser des questions. Pourquoi ceci? Mais comment cela? Et si? Mais nous sommes parfois démunis pour leur répondre, ne trouvant pas comment leur expliquer les choses à hauteur d’enfant ou tout simplement, avouons le, n’ayant pas réponse à tout, tout adulte que nous sommes. Heureusement, avec la collection Mes premières questions, les éditions Usborne proposent diverses thématiques sur lesquelles ils fournissent les réponses aux questions les plus courantes des enfants. Dans le livre ici présent, il s’agit du thème de la nuit.
Pourquoi il fait noir la nuit? Pourquoi fait-il nuit plus tôt en hiver? Pourquoi l’obscurité fait parfois peur? La lune, c’est quoi? Quels sont les animaux nocturnes ? Voici quelques unes des questions auxquelles les éditions Usborne se proposent de répondre de façon concise et illustrée. Sur chaque double page, des rabats abritent en secret les réponses aux questions posées. Ainsi, la nuit n’a désormais plus aucun secret pour les enfants.
C’est un livre amusant, instructif, aux explications très accessibles à tous les enfants de 4 ans et plus, pour se familiariser avec la nuit.
Pourquoi il fait noir la nuit? Collection Mes premières questions – éditions Usborne, février 2023- 10,95€
Lire au lit dans le silence, la paix, la chaleur et la lumière la mieux adaptée est un des plus grands plaisirs de la terre.
Jean Giono
Paris, 1935. C’est la première de Rigoletto de Verdi à l’Opéra-Comique. Une institution au bord de la faillite, qui mise tout sur ce spectacle pour espérer commencer à renflouer ses caisses. Mais ce n’est pas gagné sait le directeur, nerveux. Et un miracle de se produire. Affecté à un rôle secondaire, un jeune ténor, inconnu du public, éclipse la vedette sur scène. Un certain Elio Leone. Sa voix extraordinaire concentre tous les regards, tous les applaudissements, tous les éloges. De ces voix, rares, qui font frissonner l’âme. Mais d’où sort ce prodige ? Qui est-il ? Tout ce que l’on sait, c’est qu’il a été imposé à ce rôle par Mademoiselle, la plus grande préparatrice de rôles de France, voire du monde. Mystère.
Une voix en or qui cache bien des blessures. Et qui s’est nourrie d’elles aussi. Car la vie et le parcours d’Elio Leone sont aussi incroyables que sa voix…
C’est un roman envoutant, émouvant, dense, que nous offre Alexia Stresi avec Des lendemains qui chantent, aux éditions Flammarion. Le destin indiciblement romanesque d’un enfant dont l’existence commence pourtant sous les plus sombres augures. Fruit d’un viol, il perd sa maman, Musetta, quelques heures après sa naissance. Musetta rêvait pour son fils d’un grand avenir. « Tu seras quelqu’un » lui avait-elle murmuré avant de s’éteindre. Et il le deviendra, au-delà de ses espérances.
Alexia Stresi nous entraine allegro fortissimo sur la partition de la vie d’Elio, de l’enfance dans l’étable à la scène de la Scala, en passant par l’orphelinat, l’Opéra-Comique, les 6 années de stalag, ou encore Haïti. Une partition qui a pu être jouée grâce aux rencontres déterminantes que le jeune Elio a fait dans sa vie, avec Giuseppe qui lui a ouvert la voie de sa voix, sœur Annamaria qui l’a entouré d’affection, Mademoiselle qui lui a fait travailler son don, ou encore son ami Eugène qui a donné corps à son rêve. Des êtres qui ont su montrer à l’orphelin, que la vie n’est pas que bémols, mais aussi notes envolées et légères. Qui ont su être pour lui une véritable portée, de précieux tuteurs de résilience. Des êtres qui ont su lui montrer qu’il était digne d’amour, d’intérêt, de respect. Qui ont permis son envol.
Alexia Stresi nous offre un destin hors du commun, viscéralement humain. Plein d’espoir aussi : une enfance difficile n’est pas une condamnation, dès lors que de belles rencontres émaillent la route, que des mains se tendent, que des cœurs s’ouvrent.
Un éloge à l’amitié, à l’amour, à la musique. A l’espoir. Parce qu’il n’est jamais trop tard pour faire du reste de sa vie la plus belle partie de son existence.
« Peut-être même que parfois, une seule note peut changer une vie ».
A lire !
Des lendemains qui chantent, Alexia Stresi – éditions Flammarion, février 2023 – 446 pages 621 €
Retrouvez les articles consacrés aux deux précédents romans d’Alexia Stresi en cliquant sur leur titre :
La vie n’est pas éternelle. Nous le savons, mais nous nous comportons comme si nous avions l’éternité devant nous. Si nous étions pleinement conscients de sa fragilité, ferions-nous les mêmes choix ?
Soizig, enseignante proche de la retraite, vient d’être victime d’un infarctus. Et dans la foulée, le médecin lui annonce avoir décelé une maladie plus grave, laquelle nécessitera vraisemblablement des traitements lourds. « Bien sûr, nous vivons conscients, croyons-nous, de notre finitude, de notre chance de respirer, de bouger, de sentir l’air sur nos peaux, le vent dans nos cheveux. Cette soi-disant lucidité n’est pourtant qu’abstraction, car le jour où il nous faut abandonner ces attributs de la jeunesse, nous demeurons sonnés comme de vieilles cloches. » Pour ne pas sombrer, Soizig s’évade par l’écrit. Elle décide de rédiger un roman dans lequel elle concrétise ses envies les plus folles, comme celle d’ouvrir une boite disco dans son village breton. Mieux : elle imagine un concours de disco Queen présidé par John Travolta lui-même. Tandis que ses deux filles lisent les chapitres de la fiction au fur et à mesure de leur rédaction, une idée secrète germe en elles : et si la réalité rattrapait voire dépassait la fiction ? Mais les filles de Soizig ne sont pas les seules à avoir un secret. Quelle est la véritable motivation de Soizig avec cette boîte de nuit ? Que cherche-t-elle à réparer ? Et la baronne du village, pourquoi se sent-elle si proche de sa dame de compagnie ? Comment est mort son fils ? Il est temps que sur ce village souffle un vent de légèreté.
Avec Disco Queen, paru en ce mois de janvier aux éditions Albin Michel, Stéphanie Janicot nous emmène danser sur les plus grands airs de disco. Des notes endiablées, qui apportent un vent de légèreté salvateur à ces existences lourdes de non-dits, d’épreuves, de concessions. Pour Soizig, ces soucis de santé sont l’occasion d’une remise en question, du moins de la nécessité de se poser et surtout, de se poser les bonnes questions. Quelles sont les choses qui lui pèsent dans la vie ? Quelles sont à contrario celles qui la nourrissent, la grandissent, la font vibrer ? Car il y a une chose qui est certaine : il n’est jamais trop tard pour donner corps à ses rêves, pour faire du reste de sa vie la plus belle partie de son existence. Et dans son sillage, Soizig entraine sans le savoir tous ses proches, chacun décidant de mettre des paillettes dans sa vie, de la danser au lieu de la regarder passer.
Un roman tendre, qui, à l’image d’un juke-box, vous fera chantonner en boucle des tubes de disco et peut-être, redéfinir vos priorités.
Stéphanie Janicot, Disco Queen- éditions Albin Michel, janvier 2023 – 19,90€ -234 pages
Un livre sur lequel il suffit de passer un pinceau humide pour voir apparaitre les couleurs des dessins. Magique. A partir de 3 ans.
Vous pensiez peut-être que pour initier votre enfant à la peinture, il fallait commencer par lui acheter une boite de peinture à l’eau ou de gouache, une blouse, voire une toile cirée pour la table. Et qu’il fallait s’attendre à ce qu’il mette des couleurs sur la feuille de papier mais aussi sur la table et sur ses vêtements. Mais c’était sans compter avec les éditions Usborne : ils proposent en effet un livre de peinture magique! La magie, c’est que l’enfant peut faire de la peinture….sans peinture! Juste avec de l’eau. Ce cahier comporte divers dessins en noir et blanc à peindre, ainsi qu’un pinceau. Il suffit à l’enfant de tremper le pinceau dans un verre d’eau, de passer le pinceau sur le dessin, pour que de superbes couleurs apparaissent. Magique, non?
Avec Bisous et câlins, dans la collection Ma première peinture magique, les éditions Usborne ravissent les parents et leurs enfants. Cet ouvrage permet en effet :
Ce livre est à glisser dans tous les sacs pour partir en vacances, peindre pendant le trajet de train et mettre de la couleur dans sa vie!
Ma première peinture magique – Bisous et câlins – éditions Usborne 2023 – Pinceau fourni- 6,95€
Site des éditions Usborne : site