Constance Debré, Offenses

Constance Debré Offenses

Après Play Boy, Love Me Tender et Nom, Constance Debré nous revient avec un livre tout aussi percutant, pertinent et dérangeant, Offenses.

Misère et justice

Une vieille femme git dans une mare de sang à son domicile, tuée à l’arme blanche. Dans cette banlieue défavorisée où « tout est abimé dès la naissance », elle a été poignardée par un jeune de 20 ans qu’elle connaissait, car il avait pour habitude de lui faire ses courses. Certes, elle avait un fils cette vieille dame, mais il ne venait jamais la voir. Contrairement au petit jeune désargenté et père de famille qui habitait le même immeuble. Alors souvent, il lui grappillait la monnaie au passage, pas de grosses sommes, mais la vieille femme s’en est rendue compte, s’est énervée. Et ça a dégénéré. Alors c’est la vieille qui a pris, mais cela aurait pu être n’importe qui. Car il avait besoin d’un exutoire, de pouvoir purger sa colère, son sentiment d’injustice. Cette femme représente tous les autres, la société à la face de laquelle il a envie, il a besoin, de cracher son incommensurable colère, le mal qu’est le monde lui-même, ce mal qui nait du manque d’argent et du manque d’amour. « Il faut bien un sacrifice, que quelque chose d’insupportable soit purgé. Un homme doit payer pour tous les hommes. »

Un roman coup de poing

Un roman qui cette fois n’est pas une autofiction, mais qui est animé du même souci : « Nous tous c’est vous aussi. Ce que je raconte c’est ce que vous ne voulez plus voir de vous-mêmes. » Avec Offenses, paru en ce mois de février aux éditions Flammarion, Constance Debré signe un nouveau roman coup de poing. Un roman volontairement et bénéfiquement dérangeant. Pour frapper les esprits, filer un uppercut à la bien-pensance, mettre KO les arrangements avec la vérité, avec l’hypocrisie de notre société. L’auteure frappe avec ses mots, économise ses coups avec une écriture dépouillée à l’extrême .Elle dénonce l’hypocrisie d’une société qui prône la justice, le vivre ensemble, mais qui repose sur une injustice criante dès la naissance. Une injustice face à laquelle la société choisit de fermer les yeux : ceux qui naissent dans des cités défavorisées, dans des familles défavorisées, sont condamnés d’emblée à vivre dans la misère, à réaliser que le confort, l’accès à une bonne éducation, à de bons soins, aux bons postes dans les entreprises, à la considération, c’est pour les autres sauf de très rares exceptions. En fermant les yeux, la société se rend coupable. Et si les victimes étaient en réalité ces laissés pour compte ? Constance Debré nous interroge.

Informations pratiques

Offenses, Constance Debré – éditions Flammarion, février 2023 – 122 pages – 17,50€

Autres livres de Constance Debré

Retrouvez les chroniques des précédents ouvrages de Constance Debré aux éditions Flammarion en cliquant sur leur titre :

Nom

Play Boy

Love me tender

2 réflexions sur “Constance Debré, Offenses

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