Croire est un mot bien faible dont toute certitude et tout savoir sont exclus. espérer est plus fort.
Jean d’Ormesson
Croire est un mot bien faible dont toute certitude et tout savoir sont exclus. espérer est plus fort.
Jean d’Ormesson
Il n’y a pas de fable ni de légendes plus attachantes que la vie. Le plus beau des récits, c’est celui que raconte le monde en se déroulant dans l’histoire. Il vous vaudra plus de surprises, plus d’effroi, plus de bonheurs aussi que je ne vous en ai jamais donnés.
Jean d’Ormesson
Vivre est une occupation de tous les instants. Une expérience du plus vif intérêt. Une aventure unique. Le plus réussi des romans. Souvent un emmerdement. Trop souvent une souffrance. Parfois, pourquoi pas ? Une chance et une grâce. Toujours une surprise et un étonnement à qui il arrive de se changer en stupeur.
Jean d’Ormesson – Un hosanna sans fin (EHO, novembre 2018)
Un hosanna sans fin, Jean d’Ormesson
Editions Héloïse d’Ormesson, novembre 2018
Dernier manuscrit bleui à l’encre de ses mots, Un hosanna sans fin est un ouvrage lumineux, plein d’espoir et de finesse. D’humilité aussi. L’ultime livre du regretté Jean d’Ormesson.
Ce livre clôt une trilogie commencée avec « Comme un chant d’espérance » et suivie par « Guide des égarés ». Dans cet ouvrage, scindé en courts chapitres, rédigé dans un style épuré, percutant, Jean d’Ormesson tente de comprendre le sens de la vie : pourquoi naissons-nous ? Pourquoi mourrons-nous ? Que faisons-nous sur terre ? Que devenons-nous après la mort ? L’ordre de l’univers est-il le fruit du hasard ? Qu’en est-il de l’existence de Dieu ?
Avec humilité, il fait part de ses doutes, de son absence de réponses sur l’origine de la vie, sur la vie après la mort, ces térébrantes questions que ni la science ni la religion ne viennent résoudre. Sa pétillance, son chant d’espérance transparaissent dans chaque réflexion.
« Vivre est une occupation de tous les instants. Une expérience du plus vif intérêt. Une aventure unique. Le plus réussi des romans. Souvent un emmerdement. Trop souvent une souffrance. Parfois, pourquoi pas ? Une chance et une grâce. Toujours une surprise et un étonnement à qui il arrive de se changer en stupeur. »
« La vérité est que nous ne savons rien de notre destin dans ce monde et dans cette vie qui, songe ou réalité, nous paraissent l’évidence même. Nous ne savons ni d’où venons, ni pourquoi nous sommes là, ni surtout ce que nous allons devenir dans un avenir plus ou moins proche, mais en tout cas inéluctable ».
Un avenir très proche pour Jean d’Ormesson qui décèdera 48 heures après la fin de ce manuscrit. Mais dont les écrits, très longtemps, vont continuer à vivre, à briller dans le ciel littéraire. A l’image de ce hosanna sans fin.
Ne vous laissez pas abuser. Souvenez-vous de vous méfier. Et même de l’évidence: elle passe son temps à changer. Ne mettez trop haut ni les gens ni les choses. Ne les mettez pas trop bas. Non, ne les mettez pas trop bas. Montez. Renoncez à la haine: elle fait plus de mal à ceux qui l’éprouvent qu’à ceux qui en sont l’objet.
Jean d’ Ormesson – C’était bien
Chaque matin, le jour revit. Si le monde n’est fait que de matins, si tout le bonheur du monde est dans les matinées, c’est qu’il y a dans le commencement une promesse d’on ne sait quoi et peut-être de presque tout. Si, en dépit de tant de larmes, le monde est une bénédiction, c’est qu’il recommence à chaque instant. Ce qu’il y a de mieux dans ce monde, de plus beau, de plus excitant, ce sont les commencements. L’enfance et les matins ont la splendeur des choses neuves. Naître est toujours un bonheur. »
Jean D’Ormesson- C’est une chose étrange à la fin que le monde
Il n’est pas tout à fait exclu que l’inutile soit plus nécessaire que l’utile. Au bonheur, en tout cas.
Jean d’Ormesson – C’était bien
Je t’aime dans le temps. Je t’aimerai jusqu’au bout du temps.Et quand le temps sera écoulé, alors je t’aurai aimée. Et rien de cet amour, comme rien de ce qui a été, ne pourra jamais être effacé.
Jean d’Ormesson – Un jour je partirai sans avoir tout dit.
A coté des horreurs qui n’avaient jamais cessé de s’enchaîner les unes aux autres et en attendant les désastres qui ne pouvaient manquer de survenir, il y avait aussi des roses, des instants filés de soie à toutes les heures de la journée, de vieilles personnes irascibles qui laissaient derrière elles un souvenir de tendresse, des enfants à aimer, de jolies choses à lire, à voir, à écouter de très bonnes choses à manger et à boire, des coccinelles pleines de gaieté sous leur damier rouge et noir, des dauphins qui étaient nos amis, de la neige sur les montagnes, des îles dans une mer très bleue.
J’étais plutôt porté au rire et à dire oui qu’aux larmes et à dire non.
Plutôt à la louange et à l’émerveillement qu’à la dérision ou à l’imprécation. J’étais une exception.Quelle chance ! Il y a toujours avantage à être un peu invraisemblable.
Jean d’Ormesson – C’était bien
La beauté est un mystère qui danse et chante dans le temps et au-delà du temps. Depuis toujours et à jamais. Elle est incompréhensible…. Elle est dans l’oeil qui regarde, dans l’oreille qui écoute autant que dans l’objet admiré… Elle est liée à l’amour. Elle est promesse de bonheur. A la façon de la joie, elle est une nostalgie d’ailleurs.
Jean d’Ormesson – Un jour je m’en irai sans avoir tout dit