Crèche test, Matthieu Robet

Crèche test, de Matthieu Robet

©Karine Fléjo photographie

Une bande dessinée aussi drôle que tendre, sur les péripéties d’un jeune papa, aux éditions Paja. Et vous, avez-vous passé avec succès votre crèche-test?

Devenir père : une tonne de patience et d’amour

C’est une bande dessinée qui vous réchauffera au cœur de l’hiver et chassera la grisaille pour ensoleiller votre ciel de rires.  Sur près de 120 pages illustrées, Matthieu Robet croque son quotidien de jeune papa avec sa fille Margaux. Car les trois premières années de la vie avec l’enfant sont tout sauf reposantes, calmes, faciles, zen. Avec un humour délicieux et beaucoup d’autodérision, il peint les journées souvent épuisantes des nouveaux parents face à ce petit être qui ne fait pas ses nuits mais fait ses dents, pousse des cris d’une puissance inversement proportionnelle à sa taille et est abonné aux « Non! ». Mais ces nuits écourtées, ces machines quotidiennes à faire tourner, ces sorties auxquelles il faut renoncer, ces tensions dans le couple, ces mêmes histoires qu’il faut lire et relire, ne sont rien au regard de l’amour fou que fait jaillir cette petite Margaux dans le foyer. Alors peu importe l’abnégation qu’exige la venue d’un nouveau-né et les valises sous les yeux, quand le bout de chou prononce son premier « papa » puis son premier « je t’aime », le coeur du père fond. Et le nôtre à l’unisson.

Une bande dessinée savoureusement drôle

Pour faire cette bande dessinée pour adultes, Matthieu Robet s’est directement inspiré de ce qu’il a vécu les trois premières années qui ont suivi la naissance de sa fille Margaux. Au fil de l’eau, il a consigné dans un carnet ses émerveillements, ses joies, accompagnés d’une illustration griffonnée à la hâte. Pour ne rien perdre de ces pépites d’enfance.

Puis est venue l’envie de partager ces tranches de vie dans une bande dessinée. Et un premier album de naître. J’ai passé un moment si délicieux entre ces pages que je ne peux qu’espérer qu’il y aura une suite ! Car désormais, la petite Margaux va à l’école, ce qui promet bien de nouvelles aventures!

Mettez de la bonne humeur dans votre journée, croyez-moi, lisez cette BD (et ça rime en plus 😉 )

Daddy Gaga, Julien Chabanes : HILARANT

Daddy Gaga par Julien Chabanes aux éditions Plon

©Karine Fléjo photographie

Vous avez envie de passer un moment de lecture jubilatoire, entre couches, biberons et bain du petit dernier? Alors plongez-vous dans Daddy gaga, ou les tribulations hilarantes d’un jeune papa. Un pur bonheur!

Les tribulations désopilantes d’un jeune papa

  • Vous avez envie de mettre du soleil dans votre esprit au coeur de l’automne ?
  • Vous n’avez pas peur de passer pour un(e) fêlé(e) en riant dans les transports en commun à la lecture d’un livre?
  • Vous avez envie d’accompagner un homme raide dingue de son bout de chou dans ses premiers pas de papa, ou plutôt, de Daddy Gaga?

Alors n’hésitez plus, ce livre est fait pour vous!

Dans Daddy Gaga, nous suivons les premiers pas d’un homme dans ce monde à la fois merveilleux, magique, mais aussi inconnu et donc un peu inquiétant, de la paternité. Alors certes, il y a pléthore de guides sur l’accompagnement du nouveau-né, mais ce que nous propose Julien Chabanes est cent fois, que dis-je, mille fois mieux : il nous parle de sa propre expérience à la naissance de sa fille, de ses tâtonnements, de ses émerveillements, de ses questionnements, avec un humour cocasse. Du blocus des selles à son ÉNORME fièvre de 37,8°, en passant par la prise de tête pour l’endormir, on rit à chaque page. Et surtout, l’auteur n’hésite pas à rire de lui-même, de ses peurs, de ses maladresses.

Quand il faut changer sa couche , le faire dormir, manger, quand il est constipé, fiévreux, quand tu décides de l’emmener au resto, quand tu le confies pour la première fois, quand il entre à l’école, quand c’est l’heure de l’histoire du soir, quand il pose un milliard de questions, ce sont pas moins de 30 situations ordinaires de la vie d’un parent, que Julien Chabanes transforme en 30 extraordinaires fous-rires.

Un inénarrable humour mâtiné de tendresse

Julien Chavanes est rédacteur en chef du magazine NEON. Vous avez peut-être lu certaines de ses chroniques de nouveau papa dans ce magazine, chroniques savoureuses relatives à son expérience de la paternité. Eh bien, dans ce livre que je conseille VIVEMENT à chacun d’entre vous (il devrait être remboursé par la sécurité sociale !), ce sont pas moins de trente aventures sur le territoire inconnu de la paternité, que nous offre notre heureux papa alias Daddy Gaga. Des mésaventures pleines de tendresse, de malice, de drôlerie. D’amour.

Comment endormir votre bout de chou alors que Pimpinou le doudou lapin, quelque peu décati et charriant des bactéries non encore identifiées par la science, a fugué loin de son tortionnaire mâchouilleur d’oreilles? Comment habiller ce petit ange le matin, alors qu’à 10 minutes de la sonnerie de l’école, il est encore en slip et le dentifrice plein les cheveux au milieu du salon? Vous ne changerez jamais plus un enfant ou ne chercherez jamais plus son doudou sans avoir une pensée souriante pour Daddy Gaga. Un papa qui s’est lancé à cœur et à corps perdu dans l’aventure, fou d’amour pour sa progéniture. Un super papa!

Si j’ai aimé ce livre? Non, je ne l’ai pas aimé, je l’ai ADORÉ !

 

La mélancolie du kangourou, Laure Manel (Michel Lafon)

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La mélancolie du kangourou, Laure Manel

Editions Michel Lafon, mai 2018

Le roman d’une reconstruction extrêmement touchante, celle d’un homme devenu le même jour père et veuf. L’histoire bouleversante aussi, des liens qui se tricotent difficilement mais magnifiquement entre un père et son bébé.

Ils vont être parents pour la toute première fois. Antoine et Raphaëlle sont comblés. Fille ou garçon, peu leur importe. Leur bonheur n’aura pas de sexe.

Mais ce jour merveilleux de l’accouchement vire au cauchemar. Antoine devient père à l’instant même où il devient veuf. Seul avec cette petite fille, prénommée Lou, qui gigotte dans son berceau, il se sent dévasté. Comment aimer ce petit être dont la venue au monde s’est faite au prix de la vie de sa femme ? Comment aimer ce petit être, lui servir de tuteur, de colonne vertébrale, quand lui-même ne parvient plus à tenir debout ? Comment aimer quand on est amputé du cœur, de la présence de Raphaëlle qui le faisait vibrer, vivre ?

Alors il fuit. Dans le travail. A l’extérieur. Partout où le souvenir de Raphaëlle n’est pas matérialisé par ses photos, ses vêtements, son parfum. Partout où Lou n’est pas. En urgence, il engage une baby-sitter, une jeune femme de 25 ans prénommée Rose. Et comme même juste pour quelques heures le soir, le face-à-face avec son bébé lui est insoutenable, il demande à Rose de s’installer dans le studio attenant, comme fille au père.

Ce qui m’a frappée à la lecture de ce roman, c’est la justesse des situations, des émotions, de la psychologie des personnages. Dès les toutes premières pages, on entre dans cette famille comme s’il s’agissait d’amis. On vit l’histoire à leurs côtés bien davantage qu’on ne la lit. Avec beaucoup de sensibilité, en évitant avec brio l’écueil du pathos, Laure Manel nous entraîne sur le chemin d’une très belle reconstruction. Après la naissance de Lou, on assiste ému à la naissance d’un père… Bouleversant. A lire !

Retrouvez la chronique que j’avais consacrée à La délicatesse du homard, du même auteur, ici : La délicatesse du homard

 

Glissez François d’Epenoux dans votre poche!

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Les jours Areuh, François d’Epenoux

Editions Pocket, mai 2017

Récit.

Un livre qui, entre l’anecdotique et l’onirique, l’humour et la poésie, pose un regard sur le monde et le redoutable bonheur d’être père.

Difficile de parler d’un livre quand il s’agit d’un tel coup de cœur, tant on a le sentiment qu’on ne pourra rien écrire qui ne soit en deçà du livre lui-même. Ma chronique pourrait donc tenir en une seule injonction : « Lisez-le, relisez-le, offrez-le ! » Mais pour ceux qui sont encore devant leur écran – les autres ayant déjà enfilé leur manteau pour se ruer chez le libraire le plus proche, je vais étayer.

Les jours areuh, mi-récit, mi-fiction, s’inspire de la vie de François d’Epenoux, jeune papa quinqua. Tandis que les pleurs du nouveau-né retentissent au cœur de la nuit, pleurs qu’il apaise patiemment en lui donnant le biberon, il partage avec nous les réflexions qui jalonnent ces longues heures. A la lueur de l’abat-jour, il projette sur l’écran de ses pensées le film de la jeune vie d’Oscar, de l’annonce de la grossesse de sa femme à cet instant précieux au creux de ses bras, en passant par la naissance en catastrophe du petit, son difficile et courageux combat pour survivre, la réanimation, la néonatalogie, mais aussi sa victoire face à l’adversité et son accueil chaleureux dans la fratrie. Et tandis qu’il multiplie les arrêts sur image, il évoque avec une infinie tendresse et une émotion à fleur de plume, les questionnements qui sont siens. Etre à nouveau père, tardivement, c’est à la fois une joie indescriptible, un extraordinaire bain de Jouvence, des challenges permanents à relever pour se dépasser et faire face aux exigences hautes de l’éducation d’un enfant, ou encore le sentiment fort d’avoir fait un choix et d’en assumer toutes les responsabilités. Mais ce sont aussi des renoncements en termes de liberté (vie de noctambule, voyages lointains, fêtes, …), des craintes quant au monde qui l’attend et à ses capacités, avec les autres enfants de sa génération, à l’améliorer.

Un livre passionnant, bouleversant, magnifique. Une ode à l’amour merveilleuse, la plus belle, la plus pure qu’un père puisse interpréter par la voix de son encre à son enfant…

 

Coup de coeur absolu pour Nuits blanches et gros câlins, de Matteo Bussola!

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Nuits blanches et gros câlins, Matteo Bussola

Traduit de l’italien par Jean-Luc Defromont

Editions Kero, mai 2017

 

De sa plume vive et tendre, Matteo Bussola dessine un portrait bariolé et irrésistible du bonheur et de la poésie d’être père. Un bijou!

« Mon travail, c’est d’être père. Mon métier, de dessiner des BD. Par passion, j’écris. », ainsi se définit l’auteur de ce recueil de textes absolument savoureux.

Papa attentionné et indiciblement tendre de trois fillettes intrépides de 3 à 9 ans, Matteo Bussola nous fait part des métamorphoses qu’a opérées en lui la paternité, des émerveillements auxquels elle a donné naissance et dont il savoure chaque instant.  Du regard neuf qu’il porte désormais sur la vie, sur lui, sur l’autre. « Mes filles me nourrissent et me rappellent qu’être père, cela signifie vivre en équilibre entre responsabilité et moments d’abandon, entre force et tendresse, que c’est valable pour tout, et que tout le reste en découle. »

Avec une sensibilité à fleur de plume, un humour irrésistible et un regard d’une fraîcheur délicieuse, il partage avec nous son quotidien, ses prises de conscience, ses anecdotes de travail, ses craintes, ses joies. Celles d’un père fou amoureux de ses petites. Celles d’un mari aimant. Dans de très courts billets, il nous interpelle, nous attendrit, nous émeut, nous fait sourire, rire.  Et nous souvenir. Impossible de reposer le livre une fois la lecture commencée. Impossible de ne pas succomber à ce bijou de sensibilité et de poésie. Impossible d’en parler sans être en deçà du bonheur de lecture éprouvé.

Un livre lumineux. Un auteur de talent. Un coup de cœur absolu.

P.81 : Ce que vous ignorez, c’est qu’en réalité vous ne restez pas le même. Car tandis qu’elles apprennent la vie, vous apprenez à être père, autrement dit vous apprenez votre seconde vie. Ce qui signifie cesser d’être, pour commencer à être là, être conscient de la fugacité de ce moment et savoir cueillir la douceur de ce sourire rien que pour vous, même quand vous êtes fatigué, la beauté de ce jeu, même quand vous êtes énervé, la merveille de ces seize kilos qui ne veulent dormir que contre votre sternum, même quand vous êtes exténué.

P. 231 : C’est valable pour n’importe quel type d’amour. (…) On ne récolte pas ce qu’on se contente de semer, un point c’est tout. On ne récolte que ce dont on prend soin.

 

Informations pratiques :

247 pages

15,90€.

ISBN : 978-2-36658-303-8

« Mais qu’est-ce que tu fais là, tout seul? »,de Pierre Szalowski, aux éditions Héloïse d’Ormesson : un antidote à la morosité!

9782350872063

Mais qu’est-ce que tu fais là, tout seul?, de Pierre Szalowski

Éditions Héloïse d’Ormesson, aout 2012

 

     24 décembre. Veille de Noël. Martin Ladouceur semble avoir tout pour être heureux. Star de hockey, adulé des patinoires, récemment transféré dans la grande équipe des Canadiens de Montréal, il lui a toujours suffi de désirer pour obtenir, de murmurer pour être écouté, de vouloir pour avoir. Et pourtant. Pourtant, en ce jour de réveillon, Martin n’a pour seule compagne qu’une redoutable solitude. « Tu verras, Ladouce, tu finiras seul, tout seul ». Ce qu’on lui avait prédit est arrivé.

     Ses troisièmes mi-temps avec des femmes d’un soir et ses fêtes sulfureuses imbibées d’alcool, sont devenues presque plus célèbres que lui. Sur le déclin, ce milieu de requins qui l’a tant loué ne lui fait aucun cadeau. « C’est de plus en plus dur. Il faut être toujours le plus fort. Surtout qu’arrivé tout en haut, ceux qui t’admirent d’en bas n’ont pour seule ambition que de te faire trébucher pour prendre ta place. »

     Et s’il s’était trompé dans sa quête de bonheur? Pas de compagne à ses côtés, pas d’enfant, pas d’ami véritable, il réalise n’avoir été aimé que pour ses prouesses sportives. Un amour conditionné au nombre de buts marqués et donc révocable.

     Mais tandis que ce réveillon s’annonce pour le moins désenchanté, l’irruption d’un petit garçon de 7 ans dans sa chambre d’hôtel va tout bouleverser. Le coeur de la terreur des patinoires ne reste pas de glace. Et de se poser la question de la paternité, de son désir d’enfant. Naît-on père ou le devient-on? Peut-on parler d’instinct paternel? Et si le bonheur véritable se trouvait dans la capacité à aimer et à être aimé pour ce que l’on est et non pour ce que l’on paraît?

 

     Dans ce roman délicieusement tendre, Pierre Szalowski, joliment qualifié de « bonheuraturge », nous offre un concentré de douceur, de sensibilité et de drôlerie. Mais qu’est-ce que tu fais là, tout seul?  est une petite philosophie du bonheur à lire sans modération, à relire, à offrir.

     Un coup de coeur!

 

P.155 : « L’innocence de l’enfance, c’est cette faculté de se persuader que rien n’est impossible, de croire à la magie sans qu’intervienne la raison » .

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