©Karine Fléjo photographie
Après Retour à Little Wing et Des hommes de peu de foi, Nickolas Butler nous revient avec un bouleversant roman : Le petit-fils. Le combat magnifique de grands-parents pour sauver leur petit-fils.
Religion ou secte ? Foi ou aveuglement ?
Lyle et Peg vivent paisiblement leur retraite dans leur maison du Wisconsin. Amoureux de la nature, Lyle apprécie les cadeaux qu’elle lui fait au gré des saisons, savoure chaque instant présent, chaque floraison, chaque récolte de nouveaux fruits. Un bonheur simple, au cœur du verger.
Un bonheur décuplé par la présence de leur fille Shiloh et de son fils de 5 ans, Isaac, qu’elle élève seule. Tous deux sont en effet revenus vivre chez Lyle et Peg, pour la plus grande joie de ces derniers. Ils chérissent ces moments en famille, cet unique petit-fils plein de vie et sa maman pleine d’ombres.
Aussi, quand Shiloh leur annonce vouloir quitter à nouveau leur domicile pour s’installer avec Isaac plus près de sa nouvelle communauté religieuse, pour Lyle et Peg, c’est un déchirement. Et une source d’inquiétude.
Car la foi que manifeste leur fille avec une soudaine ferveur leur paraît suspecte. Quel est donc ce prédicateur sorti de nulle part, ce Steven dont Shiloh boit les paroles ? Quelles sont les intentions réelles de cet homme qui prétend que le petit Isaac peut guérir les malades par une simple apposition des mains et des prières ? Est-ce un illuminé ? Un escroc ? Si suite au drame qui a frappé le couple quelques décennies plus tôt, Lyle a perdu la foi, la défiance que lui inspire Steren est loin de l’aider à la retrouver. Mais il laisse parler l’intelligence du cœur et, accompagné de Peg, décide d’aller voir de plus près en quoi consiste cette communauté religieuse plutôt que de la rejeter. Comprendre plutôt que condamner. Accompagner plutôt que répudier. N’est-ce pas le rôle de tout bon parent ?
Jusqu’à ce drame qui va achever de les convaincre qu’ils doivent intervenir en urgence. Pour le bien de leur fille et de leur petit-fils. Pour sauver la vie d’Isaac.
Le petit-fils, un roman magnifique de Nickolas Butler
Le petit-fils est un roman aux personnages indiciblement attachants et bouleversants. Le lecteur se retrouve aux côtés de Lyle et Peg, des êtres viscéralement humains, positifs, tournés vers les autres, que le destin malmène. Avec beaucoup de sensibilité, de finesse dans l’analyse, Nickolas Butler interroge le lecteur sur la foi, sur la responsabilité en tant qu’individu en général et parent en particulier, mais aussi sur les liens filiaux. La foi doit-elle être remise en cause suite à une grande blessure comme la perte d’un être cher ? Quelles sont les frontières entre une foi fervente et une emprise sectaire ? Où s’arrête la liberté de chacun et où commence son devoir d’assistance à autrui ? Comment faire entendre raison à quelqu’un qui a perdu toute capacité de discernement ? Des questions habilement soulevées par l’auteur dans ce roman d’une profonde humanité. On referme le livre bouleversé, littéralement habité – et durablement, par la beauté des personnages.
Un roman magnifique à découvrir absolument !