Retournez avec Pierre dans la maison de son enfance. Un retour qui va faire ressurgir les blessures non cicatrisées, celles des drames qui s’y sont déroulés 20 ans plus tôt. Une analyse très fine des dommages collatéraux sur les proches de la violence conjugale.
Retourner sur les traces de l’enfance
Pierre revient avec sa petite amie Victoria dans la maison vide de son enfance. Une maison à laquelle il tient plus que tout. Elle renferme toute sa vie, est l’écrin de son enfance, de tous ses souvenirs. Elle est tout ce qu’il lui reste.
Il a rencontré Victoria un an plus tôt. Un amour providentiel. Une fenêtre ouverte sur une vie plus douce, plus apaisée que celle qu’il a connue jusqu’alors. Du moins l’espérait-il. Jusqu’à ce que sa cousine évoque la visite récente de son père, tout juste sorti de prison. Pierre sent alors toutes ses certitudes s’envoler, toutes ses croyances quant à la solidité de ses fondations vaciller.
Violence conjugale et dommages collatéraux
Avec son premier roman, Je suis fait de leur absence, publié par les éditions Stock, Tim Dup nous offre un livre d’une extrême délicatesse sur les traumatismes laissés par les violences intrafamiliales.
Touche par touche, comme sur une toile de Seurat, Pierre nous dévoile le portrait de ses grands-parents, de son oncle, de sa cousine, de sa défunte mère et de son père. Peu à peu le nuancier devient plus sombre, la tension devient palpable. Que s’est-il passé dans cette maison qui hante Pierre et phagocyte ses pensées ? L’amour de Victoria, sa petite amie, suffira-t-il à apporter suffisamment de couleurs joyeuses et chaudes à son quotidien, pour contrebalancer la noirceur de son enfance ? Ou vit-on avec ses fantômes jusqu’au bout ?
Tim Dup aborde le sujet de la violence intrafamiliale, de l’emprise, avec une infinie sensibilité et sous un angle nouveau : celui des dommages collatéraux des violences conjugales extrêmes sur les enfants, les proches. Comment grandir sans la colonne vertébrale qu’est l’amour maternel ? Comment museler la violence et la haine que vous inspire votre géniteur, assassin de votre mère ? Comment se débarrasser de la culpabilité de n’avoir pas su protéger la défunte de la violence de son mari ?
Peut-on dépasser son passé ? C’est la question en filigrane de ce premier roman tout en nuances.
Informations pratiques
Je suis fait de leur absence, Tim Dup – éditions Stock, janvier 2024 – 20,50€- 240 pages