Jeux de clés, Dominique Marny
Editions Presses de la cité, octobre 2016
Un roman généreux, intimiste et sensible, avec des personnages attachants.
La marque de papeterie crée par Capucine connaît un joli succès. Un travail auquel elle s’adonne corps et âme pour oublier le vide de sa vie privée. Depuis la mort d’Hugo, elle n’est en effet plus parvenue à s’attacher à personne. Les hommes qu’elle côtoie sont juste de passage, ne marquent pas leur empreinte. A sa mère, inquiète de la voir seule et sans enfant, elle répond être devenue « une infirme du sentiment. » Et se résigne à l’être.
Heureusement, à défaut d’amoureux dans sa vie, il y a des amis. Et quand ces derniers l’invitent pour une pendaison de crémaillère, elle répond aussitôt avec enthousiasme. Un enthousiasme qui va retomber comme un soufflé quand, à l’issue d’un jeu auquel elle a perdu, ainsi qu’Octave, un autre invité, elle se voit attribuer un gage : échanger les clés de son appartement avec les clés de l’appartement de ce dernier le temps d’une nuit. Furieuse contre ses amis à l’idée de laisser pénétrer un inconnu chez elle et devoir de même squatter chez lui, elle n’a pourtant pas d’autre choix que d’obtempérer. Mais maudira-t-elle ses amis longtemps ou verra-t-elle ce gage au final comme une bénédiction ?
Dans un Paris fragilisé par les attentats, Dominique Marny dresse une galerie de portraits attachants, sensibles, ceux de personnes en quête de sens. Un véritable instantané de notre époque.