Rencontre avec Agnès Martin Lugand : «  J’avais envie de parler du rapport au corps »

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En mars 2018, les éditions Michel Lafon ont publié « A la lumière du petit matin », le nouveau roman d’Agnès Martin-Lugand. Peut-on être heureux quand on se ment à soi-même ? Ou quand une épreuve vous conduit à faire le point et à vous recentrer sur vos besoins et vos priorités. Un roman touchant, viscéralement humain et… addictif ! Rencontre avec l’auteur.

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On compare parfois vos livres à des feel-good books, c’est-à-dire des livres qui font du bien. Est-ce que ce terme vous correspond ?

J’ai un avis très particulier sur ces livres-là, les livres feel-good. Je pars du principe que tous les livres sont des feel-good. Peu importe ce qu’on lit, on cherche nécessairement un bénéfice secondaire dans la lecture, que ce soit un polar, un documentaire, un essai, un roman d’amour ou de la littérature blanche. L’acte de lire, à partir du moment où on entre dans une librairie pour acheter un livre parce qu’on a envie de l’acheter, peu importe le contenu on sait qu’on va passer un bon moment . Pour moi tous les livres doivent être dans la catégorie feel-good. Moi finalement je raconte des histoires d’amour, des tranches de vie, des portraits de femmes, alors certes ce sont toujours des romans d’amour parce que l’amour fait partie de la vie de tout le monde, mais finalement à chaque fois c’est le parcours personnel du personnage principal qui m’intéresse. Si ça fait du bien tant mieux, mais je pense que ce sont tous les livres qui font du bien.

Il y a toute une mouvance dans la littérature actuelle qui consiste à mêler essai de développement personnel et roman. Considérez-vous que vos romans s’inscrivent dans cette mouvance de roman de développement personnel ?

Je peux comprendre qu’on dise de mes romans qu’ils peuvent entrer dans cette catégorie là mais moi je n’écris pas dans l’idée de faire une histoire de type développement personnel. Après, j’ai conscience de mon premier métier, j’étais psychologue, je ne vais pas me renier. Mais être psychologue ce n’est pas donner des recettes miracles pour s’en sortir, ce n’est pas être coach de vie. Et jamais dans mes romans je ne cherche à donner de recette pour aller mieux. Ce n’est pas du tout ça qui m’anime dans l’écriture. Ce qui m’anime, c’est de vivre en fusion avec mon personnage et de raconter une histoire. Après, chacun finalement, avec sa propre sensibilité, sa propre histoire, y trouve ce qu’il cherche.

Il y a des thématiques récurrentes dans vos livres, notamment la résilience.

Je pense que oui, c’est une certaine obsession chez moi de savoir comment on peut rebondir, suite à une épreuve, parce que c’est toujours intéressant de voir le champ des possibles. Il y a tellement de manières possibles de vivre un drame, il y a tellement de formes de résilience possibles, Il y a tellement de façons de traverser un deuil, tellement de façons de traverser une rupture amoureuse. C’est un thème qui m’obsède.

Dans ce roman vous avez eu envie de parler de l’infidélité du point de vue de la maîtresse et de montrer que la maîtresse peut aussi être un être en souffrance…

Oui, je voulais parler d’une femme en sortant de la caricature de la maîtresse femme fatale, qui va briser des couples et des familles et passer d’un homme à l’autre. J’avais vraiment envie de parler de la femme amoureuse qui souffre, qui attend, qui a juste la malchance de tomber amoureuse d’un homme non libre. Hortense ici est une femme qui essayé de lutter contre ça, mais elle s’est laissée embarquer dans cette passion amoureuse. J’avais envie de rendre hommage d’une certaine façon, même si le mot est fort, à ces femmes qui souffrent, parce qu’elles sont logiquement décriées. Alors que ici Hortense est capable de culpabilité vis-à-vis de la famille de son amant, elle dit qu’elle n’a jamais voulu être une maîtresse, ce n’était pas prévu dans son chemin de vie. Elle attend, elle subit. Elle a compris que si elle voulait le garder un minimum près d’elle, elle devait se contenter de ce qu’elle a. Et elle en souffre.

Ce roman fait une part belle à l’univers de la danse. Comment avez-vous fait pour aborder cette discipline, avez-vous effectué de la danse vous-même ?

Je n’ai jamais pris un seul cours de danse même petite fille. Après, il est vrai que quand j’ai commencé à penser au personnage d’Hortense, immédiatement j’ai pensé à la professeur qui se blesse. Parce que j’avais envie de parler du rapport au corps qui est une grosse partie du roman. Et puis comme à chaque fois que j’écris, je me suis glissée dans la peau du personnage, je me suis projetée, et pour étoffer tout cela, j’ai rencontré une professeur de danse qui a elle-même créé son école et qui m’a parlé de ses élèves, de son école, de son langage. Et à la fin du roman, quand celui-ci était terminé, j’ai échangé avec une danseuse de scène, ce qui m’a permis de confronter ce que j’avais projeté dans le rapport au corps et dans le mouvement à sa réalité à elle en tant que danseuse.

—–> Retrouvez la chronique que j’avais consacrée à ce roman ici : A la lumière du petit matin

 

Quels livres lire en vacances cet été ?

 

Bientôt les vacances, le soleil, la plage, les baignades, les orteils en éventail et surtout… le temps de lire ! Aaaaah, le bonheur ! ❤ Mais à l’heure de préparer votre valise, vous vous demandez quels livres emporter.

Liste de vacances pour cerveau fatigué

Maillot de bain bleu (et le rouge) : OK  Crème solaire : OK

Lunettes de soleil : OK Paréo : OK    Serviette de plage : OK

Glaces à la mangue et au chocolat, Mojitos : à voir sur place

Livres : chercher des conseils sur le blog de Koryfée ! 😉

Depuis l’été dernier, des centaines de livres ont en effet envahi les rayons des librairies, comment choisir ? Concentrez-vous sur le choix du maillot de bain et du paréo, je m’occupe de vous trouver les livres. Olé ! 😊 Alors, elle n’est pas belle la vie ? 😉 En outre, pour chaque livre sélectionné, il vous suffit de cliquer sur « chronique » pour accéder au billet que je lui avais consacré. Royal, n’est-ce pas ? 😊

 

 

*** Les enfants seront occupés à faire des châteaux de sable, vous aurez de longues plages devant vous (au sens propre et figuré), alors attendez-vous à ne pas pouvoir lâcher ces livres avant la toute dernière page (jetez quand même un œil sur les enfants de temps en temps 😉). POUR UNE LECTURE EN APNÉE, je vous conseille le brillant roman de Mathieu Menegaux paru chez Grasset, Est-ce ainsi que les hommes jugent ?  (Chronique). Un roman coup de poing, rédigé de main de maître : est-il encore possible de rétablir la justice dans une société gouvernée par l’émotion, par l’information instantanée, où les réseaux sociaux et le tribunal de l’opinion publique se substituent à la justice ? Autre titre sélectionné pour vous, Sans titre de Valérie Gans paru chez JC Lattès (chronique). Valérie Gans dresse une satire de notre société. Qu’est-ce que la beauté, qu’il s’agisse d’une personne ou d’une œuvre d’art ? La beauté doit-elle être ce qui étonne, interpelle, touche (plaisir ou déplaisir) ? Ou doit-elle entrer dans des normes quant aux mensurations d’une personne, quant à l’esthétisme d’un tableau ? Avec un talent inouï pour entretenir le suspense, Valérie Gans nous peint des situations qui s’avèrent être des trompe-l’œil les unes après les autres. Jusqu’à la chute finale, vertigineuse. Troisième titre, qui vous enverra sur la côte d’Azur : Une ombre au tableau, de Myriam Chirousse, paru chez Buchet-Chastel (chronique). Et si un mensonge en cachait un autre ? Le tableau idyllique de ces familles aisées de la côte d’Azur est-il un faux ? Un roman à l’atmosphère envoûtante qui se lit en apnée.

 

 

*** BESOIN DE TENDRESSE, DE DOUCEUR, DE RELATIONS HUMAINES AUTHENTIQUES ? Alors voici un quatuor d’émotions pures. La chambre des merveilles, de Julien Sandrel, chez Calmann Lévy ( chronique ). Un roman émouvant, surprenant et drôle, sur le pari fou d’une mère pour sortir son fils du coma : réaliser chacun des rêves conciliés dans son carnet des merveilles avant son accident. L’occasion de repenser sa vie et ses priorités. Magnifique. Poursuivez avec le pétillant roman du non moins pétillant Gavin’s Clemente Ruiz, Le club des feignasses, paru chez Mazarine (chronique). Ce roman est une ode à la vie, à l’urgence de vivre pleinement l’instant présent. N’attendez pas que la maladie vous rattrape, qu’une catastrophe vous frappe, pour mesurer à quel point la vie et les gens que vous aimez sont précieux : savourez ces bonheurs dès à présent ! C’est là le message de ce merveilleux livre. Sans oublier le touchant et drôle roman de Virginie Grimaldi, Il est grand temps de rallumer les étoiles, chez Fayard (chronique ). Vous avez le sentiment que rien ne va comme vous voulez, que le sort d’acharne contre vous ? Alors lisez ce roman et comme Anna et ses filles, vous verrez qu’il est possible d’enclencher un cercle vertueux, de rallumer les étoiles dans les yeux ! Un roman humain, positif et plein d’humour ! Et puis, si après vos nombreuses expositions au soleil, vous craignez de vieillir prématurément, alors découvrez le secret de La femme qui ne vieillissait pas, de Grégoire Delacourt, chez JC Lattès (chronique). Dans ce 7ème roman, Grégoire Delacourt nous interroge sur cette mode du jeunisme à tout prix. Si autrefois la vieillesse était associée à des valeurs telles la sagesse et l’expérience, aujourd’hui elle est synonyme d’angoisse. Conserver une certaine jeunesse est devenu pour beaucoup une obsession. Pourquoi ? Car le désir serait suscité par la beauté, et la beauté associée par identité métonymique à la jeunesse. Nous courons après ce que nous n’avons pas ou plus, éternels insatisfaits, alors que le secret du bonheur réside peut-être justement dans le fait de s’accepter tel que l’on est.

 

 

*** ENVIE DE VOYAGER sans avoir à prendre l’avion, ni le train, tranquillement allongé sur votre serviette de plage ? Alors envolez-vous pour la Chine et Hong-Kong avec le magnifique roman de Jan-Philipp Sendker, Le langage de la solitude, paru chez JC Lattès (chronique). Dans ce roman empreint de sagesse orientale, de tableaux de cette Chine si éloignée de notre univers occidental, Jan-Philipp Sendker nous offre un double voyage : un voyage au cœur de l’humain et un voyage au cœur de la Chine d’aujourd’hui. Avec une plume sensible, délicate, poétique, il met en évidence le choc des cultures, la beauté et la richesse de nos différences. Prêts pour un décollage pour Buenos Aires ? Attachez vos ceintures et envolez-vous avec Catherine Faye et L’attrape-souci, chez Mazarine (chronique). Catherine Faye nous entraîne sur les pas d’un petit garçon indiciblement courageux et déterminé, au cœur d’une Argentine haute en parfums et en couleurs. Un être que l’on a irrésistiblement envie de prendre dans ses bras, d’aimer, de rassurer. Et que l’on n’oubliera pas de sitôt.

 

 

*** Désir de vibrer au diapason de TÉMOIGNAGES ET RÉCITS viscéralement humains ?  Alors lisez Ce soir on regardera les étoiles, de Ali Ehsani aux éditions Belfond (chronique). Âgé de 8 ans, Ali Ehsani a dû fuir l’Afghanistan en 1998 après la mort de ses parents dans un bombardement. C’est ce bouleversant exil de 5 années avec son frère Mohammed à travers le Moyen-Orient et l’Europe, jusqu’aux côtes italiennes, qu’il raconte ici. Un témoignage bouleversant. Une invitation à la tolérance, à l’ouverture à l’autre. A lire de toute urgence. Autre témoignage édifiant : Le choix d’Edith, du Dr Edith Eva Eger paru chez JC Lattès (chronique). Edith Eva Eger, aujourd’hui docteur en psychologie, est une rescapée d’Auschwitz, où elle a été déportée avec sa sœur et ses parents. Dans ce livre magnifique, Edith Eva Eger donne à chacun les clefs pour se libérer de sa prison mentale. Une ode à l’espoir. Un hymne à la vie. De ces livres qui vous marquent à jamais…

 

 

*** Et si on parlait DÉVELOPPEMENT PERSONNEL ? Les vacances sont le moment idéal pour réfléchir à une autre façon d’envisager sa vie, pour faire le point sur ses besoins, ses aspirations, ses choix.  Je vous ai retenu deux ouvrages coups de coeur parus aux éditions Eyrolles. Le lumineux Kilomètre zéro, de la solaire Maud Ankaoua (chronique). Quels sont les secrets du bonheur profond ? Quel est cet endroit, à l’intérieur de soi, où rien n’est impossible ? Parcours initiatique, ce roman lumineux emporte le lecteur sur le chemin de la renaissance. Incontournable. Le second livre est La métamorphose de Raphaël, de Patrick Lepage (chronique). Vous vous interrogez sur l’opportunité de changer de vie ? Vous souhaitez suivre une voie plus conforme à vos valeurs, à vos besoins et à vos rêves ? Vous aimeriez sortir de votre zone de confort mais avez peur du lendemain ? Alors ce livre est fait pour vous !

 

 

***Et les livres pour votre progéniture ? Car les châteaux de sable c’est bien gentil, mais un peu de lecture c’est bien aussi ! POUR LES ENFANTS, je vous recommande trois ouvrages. Colère et retour au calme de Isabelle Filliozat (chef de file de la parentalité positive), chez Nathan (chronique). Sous la forme de jeux, de coloriages, de collages, de dessins, ce livre se propose d’aider votre enfant à gérer sa colère. Il va ainsi découvrir comment l’accueillir, la décrire, identifier ses déclencheurs, maîtriser ses réactions et affirmer ses besoins. Une collection merveilleuse, sur le thème de la parentalité active, qui vous ravira ainsi que vos chères têtes blondes : Les cahiers Kidappy, éditions Slow (chronique). Kidappy, ce sont des cahiers d’activités, qui aident les enfants et leurs parents à grandir avec bienveillance ! Découvrez-les vite ! Pour rendre votre enfant zen (enfin, on peut toujours essayer, n’est-ce pas ? 😉 ), initiez-le à la méditation avec Je découvre la méditation, de Sophie Raynal chez Nathan (chronique). Un livre_audio absolument magnifique pour enseigner aux enfants la relaxation, la méditation et leur apprendre à gérer leurs émotions.

C’est bon, vous avez assez de munitions de lecture pour tenir toutes les vacances? Alors bonnes lectures! ðŸ˜Š

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Max et lapin : Dans le ventre de maman ( Nathan)

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Dans le ventre de maman, Astrid Desbordes ( texte) et Pauline Martin ( illustrations)

Collection Max et lapin

Editions Nathan, mai 2018

A partir de 2 ans.

La série Max et lapin et ses illustrations tendres et colorées  nous plonge dans l’univers plein de fantaisie de Max, un petit garçon espiègle et son fidèle doudou lapin. Ce nouveau tome de la série aborde la venue d’un petit frère ou d’une petite sœur dans la famille.

On retrouve le petit Max et son doudou lapin pour une nouvelle aventure, et pas la moindre. En effet, la famille va agrandir. Max va devenir grand frère et devoir partager les câlins et l’attention de ses parents avec le futur bébé. Or c’était si chouette de ne vivre qu’à trois avec maman et papa, qu’il n’est pas sûr que l’arrivée d’une petite soeur, Max aime ça.

Parfois il y pense, trouve l’attente longue jusque la naissance. Parfois il n’y pense pas, occupé à jouer avec son doudou lapin.

Et quand Bulle naît enfin, Max voit ses appréhensions s’évanouir. Quatre dans la famille c’est aussi très bien!

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Une fois encore, Astrid Desbordes offre aux petits un héros en lequel ils s’identifieront facilement, tant les situations, les interrogations, les préoccupations de Max sont justes. Avec beaucoup de douceur, de sensibilité, de justesse, elle évoque comment rassurer l’enfant face à une situation nouvelle, répondre a ses questions, l’associer à l’événement.  Une très chouette collection pour les petits de 2 ans et plus !

Interview : la playlist de Julien Sandrel

Chaque semaine, un auteur nous livre les musiques de sa playlist, celles qui ont accompagné ses heures d’écriture, celles qui ont nourri son livre, celles qui l’ont inspiré, celles qui ensoleillent sa journée. Aujourd’hui, c’est au tour de Julien Sandrel.

En mars dernier, je vous ai parlé de mon coup de coeur pour La chambre des merveilles, de Julien Sandrel, paru aux éditions Calmann Lévy. Un roman émouvant, surprenant et drôle, sur le pari fou d’une mère pour sortir son fils du coma : réaliser chacun des rêves conciliés dans son carnet des merveilles avant son accident. L’occasion de repenser sa vie et ses priorités. Magnifique.

Retrouvez la chronique que je lui avais consacrée ici : La chambre des merveilles.

La playlist de Julien Sandrel : 

  • La musique qui vous accompagne au quotidien :

La musique qui accompagne mes journées actuellement (pour écrire…)
La Symphonie numéro 7 de Beethoven, Op. 92 : Allegro
La bande originale du film « Parle avec elle » de Pedro Almodovar, musique d’Alberto Iglesias

  • La musique qui accompagne vos heures d’écriture : 

La musique idéale pour écrire? Une musique qui accompagne l’écriture sans la parasiter. Sans parole, douce, la plupart du temps avec une pointe de mélancolie. Musique classique ou piano seul. Je me suis constitué une playlist personnelle que j’ai appelée « Writing », et j’écoute aussi beaucoup la playlist Spotify « Peaceful Piano » …

  • La musique qui  symbolise votre dernier roman : 

La musique qui pourrait illustrer « La Chambre des merveilles » : celle qui m’a accompagné dans l’écriture, et que j’évoque d’ailleurs dans le roman : la bande originale du film « La leçon de piano » de Jane Campion, musique de Michael Nyman.

 

… La semaine prochaine, nous avons rendez-vous avec la playlist de Gavin’s Clemente Ruiz! D’ici là, bonne semaine en musique!

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De battre la chamade, Sophie Tal Men (Albin Michel)

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De battre la chamade, Sophie Tal men

Editions Albin Michel, mai 2018

On retrouve l’énergie et la fraîcheur de l’auteur « Des yeux couleur de pluie  » et « Entre mes doigts coule le sable », dans ce roman du quotidien mouvementé de Marie-Lou et Matthieu, tous deux internes à l’hôpital. Un chassé-croisé amoureux et un portrait sans fard du monde hospitalier.

Dans ce troisième roman de Sophie Tal Men, on retrouve Marie-Lou et Matthieu, internes en médecine. Pas simple, pour Marie-Lou, de gérer l’absence de Matthieu, parti sur les traces de son père à la Réunion. Un père qui a brusquement fui son cabinet de médecin trois ans plus tôt, sans laisser d’explications. Du moins, c’est la version qu’a donnée Brigitte à son fils Matthieu. Pour en avoir le cœur net, Matthieu a décidé de se rendre sur place et de provoquer un face-à-face. Son père lui fournira-t-il des réponses ? Restera-t-il isolé sur son rocher ou reviendra-t-il auprès des siens ? Il n’y a qu’un seul moyen de le savoir…

Restée en Bretagne poursuivre son internat, Marie-Lou doit gérer les aléas quotidiens du service de neurologie du docteur Breton à l’hôpital de Quimper. Sa chance est d’être tombée avec ce professionnel viscéralement humain, attaché à ses patients, qui fait passer leur bien-être avant les impératifs de rentabilité du service. Un homme qui donne toutes ses lettres de noblesse à la médecine.

Marie-Lou va devoir jongler entre les aléas propres à tout service de médecine hospitalière et ceux, moins communs, de sa relation en montagnes russes avec Matthieu. Ce séducteur semble jouer au chat et à la souris, souffler chaud et froid. Quel diagnostic poser sur ses sentiments : amour ou passade ? Le futur médecin Marie-Lou ne sait plus où donner du cœur.

Citation du jour

La faim ne connaît qu’elle même. L’amour ne connaît que l’autre. Quand on a faim on est faible, alors que l’amour donne de la force. Si la faim a quelque chose en commun avec l’amour, alors c’est parce qu’ils sont tous deux incommensurables.

Jan-Philipp Sendker – Le langage de la solitude

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