Amélie Antoine : Aux quatre vents

Le roman d’une quête éperdue d’identité et une immersion dans les pages sombres de l’Histoire. Un roman à l’écriture hypnotique et aux personnages indiciblement attachants, qui nous montre que chaque individu peut être capable du meilleur comme du pire.

Les mystères d’un village

Léa élève seule son fils de 13 ans dans le petit village de Sabran-sur-la-Lys. Un village qui lui tient particulièrement à cœur, puisque c’est celui qui l’a accueillie, quand elle était bébé, dans les années 40. Un village qui lui a sauvé la vie. D’origine juive, les parents de Léa ont en effet été déportés et le bébé ne dut son salut qu’à la bonté de villageois, dont une certaine Rose, qui l’ont accueilli et élevé comme le leur. Léa a donc grandi ici, entourée de ses parents de cœur. Et c’est aussi dans ce village que, rescapée des camps, sa mère biologique l’a retrouvée et s’est installée.

40 ans plus tard, on comprend donc aisément la stupeur de Léa quand un mystérieux étranger vient au village et se met à racheter une à une les maisons, non pas pour les restaurer et donner une seconde vie au village, mais pour en arracher fenêtres et portes et les livrer aux quatre vents. Pour tuer le village.  Qu’a cet homme en tête ? Qui est-il ? Agit-il par vengeance ? Mais vengeance contre qui ? Contre quoi ?

Un roman hypnotique et émouvant

Quand le dessinateur Jack Koch rencontre la romancière Amélie Antoine et lui fait part de son rêve récurrent, Amélie se dit qu’il y a là matière à roman. Avec la bénédiction de Jack Koch, elle donne alors corps à ce rêve térébrant, imagine ce qui peut motiver un homme à racheter un village entier ou presque, pour l’amputer de ses portes et fenêtres. Pour le laisser agoniser. Et le pari est non seulement relevé mais brillamment gagné. Comme à son habitude, Amélie Antoine vous immerge totalement dans son univers : son écriture est très visuelle et l’analyse psychologique des personnages très juste, de sorte que la romancière vous fait voir, ressentir, entendre, tout ce qui anime ce village et ses habitants. Impossible de lâcher le roman une fois la lecture commencée, tant l’attachement aux personnages est à l’image du suspense sur leur devenir et sur leurs origines : grand. L’auteure excelle à relier la petite histoire à la grande, revenant sur les pages les plus sombres de l’Histoire, sur la collaboration, la délation, le racisme, l’extermination, l’Occupation. Mais pas seulement. Elle nous montre avec beaucoup de justesse toutes les facettes qui composent l’âme humaine, la part de lumière comme la part d’ombre en chacun. Car les êtres, à l’image de la vie, ne sont pas soit foncièrement mauvais, soit foncièrement bons, ils sont un savant mélange de qualités et de défauts. A des dosages variables. Impossible d’oublier Léa, Charlotte et les autres. Impossible de deviner la chute tant les rouages de l’intrigue sont subtils et vous tiennent en haleine, vous surprennent, vous transportent. Impossible de connaitre vraiment les autres, y compris ceux dont nous sommes les plus proches.

A lire !

Informations pratiques

Amélie Antoine, Aux quatre vents- éditions X0, octobre 2022 – 20,90€-440 pages

Rentrée littéraire : Stardust, Léonora Miano

Un roman autobiographique sur l’expérience de l’auteure de l’extrême précarité et de l’exclusion. Un roman sur la difficulté d’intégration, le choc des cultures, l’exil.

Une femme et son enfant à la rue

Louise, alias Léonora, a quitté son pays (le Cameroun), pour venir étudier en France. Alors qu’elle est en licence à l’université, elle décide de tout plaquer pour aller vivre avec son petit ami. Une union qui n’est pas du goût de la famille de ce dernier, qui décide alors de leur couper les vivres, tandis qu’ils logent à l’hôtel. Or tous les deux viennent d’avoir un bébé, une petite fille prénommée Bliss. Une enfant que lui a désiré, mais pour laquelle il ne se bouge pas, ne cherche pas de solution pour assurer les besoins de subsistance. Alors Louise décide de le quitter avec son bébé. Et de se retrouver à la rue avec sa fille, à l’âge de 23 ans, sans titre de séjour, sans travail, sans toit, sans soutien familial, bien que ses parents soient toujours vivants et son père soit établi en France. Quant à sa mère restée au Cameroun, elle n’accepterait pas que Louise revienne au pays en lui faisant l’affront d’exhiber son statut de fille-mère à la communauté. Louise ne peut donc compter que sur les services sociaux de ce pays d’accueil, sur les maigres aides financières et les soins que ces derniers lui octroient, de même que sur le toit certes sordide et les repas du centre d’hébergement et de réinsertion sociale de Crimée. Une galère qu’elle partage avec de nombreuses femmes. Mais elle tient, reste debout, grâce à l’indéfectible amour qui la lie à sa fille.

Un roman autobiographique

C’est un roman très intime, à vocation universelle, que nous livre Léonora Miano avec Stardust en cette rentrée littéraire des éditions Grasset. Un roman autobiographique écrit il y a 20 ans, mais qu’elle n’a pas cherché à faire publier jusqu’alors, pour ne pas être étiquetée « l’écrivain SDF » dit-elle en préambule. Le sujet avait tout pour me toucher. Vraiment. Comment rester insensible à la détresse de ces femmes, à leurs conditions de survie plus que de vie, à l’insuffisance des moyens humains et financiers pour leur venir en aide ? Mais j’ai été irritée tout au long du livre par les lancinantes mises en accusation des services sociaux et de leur personnel qui fait pourtant ce qu’il peut avec les faibles moyens dont il dispose, par le procès uniquement à charge fait à la France. Cette vision manichéenne, avec les méchants services sociaux, les méchants assistants sociaux, la méchante France d’un côté, et de l’autre les exilés, aurait mérité un peu plus de nuances et a desservi la cause que l’auteure voulait défendre, à savoir celle des femmes exilées, livrées à une précarité extrême en France.

Informations pratiques

Rentrée littéraire, Stardust de Léonora Miano- éditions Grasset, aout 2022- 215 pages – 18,50€

Livre jeunesse : qui a laissé sortir les dinosaures?

éditions Usborne

Un livre avec des pop-ups réservant de sacrées surprises et de joyeuses frayeurs aux enfants amoureux des dinosaures. Pour enfants de 3 ans et plus.

Un livre pop-up sur les dinosaures

Un avertissement est lancé au petit lecteur : il ne doit toucher à rien, ne surtout pas ouvrir la porte sinon…Timothée Rex le dinosaure va surgir! Et il n’est pas venu seul… Dans le réfrigérateur, derrière le rideau de douche, les dinosaures sont partout ! Alors, cher lecteur en herbe, seras-tu téméraire? Oseras-tu partir à la découverte des gentils monstres? Ou écouteras-tu les avertissements? Résisteras-tu longtemps à l’envie de découvrir qui se cache derrière tous ces rabats?

éditions Usborne

Jouer à se faire peur

C’est un livre plein de peps, d’action et de drôlerie, que publient les éditions Usborne avec ce livre à rabats, de la collection Mon drôle de pop-up, intitulé « Qui a laissé sortir les dinosaures?« . Les enfants adorent se faire peur, surtout quand ils atteignent l’âge de 3/4 ans. Se faire peur est en effet un moyen pour eux de se construire. Ne pas connaitre la peur serait en effet la porte ouverte à la prise de risques non mesurés comme aller au devant du premier chien venu, mettre la main dans le four ou sur les flammes du feu de cheminée. Le jeu proposé par ce livre, dans lequel l’enfant doit apprivoiser sa peur pour oser soulever les rabats, permet à ce dernier de voir qu’il peut dépasser son appréhension et avoir confiance en sa capacité à maitriser les situations. Plus il joue avec le livre, plus il se grise de voir qu’il a de moins en moins peur.

Les illustrations sont drôles et joyeusement colorées, les découpages et pop-ups sont superbes, nul doute que ce livre deviendra un des livres préféré de votre enfant!

Informations pratiques

Qui a laissé sortir les dinosaures? Illustrations de Fred Blunt – éditions Usborne, septembre 2022- 10 pages – 13,95€

Site des éditions Usborne : Usborne France

Prix Goncourt 2022 : les 4 finalistes!

Voici la troisième et dernière sélection du Prix Goncourt avant l’annonce du lauréat en novembre.

Giuliano da EMPOLILe Mage du Kremlin (Gallimard)

Brigitte GIRAUDVivre vite (Flammarion)

Cloé KORMANLes Presque Sœurs (Seuil)

Makenzy ORCELUne somme humaine (Rivages)

Annonce du lauréat du Prix Goncourt le 3 novembre prochain !

Rentrée littéraire : Stöld, Ann-Helen Laestadius

Stold Ann Helen Laestadius

Un thriller suédois, qui nous emporte au nord du cercle polaire arctique, à la rencontre de la culture des Samis, derniers éleveurs de rennes. Le portrait d’une femme courageuse, déterminée à défendre sa place dans la société ainsi que celle de son peuple opprimé.

L’oppression du peuple Sami

Elsa, 9 ans, vit au nord du cercle polaire arctique, dans la communauté des Samis, un peu à l’écart du monde. Une communauté traditionnelle, qui vit de l’élevage des rennes essentiellement, ce qui n’est pas pour plaire aux gens du village, des Suédois non Samis.

Un jour, alors qu’elle se rend à l’enclos des rennes, elle se retrouve face à un contrebandier, un certain Robert Isaksson. Un homme du village bien connu pour sa haine envers son peuple. Tétanisée, Elsa reconnait son renne, Nastegallu, trainé hors de l’enclos et éviscéré par Robert, les oreilles tranchées pour que l’on ne puisse pas identifier sa provenance par son marquage. L’homme fait alors à Elsa un signe éloquent : si elle parle, il la tuera.

De retour chez elle, le cœur brisé, une oreille de son renne cachée dans sa poche comme un doudou, Elsa annonce l’horreur à ses parents, mais tait avoir vu le coupable. Terrifiée par ses menaces de mort. Une tuerie de plus, pour laquelle aucune enquête ne sera menée, voire pour laquelle la police ne daignera pas même se déplacer depuis le village. Voilà à quoi est réduite la communauté des Samis : à subir sans pouvoir réagir. Au point que certains jeunes, désespérés par le sort qui est réservé aux éleveurs de rennes de leur communauté, préfèrent mettre fin à leurs jours que de subir encore et encore cette violence, ces injustices et ces discriminations criantes.

Les années passent, mais la colère d’Elsa ne passe pas, alimentée de surcroit par la douleur d’avoir perdu son ami Lasse. Les vols de rennes pour alimenter les trafics de viande continuent. En toute impunité. Elle décide alors d’agir.

Un thriller suédois

En cette rentrée littéraire, les éditions Robert Laffont nous propose de découvrir Stöld, d’Ann-Helen Laestadius, un roman qui a reçu le prix du livre de l’année en 2021 en Suède. J’avoue avoir peiné lors des 200 premières pages, ne trouvant pas de tension narrative, dans un roman qui s’enlisait comme les pas dans la neige fraiche. L’action a tardé mais ensuite le roman a pris son envol. On suit une jeune Elsa dont le courage et la combattivité n’ont rien à envier aux hommes de sa communauté, de même que sa capacité à gérer un élevage de rennes. Elle décide de faire appel à la presse et aux réseaux sociaux pour sensibiliser les gens au drame qui est celui de la communauté des Samis. Et de ne plus attendre la police pour bouger.

Ce roman nous fait découvrir un peuple mal connu, les Samis, dont il ne reste que 80 000 personnes à ce jour, principalement en Norvège et en Suède. Un sujet d’actualité, puisque c’est seulement en novembre 2021 que l’église et l’état suédois ont présenté leurs excuses au peuple Sami, dernier peuple autochtone d’Europe, pour les discriminations dont il a fait l’objet, reconnaissant officiellement que la langue, la culture et l’identité samis ont été bafouées. Un roman doublement ancré dans le présent aussi, par les dérèglements climatiques dont il se fait l’écho.

Un vrai dépaysement, avec des longueurs toutefois dans la première moitié du roman.

Informations pratiques

Rentrée littéraire : Stöld, Ann-Helen Laestadius- Editions Robert Laffont, août 2022 – 446 pages – 21,50€

Musée Maillol : fascinante exposition sur l’hyperréalisme!

Jusqu’au 5 mars 2023, le musée Maillol vous propose de plonger dans un univers troublant : celui de l’hyperréalisme. Découvrez 40 sculptures d’un réalisme saisissant, signées par des artistes internationaux de renom. A voir absolument!

L’hyperréalisme au Musée Maillol

C’est une exposition absolument incroyable que nous propose le musée Maillol jusqu’au mois de mars prochain. Sur trois niveaux, ce sont plus de 40 sculptures, modelages ou moulages qui vous attendent, toutes issues de grands artistes contemporains de renommée internationale, comme George Segal, Ron Mueck, Maurizio Cattelan, Berlinde De Bruyckere, Sam Jinks, Duane Hanson, Carole A. Feuerman, ou encore John de Andrea. Des artistes qui appartiennent au mouvement hyperréaliste, né dans les années 1960 aux Etats-Unis, en réaction au courant artistique majeur de l’époque, l’art abstrait. Le principe : donner une interprétation quasi photographique du réel. Avec un sens clinique du détail, les artistes présentent des hommes et des femmes dont on ne sait plus s’ils sont des êtres vivants ou des œuvres, l’original ou la copie. Troublant.

Une exposition aussi fascinante que troublante

On ne peut qu’être admiratif de la capacité des divers artistes à restituer le réel, à donner à leurs sculptures ou leurs moulages, une image aussi fidèle et juste de l’original. Bronze, bois, marbre, résine, chacun utilise ses matériaux de prédilection et impose son style. Difficile de ne pas être troublé devant cette vieille femme qui tient un nouveau-né dans ses bras de l’artiste Sam Jinks. Une vieille femme dont le grain de peau, les veines, les plis des rides, les tâches de vieillesse semblent si réelles ! Fragilité de l’existence, vitesse du temps qui passe, tout est exprimé avec force dans cette œuvre magistrale. Même fascination devant les nageuses de au visage perlé de gouttes d’eau de Carole A. Feuerman, le portrait d’Andy Wahol de Kazu Hiro, ou encore l’homme endormi sous des cartons de Peter Land, pour ne citer que ces exemples. Et non seulement vous pouvez admirer ces œuvres, mais certains artistes ont accepté de livrer en vidéo leurs secrets de réalisation, de vous faire pénétrer dans les coulisses de leur atelier.

Les formes, les textures et les contours de ces œuvres sont si réalistes, que l’illusion est parfaite! D’où le clin d’œil à Magritte et à son œuvre « Ceci n’est pas une pipe », avec le nom de l’exposition : « Ceci n’est pas un corps« .

Informations pratiques

  • Quand? Du 8 septembre 2022 au 5 mars 2023, tous les jours de 10h30 à 18h30.
  • Prix de l’entrée : Plein tarif : 16€ ; Tarif réduit : 14€ ; Tarif jeune : 12€ ; Tarif famille : 50€

Hommage à Jean Teulé (1953-2022)

Jean Teulé

Jean Teulé nous a quittés brutalement cette semaine. En hommage à cet auteur de talent et cet homme si chaleureux, retrouvez l’interview réalisée en 2019.

Entrez dans la danse sort aux éditions Pocket en ce mois de février 2019. Je voulais savoir, quand les lecteurs viennent à vous avec des livres plus anciens, des livres parus en poche depuis, comment vous regardez vos livres plus anciens, quels souvenirs ils ont en vous ?

C’est assez étrange et en plus j’ai une particularité que je n’aime pas beaucoup, c’est que les livres les plus anciens, ceux qui n’ont pas marché, eh bien je ne les aime pas.

Heureusement que ce ne sont pas des enfants !

(Rires). C’est exactement ce que je me dis, comme si j’avais eu une flopée d’enfants et que je n’aimais pas ceux qui n’ont pas réussi. C’est un peu comme s’ils n’avaient pas fait leur travail. Sinon c’est très agréable de rencontrer des gens, car quand comme moi on écrit des journées entières, on peut passer des jours, des semaines entières sans voir personne, sans parler à personne. Rencontrer des gens, pouvoir mettre des visages sur ceux qui vous lisent, c’est vraiment plaisant et c’est une chance.

Il y a aussi une particularité chez vous, c’est que le titre et la couverture du roman comptent énormément dans l’écriture. Ce sont même eux qui président à l’écriture.

Oui, en effet je ne peux pas écrire un roman si je n’ai pas le titre et si je n’ai pas la couverture. C’est le graphiste du Louvre qui fait les couvertures et quand la couverture est faite, je l’imprime et la mets devant mon bureau. Puis, j’écris avec la couverture du livre sous les yeux.

La période d’écriture est une période particulièrement solitaire. Vous écrivez je crois dans un bureau relativement sobre et dépouillé.

Oui c’est drôle car c’est un bureau très cheap, que j’avais fait quand les premiers livres ne marchaient pas beaucoup et donc j’avais acheté une sorte de commode avec des étagères d’occasion. Et de livre en livre, maintenant que ça marche vraiment bien, je me dis mais vraiment, tu pourrais balancer ce mobilier un peu pourri pour en acheter du neuf et plus classe. Mais je ne le fais pas parce que je me dis que ça va me donner la poisse.

Jean-teule-et-karine-flejo

Quel rapport entretenez-vous avec vos personnages, réels ou fictifs ?

J’ai besoin d’aimer mes personnages pour pouvoir écrire sur eux. Par exemple j’ai fait un roman à propos de Rimbaud, à propos de Verlaine, à propos de Villon, et souvent les gens m’ont dit : « Mais pourquoi pas sur Baudelaire ? » Parce que je ne peux pas saquer le mec, il a toujours vécu aux dépens de tout le monde, il a dit tellement de conneries sur les femmes, qu’il me gonfle. Et je ne peux donc pas écrire un livre sur quelqu’un qui me gonfle.

Quand il ne s’agit pas de personnages historiques mais de personnages fictifs, est-ce plus compliqué de les inventer ?

Depuis Le magasin des suicides, je n’avais pas fait de fiction et le prochain roman à paraître en mars sera lui aussi une pure fiction. Je me disais que comme dans Le magasin des suicides le héros est un petit garçon qui s’appelait Alan, j’aimerais bien trouver un personnage qui soit une petite fille du même âge qu’Alan, mais il me fallait trouver une particularité pour cette petite fille. Sur le coup, je n’ai pas eu d’idée et j’ai laissé le temps passer. Puis un jour, alors que j’étais en dédicace en province et que je devais prendre mon train de retour à 18h30, le libraire m’a demandé si je pouvais rester un peu plus longtemps car il y avait encore plein de gens qui attendaient dans la librairie.  J’ai donc pris le train suivant de 20 heures. Une fois dans le train, assez vite je suis contrôlé. Je tends mon billet, on me le rend et le contrôleur poursuit ses vérifications des billets. Et tout à coup je pense au voyage que je devais faire le lendemain et je rappelle le contrôleur pour lui demander des renseignements. Il revient vers moi, je lui demande les renseignements, et avant de me répondre, il me regarde et me redemande mon billet. Je ne comprends pas car il l’avait déjà vérifié et là il constate que je n’ai pas pris le train de 18h30 mais de 20 heures et décide de me mettre une amende. J’ai donc été obligé de payer. Et là je ne sais pas ce qui m’a pris, mais au moment où le contrôleur allait repartir je lui ai dit : « Monsieur regardez-moi bien, écoutez bien ce que je vais vous dire : je vous souhaite un grand malheur très vite et si jamais il se produit, alors au moment où cela se réalise rappelez-vous de moi. » J’ai senti que ça l’avait touché le mec ! Et là je me suis dit : « Mais c’est ça la petite que je cherche, cette petite de 12 ans qui aurait le pouvoir quand elle souhaiterait du mal à quelqu’un que cela se réalise! Il faudra faire attention à elle et tout de suite je me suis dit gare à elle. Gare à elle comme on dit gare au loup et donc elle s’appellera Lou et le titre du roman sera Gare à Lou. » . Et voilà, c’est comme ça que naissent les idées de mes romans. Plusieurs de mes romans sont comme ça nés dans des trains.

Donna Léon : Les masques éphémères

C’est la trentième enquête du commissaire Brunetti, lequel s’attaque cette fois au crime organisé. Un roman policier en immersion dans la belle ville de Venise.

Crime organisé

Par une douce soirée estivale, deux femmes sont abandonnées, blessées, sur un ponton, par deux vénitiens qui prennent la fuite. Après investigation, il s’avère que ces quatre individus se sont rencontrés à une soirée et que les deux hommes ont proposé une balade en bateau sur la lagune aux deux étudiantes américaines en vacances à Venise. Or au cours de cette balade, le bateau a brutalement heurté un pieu, blessant ses occupants. Mais l’inspecteur Brunetti pressent que les deux hommes cachent quelque chose : pourquoi n’ont-ils pas accompagné les passagères à l’hôpital ?

Aidé par sa collègue napolitaine Claudia Griffoni, l’inspecteur Brunetti mène l’enquête. Si les deux hommes sont rapidement identifiés et retrouvés, il semble qu’ils ne soient que les arbres qui cachent la forêt. Le bateau appartient à l’oncle de l’un d’entre eux, dont les activités nocturnes sont tout sauf légales.

Un roman policier vénitien

Les masques éphémères est la trentième enquête du commissaire Brunetti, proposée par Donna Leon, aux éditions Calmann-Lévy. Une enquête qui n’est pas menée tambour battant (hormis la dernière partie), mais évolue lentement, avec un inspecteur à l’ancienne, aux méthodes antédiluviennes, au capital sympathie indéniable.  Une investigation qui va lui permettre de découvrir un sinistre trafic humain et un grand réseau de corruption au cœur de la ville. Mais ce livre n’est pas seulement un polar, aussi bien ficelé soit-il. C’est aussi une immersion dans Venise, personnage à part entière du roman. Une découverte de sa culture, de son fonctionnement, des lieux symboliques et des rivalités intestines entre vénitiens et napolitains.

Un roman agréable qui vous fera voyager.

Album jeunesse : une nouvelle aventure de Violette Mirgue !

Violette Mirgue

L’intrépide souris Violette Mirgue nous revient avec une nouvelle aventure à destination des enfants de 4 ans et plus. Cette fois, elle va embarquer dans une recyclofusée pour nettoyer l’espace ! Et retrouver le saxophone de Thomas Pesquet.

Violette Mirgue dans l’espace

Notre célèbre souris détective, Violette Mirgue, et son ami Cluque sont à l’aube d’une nouvelle « saperlimission ». Et pas la moindre : embarquer à bord de leur recyclofusée pour nettoyer l’espace de tous les déchets laissés par l’homme. Juste avant d’embarquer, une astronaute leur demande un service : retrouver le saxophone de son commandant, Thomas Pesquet, qui lui a été volé lors de sa dernière mission. Car dans l’espace aussi, nom d’un fromage, il y a des voleurs… Des petits hommes verts qu’il va falloir vite retrouver. Voilà une enquête et une mission à la hauteur de notre super détective Violette !

Une sensibilisation à la pollution de l’espace

Mission espace est le neuvième album de Marie- Constance Maillard et de son héroïne si attachante et drôle Violette Mirgue, aux éditions Privat. Cette fois, l’auteure sensibilise les petits à un sujet peu traité dans la littérature jeunesse : la pollution de l’espace. Violette et ses amis ont en effet de quoi faire avec tous les déchets abandonnés par l’homme dans l’atmosphère ! Un exemple à suivre sur terre pour chaque enfant, alors conscient de la nécessité de trier les déchets et de ne pas polluer la nature avec plastiques, cartons et autres détritus.

Impossible de résister aux frimousses craquantes des personnages, à leurs « saperliexpressions » si drôles et aux couleurs si joyeuses des illustrations. En outre, un joli poster des constellations est offert avec l’album pour accrocher dans la chambre de l’enfant. De quoi se familiariser avec les diverses planètes de notre système solaire.

Nom d’un gruyère râpé, ne passez pas à côté de cet album !

Informations pratiques

Une aventure de Violette Mirgue – Mission espace, Marie-Constance Maillard- éditions Privat, septembre 2022- 13,90€32 pages – Avec un poster des constellations à l’intérieur.