Quand nous serons frère et soeur, de Sophie Adriansen, aux Éditions Myriapode : et si la vie commençait…maintenant?

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Quand nous serons frère et soeur, de Sophie Adriansen

Éditions Myriapode, février 2013

 

Et si la vie commençait…maintenant?

 

Louisa, la trentaine, ne sait rien de son père ou si peu. Un baroudeur passionné d’anthropologie et d’Afrique qui a rencontré sa mère au fin fond du continent noir et l’a abandonnée à peine l’enfant né. Un absent si présent dans ses pensées. Et un jour d’avril, une lettre. Son géniteur est décédé. Deux ans après sa mère.

Il lui laisse un héritage conséquent mais à une condition, étrange : qu’elle cohabite un mois avec ce frère qu’elle ne connait pas, né d’une autre union. Et Louisa de s’embarquer pour Lougeac où vit son frère Matthias. Un inconnu.

Choc des cultures. La parisienne, jeune cadre dynamique à la vie rythmée par le triptyque « métro-boulot-dodo » débarque en pleine campagne, dans un village du centre de la France. Que peut-elle avoir en commun avec ce grand bougre aux cheveux en brousaille, blanc de peau, au caractère rustre de surcroît? Certes, ils ont le même père, mais. La fraternité est-elle innée ou acquise? Des liens peuvent-ils se tisser sur la trame d’un passé commun inexistant? Peut-on bâtir sur du vide? Nait-on frère et soeur ou le devient-on?

Des questions térébrantes.

Au fil des jours pourtant, les évidences ne le sont plus. Celui qui semblait si éloigné de son univers se révèle indiciblement attachant, authentique.

Et si Louisa s’était trompée de route? Réussite sociale pour se prouver qu’elle pouvait être « blanche de l’intérieur », vie cadencée qui ne laisse pas le temps de réfléchir sur le sens à lui donner, journées qui s’enchainent dans une solitude affective immense. Est-ce vraiment ce à quoi elle aspire au plus profond d’elle-même? Matthias appartient-il à un monde si différent du sien ou au contraire, évolue t-il dans un univers plus conforme à ses valeurs que le sien? N’est-ce pas elle qui est à côté de sa vie?

Ce mois passé à côté de Matthias va être un révélateur. Et si la vie commençait…maintenant?

 

Ce premier roman de Sophie Adriansen est un ENORME coup de coeur. Avec beaucoup de sensibilité, de finesse, l’auteur pose les vraies questions sur le sens de la vie, sur les choix à faire. Et la possibilité pour chacun de reprendre les rênes de son destin. Une écriture fluide, imagée, des personnages indiciblement attachants portés par une douce brise d’optimisme, cette lecture est un pur bonheur. Et un concentré d’émotions.

Autobiographie d’une courgette, de Gilles Paris : un GROS coup de coeur, aujourd’hui en librairie!

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Autobiographie d’une courgette, de Gilles Paris

Editions Flammarion, collection Etonnantiss!mes, à paraître le 17 avril 2013

Nouvelle édition augmentée et illustrée

 

      Pour Icare, 9 ans, surnommé Courgette, le quotidien n’est pas très rose même s’il ne s’en plaint jamais. Une maman qui passe ses journées affalée dans le canapé à regarder la télévision en buvant des bières, quand elle ne lui inflige pas des raclées. Un papa absent car parti « faire le tour du monde avec une poule » – expression que l’enfant comprend au premier degré… Le responsable de cette situation? Le ciel, lui dit sa mère, « avec ces saloperies de nuages qui pissent que du malheur. » Aussi, quand Icare découvre un revolver dans un tiroir, il décide ni plus ni moins de tuer le ciel. Sauf qu’il rate sa cible et… atteint sa mère.

     Dès lors, l’enfant est placé dans un foyer d’accueil, Les Fontaines. Un foyer qui sera l’étape vers sa renaissance, vers une vie auréolée de bonheur. Avec ses camarades Camille, Ahmed, Jujube, Simon, Béatrice et les autres, il va découvrir l’amitié, la rivalité, l’entraide. L’amour. Ce petit bonhomme résolument optimiste, qui « voit tout avec le soleil », n’a en effet pas son pareil pour saisir les aspects poétiques et drôles de l’existence, pour faire des pieds de nez à la tristesse et jongler avec les mots. Si la réalité de son existence est dure, en aucun cas il ne s’apitoie sur son sort et porte un regard bienveillant sur ce qui l’entoure.

     Courgette, c’est un mélange du Petit prince de St Exupéry pour sa sensibilité et sa profondeur, du Petit Nicolas pour son humour et sa spontanéité. C’est un petit garçon indiciblement attendrissant que le lecteur adopte dès les premières pages et garde en lui la lecture achevée.

     Avec Autobiographie d’une courgette, Gilles Paris nous dissuade de tuer le ciel, nous montre qu’il est possible de trouver plus grand sur terre. Un roman qui enchantera les enfants par son effet miroir et qui réveillera l’enfant qui sommeille chez chaque adulte. Un baume pour le coeur et l’âme. Un rayon de soleil dans le ciel de la vie.

     A lire absolument !

 

P.158 : Je la regarde avec ses longs cheveux tout blancs qui s’échappent du bonnet comme si elle vieillissait en marchant. Je connais pas un aussi joli sourire : il allume tout sur son visage comme une lampe au dessus de sa tête, et c’est encore plus beau que le sommet des montagnes et les sapins tout blancs qui descendent dans la vallée.

P. 172 : Des fois, les grandes personnes faudrait les secouer pour faire tomber l’enfant qui dort à l’intérieur. Ça me donne pas envie de grandir tout ça.

Prix coeur de France 2013 attribué à Jean-Michel Riou pour Le roi noir de Versailles

 

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A l’occasion de « Lire à Limoges », les 5, 6 et 7 avril 2013, le prix « Cœur de France » vient d’être attribué à Jean-Michel Riou pour Le Roi noir de Versailles (éditions Flammarion) racontant avec passion l’épopée de la construction du plus beau château de France grâce à une saga où l’Histoire vraie rencontre le roman.

     Jean-Michel Riou succède ainsi à Noëlle Châtelet (Au pays des Vermeilles – prix 2010), Claude Durand (J’étais numéro 1 – prix 2011) et Gilles Paris (Au pays des kangourous – prix 2012). Créé spécialement pour la fête du livre de Limoges en1995 par Madeleine Chapsal, marraine de la manifestation, le prix « Cœur de France » est décerné chaque année pour un roman de l’actualité littéraire.

 

     Le jury : Madeleine Chapsal, présidente, Janine Boissard, Marie-Paule Barruche,Régine Deforges, Eric Portais, Eve Ruggieri, Sonia Rykiel, Gonzague Saint-Bris.

     Les ouvrages sélectionnés :

→ Richard Cœur de Lion – L’Ombre de Saladin (XO Editions) de Mireille Calmel

→ Impossible de grandir (éditions Flammarion) de Fatou Diome

→ Biculturels (éditions Anne Carrière) Hayat El Yamani

→ Mon petit trognon potelé… (First Editions) de Catherine Guennec

→ Mouche (éditions Léo Scheer) de Marie Lebey

→ Sale temps pour le pays (éditions Rivages) de Mickaël Mention

→ Le Roi noir de Versailles (éditions Flammarion) de Jean-Michel Riou

→ L’art difficile de rester assise sur une balançoire (éditions Denoël)

d’Emmanuelle Urien

→ Opération Shambhala (éditions Presses du Châtelet) de Gilles Van Grasdorff

→ Des fils d’or et de soie (éditions Le Passage) de Françoise Pitt-Rivers

→ Beauvoir in love (éditions Michel Lafon) d’Irène Frain

 

 Le livre :

     « Le roi le veut. » Et la volonté d’une seule âme happe des milliers d’autres, célèbres ou anonymes, architectes, manoeuvres, maçons, doreurs, fontainiers… Tous travaillent à l’élévation du « Palais de toutes les promesses », le château de Louis XIV, ce fascinant Versailles. Mais dans cette ville en pleine éclosion, deux clans se déchirent.

     Au sud de la route de Paris : l’entreprise Pontgallet, tenue d’une main de fer par Marguerite, avec ses artisans, hommes de bonne volonté, venus chercher fortune sur le chantier. Au nord : Toussaint Delaforge, son associé Ravort et leurs sbires, les Sans aveux, experts en trafics : alcool, marchandises, corruption, filles de joie… Pourquoi tant d’affrontements, de batailles et de violences entre eux ? Quel secret nourrit chaque jour la vengeance qui les anime ?

     Ville à feu et à sang, la loi du talion fait rage à Versailles, mais qui triomphera sur les terres du Roi ?

     Immense saga où l’Histoire vraie rencontre le roman, Le Roi noir de Versailles raconte avec passion l’épopée de la construction du plus beau château de France.

Au nom du père, du fils et du rock’n roll, de Harold Cobert, aux éditions Héloïse d’Ormesson : des relations père-fils

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Au nom du père, du fils et du rock’n roll, de Harold Cobert

Éditions Héloïse d’Ormesson, avril 2013

     « Les enfants commencent par aimer leurs parents. En grandissant, ils les jugent. Parfois ils leur pardonnent. » Cet aphorisme d’Oscar Wilde, en exergue du roman, donne le La de cette partition romanesque sur fond de rock’n roll.

     Pour Victor, adolescent rebelle, la vie c’est sea, sexe and surf. Une forte tête. Insolence, provocation, coups de gueule, son père Christian est souvent pris à partie dans ses joutes verbales et attend que l’orage passe. Un gap générationnel les sépare. Un caractère rebelle les rapproche. Car Victor, qui se construit en opposition à la figure paternelle, ignore en réalité tout du parcours de ce dernier. Et tout particulièrement que Christian fut lui aussi un adolescent contestataire, délaissant ses brillantes études de mathématicien pour sa passion pour le rock’n roll. Et Christian de devenir le roi des nuits parisiennes, le maestro des platines, M. Best.

     Le fils et le père parviendront -ils à renouer le contact autrement que par l’affrontement? Un véritable dialogue pourra t-il se substituer aux éclats de voix?

     Dans ce roman qui couvre trois générations, Harold Cobert traite avec finesse de la relation complexe père-fils. Rivalité, opposition, complicité, à travers les portraits du père et du fils l’auteur rend formidablement bien compte de l’évolution des rapports, des incompréhensions, des manques et des besoins de chacun, de toutes ces notes qui vont s’inscrire ensuite sur la partition de leur personnalité. On vibre au diapason des émotions des personnages, on rit avec eux, on tremble avec eux, on s’emporte, on sourit. On n’a plus envie de les quitter…

     Une construction remarquable, un rythme soutenu digne d’un air de rock endiablé, des personnages indiciblement attachants, ce roman est une mélodie envoutante ponctuée par les beats des Rolling Stones et de Jimi Hendrix.

     A écouter…que dis-je…à lire!