Le C.V. de Dieu au théâtre La pépinière : ne manquez pas cette pièce jubilatoire!

affiche_cv_dieu-big.jpg

Le C.V de Dieu, c’est 1h15 de rires, de finesse, d’intelligence, d’humour, de jeu extrêmement brillant des acteurs. Une excellente pièce de théâtre écrite par la délicieuse plume de Jean-Louis Fournier. JUBILATOIRE

L’écriture de Jean-Louis Fournier, c’est avant tout une signature. Inimitable. Inimitée. Des phrases courtes dépouillées du superflu, la prouesse de faire sourire de ce qui d’ordinaire accable grâce à un inénarrable humour, une pudeur infinie, des propos qui font mouche. C’est tout cela et tant d’autres choses encore. Un fleurettiste du verbe. Un archer de la formule. Et c’est tout son talent que l’on retrouve ici.

img_6763

Auteur de cette pièce, Le C.V. de Dieu, Jean-Louis Fournier imagine cette fois une situation complètement déjantée et géniale : le ciel est fini, la terre est finie, les animaux sont finis, l’homme est fini. Alors Dieu se pense fini aussi, n’a plus foi en Dieu et décide de chercher du travail, de nouveaux projets, histoire de sortir de cette mélancolie qui l’accable. Et de rédiger son CV et sa lettre de motivation. Il est alors convoqué à un entretien d’embauche au siège d’un grand groupe sur Terre. Incarné par l’excellent acteur Jean-François Balmer, Dieu débarque donc avec deux valises de CV dans le bureau du DRH interprété tout aussi brillamment par Didier Bénureau.

img_6767

La complicité entre les acteurs fonctionne à merveille. Jean-François Balmer et Didier Bénureau se donnent la réplique avec un humour jubilatoire, un plaisir évident, sans temps mort, et font mouche à chaque fois. Et Dieu d’évoquer ses grandes réalisations (mer, ciel, hommes, animaux…)…mais d’être confronté aussi à ses erreurs (ouragans, épidémies…). L’interprétation des deux acteurs est extraordinaire d’intensité, de justesse. Ils vivent véritablement leur rôle plus qu’ils ne le jouent, tandis que dans la salle, rires et applaudissements fusent.

Vous l’aurez compris, je n’ai pas aimé cette pièce je l’ai adorée. Si vous êtes parisiens ou passez par Paris, foncez au théâtre de La Pépinière, vous ne le regretterez pas! Cette pièce est magistrale.

Informations pratiques : 

Pièce : Le C.V. de Dieu

Auteur : Jean-Louis Fournier

Metteur en scène : Françoise Petit

Acteurs : Jean-François Balmer et Didier Bénureau

Théâtre : La pépinière théâtre, 7 rue Louis le Grand- 75002 Paris. Téléphone : 01.42.61.44.16. Métro Opéra

Le CV de DIeu se joue du mardi au samedi à 19h00 et le dimanche en matinée à 16h00.

 

 

J’apprends à être attentif, collection Le bien-être des petits (Editions Nathan)

img_5489

J’apprends à être attentif, Varinia Oberto et Alain Sotto

Illustrations Amandine Laprun

Collection Le bien-être des petits

Editions Nathan, août 2018

Pour les enfants à partir de 3 ans

Cet ouvrage judicieux propose des activités simples à suivre à la maison ou à l’école, pour développer l’attention et la concentration, mais aussi pour mieux gérer ses émotions.

L’enfant est souvent distrait. Or l’attention lui est nécessaire dans son quotidien, dans la rue, à l’école, car elle participe à la mémoire, à l’exercice de la pensée. Pas simple pour un tout petit d’être attentif, de se concentrer, tant il y a de sources de distraction dans son environnement, de pensées et d’émotions polluantes dans son esprit, de motivation fluctuante. Pourtant, il existe une façon ludique d’entraîner les enfants dès leur plus jeune âge à apprendre dans la joie, à se poser pour observer, à reconnaître et exprimer leurs émotions, à se concentrer et se relaxer. C’est ce que propose cet ouvrage.

L’auteur a imaginé un voyage à travers une forêt magique, forêt dans laquelle il invite l’enfant , à travers des exercices simples et amusants, à décrire ce qu’il voit pour mémoriser, à identifier les émotions qui le traversent, à décharger ses émotions négatives, à se déconnecter du monde extérieur, à ralentir ses mouvements pour développer son attention.

Un ouvrage ludique pour le bien-être des petits!

 

 

Les quatre finalistes du Prix Goncourt 2018

IMG_5400

Ce mardi 30 octobre, le jury du Prix Goncourt a dévoilé le nom des quatre finalistes. Le prix sera décerné le 7 novembre.

Les quatre auteurs sélectionnés pour le Prix Goncourt 2018 sont : 

  • Frère d’âme de David Diop (Seuil)
  • Maîtres et esclaves de Paul Greveillac (Gallimard)
  • Leurs enfants après eux de Nicolas Mathieu (Actes Sud)
  • L’hiver du mécontentement de Thomas B. Reverdy (Flammarion)

Le jury du Prix Goncourt :

Le jury est présidé par Bernard Pivot et se compose de Pierre Assouline, Tahar Ben Jelloun, Françoise Chandernagor, Philippe Claudel, Paule Constant, Didier Decoin, Virginie Despentes, Patrick Rambaud et Eric-Emmanuel Schmitt.

Verdict le 7 novembre!

Interview : La playlist d’Amélie Antoine

Chaque semaine, un auteur nous livre les musiques de sa playlist, celles qui ont accompagné ses heures d’écriture, celles qui ont nourri son livre, celles qui l’ont inspiré, celles qui ensoleillent sa journée. Aujourd’hui, c’est au tour d’Amélie Antoine !

Si vous êtes des fidèles de ce site, alors vous m’avez déjà entendue vous louer les romans d’Amélie Antoine. Qu’il s’agisse de Quand on n’a que l’humour en 2017 ou Les secrets en 2018, tous deux parus aux éditions Michel Lafon, force est de reconnaître l’analyse psychologique extrêmement fine des personnages, l’intimité que l’auteur sait d’emblée créer entre eux et le lecteur, la sensibilité à fleur de plume de l’auteur. Des personnages qui vous hantent longtemps après la lecture. Et, bonne nouvelle, le roman auto-édité d’Amélie Antoine, Sans elle, va connaître une nouvelle vie aux éditions Michel Lafon en novembre 2018!

Avec l’extrême gentillesse qui la caractérise, Amélie Antoine a accepté de nous livrer sa playlist.

La playlist d’Amélie Antoine : 

  • La musique qui vous accompagne en ce moment :

Femme à la mer de Hoshi, une chanson que j’écoute souvent en ce moment, parce qu’elle à la fois désespérée et entraînante… La preuve qu’on peut sombrer puis remonter à la surface…

  • La musique qui pourrait illustrer votre dernier roman ( Sans elle, à paraître aux éditions Michel Lafon en novembre 2018) :

Roll the bones de Shakey Graves, une chanson découverte par pur hasard et qui me fait penser à la fatalité qu’il y a dans mon roman Sans elle (et son pendant Avec elle, écrit par Solène Bakowski)…

  • La musique idéale pour écrire :

Enfin, pas de musique idéale pour écrire pour moi, car je suis incapable d’écrire la moindre ligne en musique… Sinon, je chante et je suis incapable de me concentrer 😉

Retrouvez ici, sur un simple clic, les chroniques que j’avais consacrées aux deux romans : Quand on n’a que l’humour et Les secrets

Bonne semaine en musique! 🙂

 

notes-musicales-584412.jpg

Rentrée littéraire : La femme de Dieu, Judith Sibony (Stock)

9782234085916-001-T.jpeg

La femme de Dieu, Judith Sibony

Editions Stock, août 2018

Rentrée littéraire

Robert Pirel est un metteur en scène de théâtre connu et reconnu, qui collectionne les succès comme les maitresses, maitresses auxquelles il n’hésite pas à donner des rôles dans ses pièces…aux côtés de sa femme. Sa femme Elisabeth, quant à elle, incarne la perfection, un être à la beauté inaltérable, une actrice au jeu éblouissant, une épouse inébranlable. Une femme forte. Tous deux forment pour leur fille Julie un couple modèle, la perfection vers laquelle elle veut tendre à son tour. Un objectif si difficile qu’elle a peur de s’engager, ne se sent pas à la hauteur. Quant à Natacha, la maîtresse, elle se demande comment faire accepter à son amant de lui faire un enfant, l’horloge biologique tournant dangereusement.

Dans ce roman, qui se présente comme une pièce de théâtre, où la vie de ces personnages est un grand vaudeville, chacun est animé par une crainte viscérale : celle de rater sa vie, de passer à côté de l’essentiel. Un essentiel qui pour Robert, consiste à mettre en scène des pièces vivantes, proches du réel. Tandis que pour sa maîtresse, l’essentiel est ailleurs : obtenir un enfant de lui coûte que coûte, avec ou sans son contentement. Un désir de procréation à ce point jusqu’au-boutiste qu’il va faire voler en éclat les apparences. La femme de Robert est-elle aussi crédule qu’il n’y paraît ? Est-elle la seule à être trompée ? Et si dans ce petit monde bien lisse, personne n’était réellement parfait, tout simplement parce que nous ne sommes pas des dieux mais de simples êtres humains ? La femme de Dieu ne serait donc « que » la femme d’un homme?

Ce roman se lit rapidement, entraîne le lecteur de rebondissement en rebondissement, avec cependant parfois des situations pas toutes très crédibles à mon sens. Judith Sibony montre combien chacun se laisse bercer par des illusions, pour servir des intérêts sous-jacents. Parce que faire semblant apporte des bénéfices secondaires. Parce que faire-semblant évite des déséquilibres encore plus grands. J’ai beaucoup aimé le portrait d’Elisabeth, une femme dont la force ne vient pas de sa maîtrise des événements, mais de sa capacité à composer avec les aléas de la vie.

Prix des Deux Magots 2019 : première sélection

téléchargement.jpg

Le jury du Prix des Deux Magots a dévoilé sa première sélection de 8 titres jeudi 25 octobre, parmi les ouvrages parus à la rentrée.

Les titres en lice pour le Prix des deux Magots 2019 : 

  • Thomas B. Reverdy, L’hiver du mécontentement (Flammarion)
  • Emmanuel de Waresquiel, Le temps de s’en apercevoir (L’Iconoclaste)
  • Francesco Rapazzini, Un été vénitien (Bartillat)
  • Paul Greveillac, Maîtres et esclaves (Gallimard)
  • Nathalie Léger,  La robe blanche (P.O.L)
  • Franck Maubert, L’eau qui passe (Gallimard)
  • Mark Greene, Federica Ber (Grasset)
  • Philippe Vasset, Une vie en l’air (Fayard).

Le jury  du Prix des Deux Magots : 

Jean-Paul Caracalla, Sabine Audrerie, Jean Chalon, Jean-Luc Coatalem, Marie-Laure Delorme, Eric Deschodt, Louis Doucet, Pauline Dreyfus-Hennessy, Pierre Kyria, Gilles Lapouge, Etienne de Montety, Marianne Payot et Anne Pons.

 

 

Citation du jour

Dans une famille, un enfant, c’est le bonheur qui frappe à la porte. On lui ouvre, on lui dit « entre, fais-comme chez toi, la route a été longue ». Le bonheur s’installe, prend ses aises, prend son temps.Il ne fait pas que passer. Il est chez lui chez nous. Il agrandit la maison en même temps qu’il la rétrécit, il faut lui trouver une place et vite. Un petit, c’est très grand, ça mange tout l’espace ce bonheur-là.

Eric Fottorino – Dix-sept ans (Gallimard 2018)

img_5543

Prix Fémina 2018, les finalistes

prix_litteraires_603x380

Le jury féminin du prix Fémina a dévoilé sa dernière sélection pour l’édition 2018.

Ils sont 7 romanciers français, 7 romanciers étrangers et 8 essayistes à figurer dans la dernière sélection du Prix Fémina 2018.

  • Les romans français en lice : 

– Emmanuelle Bayamack-Tam, « Arcadie » (P.O.L)
– Yves Bichet, « Trois enfants du tumulte » (Mercure de France)
– David Diop, « Frère d’âme«  (Seuil)
– Michaël Ferrier, « François, portrait d’un absent » (Gallimard)
– Pierre Guyotat, « Idiotie » (Grasset)
– Philippe Lançon, « Le lambeau«  (Gallimard)
– Tiffany Tavernier, « Roissy » (Sabine Wespieser)

  • Les romans étrangers en lice :

– Javier Cercas « Le monarque des ombres« , traduit de l’espagnol par Aleksandar Grujicic, avec la collaboration de Karine Louesdon  (Actes Sud)
– Davide Enia, « La loi de la mer« , traduit de l’italien par Françoise Brun (Albin Michel)
– Stefan Hertmans, « Le coeur converti« , traduit du néerlandais par Isabelle Rosselin (Gallimard)
– Alice McDermott, « La neuvième heure« , traduit de l’anglais (États-Unis) par Cécile Arnaud (La Table Ronde)
– Gabriel Tallent, « My Absolute Darling« , traduit de l’anglais (Etats-Unis) par Laura Derajinski (Gallmeister)
– Olga Tokarczuk, « Les livres de Jacob », traduit du polonais par Maryla Laurent (Noir sur Blanc)
– Samar Yazbek, « La marcheuse« , traduit de l’arabe (Syrie) par Khaled Osman (Stock)

  • Les essais en lice :

– Antoine de Baecque, « Histoire des crétins des Alpes » (Vuibert)
– Stéphane Beaud, « La France des Belhoumi » (La Découverte)
– Marc Dugain, « Intérieur jour » (Robert Laffont)
– Colette Fellous, « Camille Claudel » (Fayard)
– Élisabeth de Fontenay, « Gaspard de la nuit » (Stock)
– Laurent Nunez, « Il nous faudrait des mots nouveaux » (Le Cerf)
– Dominique Schnapper, « La citoyenneté à l’épreuve: la démocratie et les juifs » (Gallimard)
– Marc Weitzmann, « Un temps pour haïr » (Grasset)

Le prix sera décerné le 5 novembre.

Rentrée littéraire : Pense aux pierres, sous tes pas, Antoine Wauters (Verdier)

img_5827

Pense aux pierres sous tes pas, Antoine Wauters

Editions Verdier, août 2018

Rentrée littéraire

Véritable hymne à la désobéissance, Pense aux pierres sous tes pas est également un cri d’espoir. Et d’amour fou.

Le roman se déroule dans un pays non cité, sous le joug d’une terrible dictature. Si nombreux sont les habitants furieux des règles instaurées par le tout-puissant pouvoir en place, personne ne se révolte. Jamais.

Au sein de ce pays d’agriculteurs soumis, Marcio et Léonora sont des jumeaux de dix ans, qui se portent l’un envers l’autre un amour fou. Un amour qui est leur force, leur tuteur, car il faut bien admettre qu’ils ne trouvent aucune affection auprès de leurs parents. « Tous les deux on était encombrants pour eux, et on l’avait toujours été. Au point que Paps aurait préféré ne pas nous avoir et rester toute sa vie comme ça avec Mam’s ». A défaut d’être aimables aux yeux de leurs parents, ils sont « utiles », Marcio aux champs avec son père, et Léo aux travaux de la maison avec sa mère. Le rythme de travail est soutenu, presque inhumain. Les cris et les coups pleuvent sur les enfants, qui ne tiennent debout que grâce à la force de leur amour l’un envers l’autre. Si rien n’excuse la violence des parents, difficile pour eux d’être attentifs et aimants, de supporter les jumeaux, tant ils peinent à se porter eux-mêmes, tant ils sont eux-mêmes accablés par cette vie.

Jusqu’au jour où le père débarque dans le fenil et découvre que ses soupçons sont fondés : les jumeaux sont allongés dans la paille et jouent à des jeux interdits. La sentence sera immédiate : Marcio restera à la ferme, tandis que Léo partira chez son oncle Zio, très loin de là.

Cependant la jeune génération n’est pas aussi soumise que celle de leurs parents. Face à pareille injustice, il est hors de question que Marcio et sa sœur se résignent, acceptent l’injustice, se satisfassent de la souffrance comme seul horizon. Une révolte dans la fratrie qui trouve un écho avec celle qui gronde chez l’oncle Zio et une poignée de paysans : ils ne veulent plus de cette dictature. Parviendront-ils à vivre conformément à leurs idéaux ? A ne plus subir ?

L’histoire bouleversante de jumeaux, sur fond de grande histoire politique. Une invitation à toujours se battre, à toujours garder espoir, pour atteindre ses idéaux, pour rester soi envers et contre tout. Une injonction à désobéir pour transformer le monde à son échelle et combattre l’injustice. Une jolie découverte de cette rentrée littéraire.