Les 4 prochains livres sur le blog!

La semaine prochaine, vous avez 4 rendez-vous sur le blog! Avec Virginie Grimaldi, Vinciane Moeschler, Pascale Lécosse et Alice James.

  • Une belle vie, de Virginie Grimaldi, éditions Flammarion : ce roman sera en librairie mercredi 3 mai. Que valent les liens du sang à l’épreuve du temps ? Quand deux sœurs, de caractères très différents, se retrouvent après 5 ans d’un silence inexpliqué, leur sera-t-il possible de tisser un avenir sur la trame de leurs joies et peines passées ? Un roman aussi drôle que bouleversant. Vous allez passer du rire aux larmes.
  • Le livre du microscope, Alice James, éditions Usborne : Un livre qui propose à votre scientifique en herbe d’explorer l’infiniment petit, à la maison comme à l’extérieur. Fascinant. A partir de 8ans.
  • Accordez-moi la parole, de Vinciane Moeschler, éditions Mercure de France : Un roman coup de poing, qui donne la parole à ces femmes qui ont commis l’irréparable : l’infanticide. Un livre qui balaie les préjugés et rend à ces femmes leur statut d’être humain à part entière. Un roman courageux et nécessaire !
  • Ma vie parfaite d’avant Céline Dion, de Pascale Lécosse aux éditions La trace : Un roman drôle, dynamique, plein de verve, sur les péripéties amoureuses d’un psychiatre. Un vrai vaudeville !

Rendez-vous demain avec le nouveau roman de Virginie Grimaldi! Bon dimanche 🙂

La toute petite reine d’Agnès Ledig, en poche !

agnès Ledig editions J'ai lu

Un roman d’une grande humanité, sur deux êtres blessés en pleine reconstruction. Peut-on dépasser ses peurs, ses blessures et dépasser son passé ? Un roman lumineux.

Rencontre fortuite

Nous sommes en gare de Strasbourg et Adrien, maître-chien, a été appelé avec son berger allemand Bloom, à la suite de la découverte d’un bagage suspect. Quand soudain, une jeune femme au nom de fleur, Capucine, surgit en criant qu’il s’agit de sa valise. Simonet, le chef de la sureté ferroviaire, prend alors un malin plaisir à s’acharner sur la pauvre femme, à l’humilier pour son oubli, là où il aurait été si simple de classer l’affaire. Témoin ahuri de la scène, Adrien ressent alors un besoin irrépressible de la protéger, de la consoler, ce que sa timidité lui interdit. Mais ce que Bloom, lui, fait sans se poser de question, posant sa truffe sur les genoux de la femme en pleurs.

Dès lors, Adrien n’a qu’une obsession : revoir la jeune femme, cette femme dont émane un mélange si touchant de force et de fragilité à la fois. Il ne la connait pas, a beau vouloir se raisonner en se disant qu’il est ridicule de s’attacher à une inconnue, rien n’y fait : en une fraction de seconde, il a vu défiler un avenir possible pour elle et lui.

Et le destin, parfois un peu aidé dans l’ombre, semble vouloir œuvrer pour lui. Sujet à un stress post-traumatique après avoir failli perdre la vie dans un combat au Mali, il suit une psychothérapie depuis plusieurs années. Et c’est dans le cabinet de ce dernier, qu’il recroise la jeune femme. Alors, s’est-il fait un film à leur sujet ? Ou son rêve va-t-il trouver un ancrage dans la réalité ? Deux êtres blessés peuvent-ils, par leur amour, être le ciment de la reconstruction de l’Autre ? Que tente de surmonter Capucine chez ce psy ?

Se reconstruire

J’adore la plume d’Agnès Ledig, la profonde humanité qui se dégage de sa plume, la finesse de l’analyse psychologique de ses personnages. Il était donc hors de question pour moi de manquer sa nouvelle publication aux éditions J’ai Lu : La toute petite reine.

Comme dans chacun de ses écrits, la romancière parvient, en quelques lignes seulement, à créer une intimité extraordinaire entre ses personnages et le lecteur, à rendre ce dernier soucieux du devenir des êtres d’encre et de papier de l’histoire. A nous prendre par le cœur. Et à nous faire nous poser les bonnes questions.

Dans ce roman, Agnès Ledig s’attache à la reconstruction des êtres. Reconstruction à la suite d’un drame familial, de traumatismes de guerre, d’une enfance douloureuse, rares sont les vies lisses et apaisées de bout en bout. C’est même le propre de la vie d’être une alternance d’épreuves et de joies. Et de nous interroger : peut-on dépasser son passé ou est-on condamné à le reproduire ou à en rester prisonnier, marionnette de nos peurs ? Le bonheur est-il à la portée de tous, si on va le chercher au lieu de l’attendre ? Un roman porteur d’espoir, très juste dans l’analyse, lumineux.

Un roman qui fait du bien comme les premiers rayons du soleil au printemps.

Autres chroniques des livres d’Agnès Ledig

Retrouvez en cliquant sur le titre, les autres chroniques que j’ai rédigées sur les précédents livres d’Agnès Ledig. Mea culpa si j’en ai oublié une ou deux.

Informations pratiques

La toute petite reine, Agnès Ledig – éditions J’ai lu, février 2023 – 8, 90€ – 448 pages

Line Papin : Après l’amour

après l'amour Line Papin

Line Papin suture les plaies de la rupture amoureuse au fil d’or de ses mots. Que reste-t-il quand l’amour a déserté ? Il reste ce livre, bijou littéraire assurément. Et la vie, palpitante, fragile et forte à la fois.

Rupture amoureuse et chagrin d’amour

Que reste t-il quand l’amour, le véritable amour, s’en va? Quand celui ou celle qui vous faisait vibrer, vous sentir viscéralement vivant(e), déserte votre vie? Comment faites-vous, interroge Line Papin? Car si nombreux sont les livres sur la rencontre amoureuse, sur l’amour, peu évoquent l’après. Ce chagrin qui broie, ce vide qui étouffe, cette solitude qui étreint. Ces souvenirs heureux qui frappent à la porte de l’esprit et ne laissent aucun répit. Alors Line Papin a trouvé les mots pour suturer ses maux au fil de sa plume. Pour composer avec l’après. Des mots qui ont « jailli de l’amour arraché – ils dessinent le manque, la passion, la solitude, l’obsession« . Pas de fuite dans l’écrit, mais au contraire, un face à face avec son chagrin, avec sa blessure béante, avec le désamour, sur la tribune de ses pages. « Je suis une enfant quand j’ai peur. Et une femme quand je me bats. » Alors Line épouse le mouvement organique des jours, accueille ce qui doit l’être, le chagrin comme les joies les plus infimes. Car la vie, toujours rejaillit.

Une ode à la vie

Difficile de vous parler du nouveau livre de Line Papin, Après l’amour, paru aux éditions Stock . Difficile de retranscrire l’émerveillement éprouvé à sa lecture devant la profondeur, la puissance évocatrice et l’intelligence des propos. Devant la magnificence de l’écriture et sa sensibilité à fleur de plume. L’auteure décrit comme personne les émotions qui nous traversent quand le cœur est à marée basse, que l’amour s’est retiré et nous laisse sur la grève, l’âme et le visage trempés de larmes.

Du chagrin fou provoqué par la rupture amoureuse, Line Papin fait une glaise qu’elle observe, modèle, sculpte au ciseau de sa plume. Et que cette sculpture est belle, émouvante, unique! Un livre unique par sa forme, son style, associant des poèmes, des textes courts et les dessins d’Inès Longevial. Un livre vivant, vibrant. De ces livres, rares, qui font frissonner l’âme et vous emportent telle une lame de fond.

SOLEIL QUI SAIGNE

Tu me manques
Et ce manque ne cesse pas
Il continue de s’écouler
Comme une plaie purulente
Un tube de peinture ouvert

Tu me manques
Et ce manque ne cesse pas
Il continue de s’écouler
Comme un soleil qui s’est coupé
Et saigne dans la mer.

Un livre sur l’amour, le désamour, mais aussi sur la vie qui continue, plus forte que tout. Un livre à lire ABSOLUMENT. A relire INCONTESTABLEMENT. A aimer PASSIONNEMENT.

Informations pratiques

Après l’amour, Line Papin – éditions Stock, avril 2023 – 309 pages – 19,50€

Les 5 sens, documentaire illustré

Les 5 sens éditions Fleurus

Un petit documentaire illustré, accessible dès 3 ans, pour découvrir les 5 sens. Textes courts et accessibles, illustrations éclairantes et jeux en fin d’ouvrage!

Découvrir les 5 sens

Voilà un petit documentaire illustré qui va assouvir la curiosité des petits curieux dès 3 ans. La collection La petite imagerie se propose en effet de faire découvrir les cinq sens aux enfants. Il s’agit d’apprendre à connaître comment fonctionne l’ouïe, la vue, l’odorat, le goût et le toucher grâce à des illustrations éclairantes et à des exemples extraits du quotidien de l’enfant.

Un petit livre documentaire pour enfants très complet et accessible

C’est une collection fascinante, ludique et éducative que les éditions Fleurus proposent aux enfants avec la collection La petite imagerie. Dans cet opus consacré aux cinq sens, l’enfant va apprendre non seulement à explorer chacun des 5 sens, mais aussi comment le cerveau pilote ces derniers. C’est de même l’occasion de découvrir quels sont les métiers qui font le plus appel à ces sens particuliers ou encore comment pallier au quotidien la défaillance de l’un de ces sens (cécité, surdité….). Mieux : les animaux ont aussi des sens très aiguisés et les éditions Fleurus emmènent les enfants à la découverte du monde animal : ours, serpent, dauphin, rapaces n’auront plus aucun secret pour lui !

And last but not least, en fin d’ouvrage, l’enfant peut tester ses connaissances grâce aux jeux qui lui sont proposés. Un ouvrage très complet, divertissant et instructif à la fois.

–> Nota bene. Ce petit livre offre différents niveaux de lecture : de la reconnaissance des cinq sens à leur fonctionnement plus approfondi. Aussi, s’il est accessible dès l’âge de 3 ans, il convient aux enfants plus âgés aussi, lesquels seront à meme de comprendre le fonctionnement du corps humain au sujet de l’ouïe, du toucher, de l’odorat, de la vue et du goût, et pas seulement ce qu’ils désignent.

Informations pratiques

Les 5 sens, Emilie Beaumont (auteure) et Coralie Vallageas (illustratrice)- collection La petite imagerie – éditions Fleurus, février 2023- 24 pages – 6,95€.

Eliette Abécassis : Le couple

Le couple Eliette Abecassis

Radiographie d’un couple, sur 60 ans de vie commune, à travers la plume si sensible, si juste et si délicate d’Eliette Abécassis.

Le couple à l’épreuve du temps

Paul et Alice sont nonagénaires. Au crépuscule de leur vie, ils affichent 60 années de mariage. Une longévité rare pour un couple de nos jours. Mais que leur couple ait survécu à l’épreuve du quotidien, ne signifie pas que tout fut facile entre eux, lisse, parsemé de roses. Ce furent soixante années de hauts et de bas, de tendresse et de colère, de trahisons et de doutes, de volonté de divorcer et de réconciliations. Soixante années de vie qui ont vu naitre et grandir leurs enfants, les ont vu quitter le nid. Et le temps, ce temps qui toujours s’écoule et a mis le couple à rude épreuve.

Une radiographie très juste du couple

C’est un roman très tendre, très sensible que nous propose Eliette Abécassis avec Le couple, paru aux éditions Grasset. Elle décrit la vie d’un couple à travers les six décennies passées l’un à côté de l’autre. Et pour ce faire, elle construit son histoire à rebours : de leur situation aujourd’hui à leur première rencontre dans des circonstances très particulières. Ainsi, ce voyage à reculons dans leur intimité permet de comprendre ce qui les soude aujourd’hui encore, ce qu’ils ont traversé de beau comme de terrible. Et de nous montrer que les couples qui durent ne sont pas forcément ceux pour lesquels l’amour a toujours brillé au zénith, pour lesquels il n’y a jamais eu de déception, de trahison de part et d’autre. Quand les enfants arrivent, quand l’ascension professionnelle mange sur le temps consacré à la vie de famille, quand le sentiment d’être devenu transparent(e) vous pousse dans d’autres bras, le couple vit des bouleversements intenses. Et est mis en péril. Qu’est-ce qui fait que malgré le temps, la routine, le couple dure ? Comment ce temps ennemi peut-il devenir un allié ? 

C’est avec beaucoup de justesse qu’Eliette Abécassis analyse ce qui fait la force et la faiblesse d’une union, ces désillusions à surmonter, ces trahisons qu’il faut savoir pardonner.

Un roman d’une infinie délicatesse.

Informations pratiques

Le couple, Eliette Abécassis – éditions Grasset, avril 2023 – 191 pages – 19€

Solène Bakowski : Ce que je n’ai pas su

Elle se rend aux obsèques de l’homme qu’elle aimait et dont elle n’avait plus de nouvelles depuis sa disparition un an plus tôt. Elle découvre alors que celui qui a partagé sa vie dix années et dont elle pensait tout connaitre, lui cachait des pans entiers de son existence…

Une disparition inexplicable

Quand le téléphone sonne chez Hélène, c’est la sidération : Paul, l’homme qui a partagé sa vie pendant 10 ans, est mort dans un accident de voiture. La même sidération que celle qui l’avait gagnée un an plus tôt, quand au retour du travail elle avait trouvé ce mot laconique de Paul : « Je pars, pardon. Ne t’inquiète pas pour moi. Prends soin de toi. » Depuis, elle vivait l’esprit harcelé par de térébrantes questions : qu’avait-elle fait de mal ? Avait -t-elle dit ou fait quelque chose qui avait blessé Paul et détruit ce si bel amour ? Et si ce n’était pas sa faute, quelle pouvait bien être la raison ? Un kidnapping ? Un problème avec le fisc ? Le démon de midi ? A moins que Paul, écrivain de renom, n’ait voulu s’isoler pour écrire son nouveau roman ? Paul n’est désormais plus là pour lui répondre.

Mais tandis qu’elle se rend aux obsèques et y découvre une foule d’inconnus qui semblent avoir bien connu Paul, des réponses lui sont peu à peu apportées. Comme un puzzle dont chacun détient des pièces et les lui confie. Le portrait qui se dessine de Paul n’est alors pas celui de l’homme qu’elle connaissait. Ou du moins qu’elle croyait si bien connaitre. Car Paul lui a dissimulé des pans entiers de sa vie, y compris sa réelle identité.

Un roman dense, viscéralement humain et admirablement bien construit

Avec Ce que je n’ai pas su, paru aux éditions Plon en ce mois d’avril, Solène Bakowski nous offre un roman indiciblement dense, émouvant. Humain. Un roman qui interroge sur la connaissance que nous avons de l’Autre : connaissons-nous vraiment ceux qui nous entourent, y compris celle ou celui qui partage notre vie ? Dans ce roman hypnotique à deux voix, elle nous fait entendre les dilemmes de l’existence, les choix que l’on doit faire au risque de décevoir certaines personnes. Et de s’interroger : peut-on durablement tourner le dos à ses besoins, à ses envies profondes, pour satisfaire son entourage ? Peut-on être heureux en sacrifiant ses rêves pour ne pas sacrifier les attentes de ceux qu’on aime ? Et inversement. Est-ce renier ses origines que de rêver plus haut, plus loin, plus grand ?

Solène Baskowski est saisissante de justesse dans son analyse psychologique des personnages. Pertinente dans les problématiques qu’elle soulève. Avec une construction parfaitement orchestrée, elle dévoile les zones d’ombre et de lumière de toute existence, les choix nécessaires et douloureux qui l’émaillent. « Décevoir demande une énergie folle ».

Un roman aux personnages attachants, véritable ode à l’amour et à la liberté. La liberté d’être soi.

Gros coup de cœur !

Autres romans de Solène Bakowski

Retrouvez les autres romans de Solène Bakowski qui ont fait ici l’objet d’une chronique. Cliquez sur le titre de chacun pour accéder àl’article.

Informations pratiques

Solène Bakowski, Ce que je n’ai pas su- éditions Plon, avril 2023 –

Histoires pour enfants pour grandir en confiance

Dans mon coeur le soleil! éditions Fleurus

Voilà un feel good book à mettre entre toutes les mains des petits! Huit histoires inspirantes, positives, pour aider l’enfant à grandir en confiance, conscient de ses capacités, de sa valeur.

8 histoires positives

Ce livre empli de bienveillance, de douceur, propose à l’enfant 8 histoires inspirées de situations de son quotidien et lui montre comment puiser en lui de quoi surmonter les difficultés. Comment prendre confiance en lui, en ses qualités, en ses aptitudes. Comment voir ses appréhensions non pas comme des obstacles mais comme des défis à relever. Les auteures balaient ainsi divers thèmes : rentrer seul de l’école, apprendre à faire du vélo sans les petites roues, surmonter l’angoisse de la séparation, tromper l’ennui, voir le bon côté de chaque chose, se connecter à la nature, l’apprentissage de la patience et du lâcher-prise. Huit histoires courtes, positives, qui montrent à l’enfant qu’en se faisant confiance, les montages imaginées ne sont finalement que des dunes aisément franchissables.

Donner confiance à l’enfant

Voilà un livre merveilleux, précieux, que nous offrent Audrey Bouquet, Nadine Brun-Cosme et Elsa Fouquier, avec Dans mon coeur le soleil!, paru aux éditions Fleurus. La confiance en soi est un atout pour bien grandir. Or elle n’est pas innée. Elle se construit, se développe à partir des expériences vécues, des relations nouées avec les autres et tout particulièrement avec les adultes qui entourent l’enfant.

Ces 8 histoires sont véritablement inspirantes : elles montrent à l’enfant, à partir de situations qui lui sont familières, comment la confiance est une alliée merveilleuse. Prendre conscience qu’il est unique, qu’il a des valeurs, qu’il est capable est une force à cultiver. Et ces histoires le lui montrent.

Un ouvrage qui, à l’image de son titre, fait entrer le soleil dans les cœurs et réchauffe l’âme !

Informations pratiques

Dans mon cœur le soleil! Audrey Bouquet (auteure), Nadine Brun-Cosme (auteure), Elsa Fouquier (illustratrice)- Editions Fleurus, février 2023- 96 pages- 15, 95€

Quitter Téhéran, récit de Naïri Nahapétian

Quitter Téhéran Naïri Nahapétian

L’enquête d’une femme adulte aujourd’hui, qui a fui l’Iran enfant avec sa mère lors de la révolution islamique. Et qui n’a jamais compris pourquoi son père n’avait pas pu les suivre. De Paris à Téhéran, un témoignage touchant.

Fuir la révolution islamique

En 2018, l’auteure franco-iranienne Naïri Nahapétian, en France depuis près de 40 ans, plonge soudainement dans la dépression. Sans comprendre pourquoi. Et de revenir sur son parcours aux côtés de sa mère, de leur fuite de Téhéran à leur installation à Paris pour comprendre les racines de ce mal qui la ronge.

Février 1979. Le Shah fuit l’Iran et un certain ayatollah Khomeiny, dignitaire religieux, vient au pouvoir. Très vite, c’est le désenchantement. Pire, la terreurLa loi islamique interdit désormais aux femmes de sortir non voilées et toute opposition au régime se termine dans un bain de sang. Les parents de Naïri Nahapétia sont des médecins et enseignants-chercheurs en microbiologie à l’université de Téhéran. Ils vivent confortablement. La famille élargie est soudée, les repas joyeux, et la communauté arménienne à laquelle ils appartiennent est un lieu de fraternité. Mais pour la mère de Naïri, porter le voile, voir ses libertés réduites à peau de chagrin, vivre dans un climat de peur et de délation est impossible. Alors elle décide de quitter le pays avec sa fille âgée de 9 ans. A l’aéroport, le père de Naïri a ces mots terribles : « Je sais que vous ne reviendrez pas ». Une prophétie qui se double de l’impossibilité de cet homme de rejoindre femme et fille à Paris.

Pour chacun des trois, la vie bascule. Naïri doit apprendre à vivre dans un pays qui n’est pas le sien, culturellement éloigné, loin de ce père aimé et des autres membres de la famille, avec une mère dépressive. Et surtout, sans jamais comprendre pourquoi son père est devenu « mamnol kheroudj » : interdit de sortie. Alors, devenue adulte, elle enquête…

Un récit touchant sur la condition des femmes en Iran et l’exil

C’est un récit très touchant que nous livre Naïri Nahapétian avec Quitter Téhéran, paru aux éditions Bayard. Comment laisser derrière soi ceux et ce qui constituent nos fondations ? Comment rester fidèle à sa culture et à sa communauté d’origine tout en s’intégrant dans un nouveau pays ? Comment survivre au manque térébrant du père ? Comment comprendre son incompréhensible possibilité de quitter l’Iran ?

Avec beaucoup de sensibilité, l’auteure évoque les déchirements, la solitude, l’incompréhension, sa stratégie pour survivre à tout cela enfant et adolescente. L’occasion aussi pour elle d’évoquer les conditions de vie actuelles en Iran, la politique de répression, le courage des manifestants, le combat des femmes. Un témoignage qui montre combien l’histoire personnelle de l’auteure est imbriquée dans l’Histoire. Combien l’histoire politique iranienne marque de son empreinte le destin des êtres qui y vivent.

Informations pratiques

Quitter Téhéran, récit de Naïri Nahapétian – éditions Bayard, avril 2023 – 160 pages – 18€

Pourvu que mes mains s’en souviennent, Quentin Ebrard

Quentin Ebrard, Belfond

Dans cette étrange colonie de vacances, les gens s’étiolent, perdent tout goût de vivre voire disparaissent. Louise, la narratrice, entend bien s’en échapper coûte que coûte. Mais est-ce la seule prison dont il lui faille s’échapper?

Une étrange colonie de vacances

Pour la énième fois, Louise, a tenté de fuir le château dans lequel elle est retenue prisonnière. Pour la énième fois, Joel le mono et la directrice l’ont rattrapée. Dans ce château isolé, cerné par la mer d’une part et les champs de tournesols de l’autre, Louise se dit séquestrée après avoir été enlevée à ses richissimes parents.

Une étrange colonie de vacances, dans laquelle les pensionnaires sont mal traités, assommés à coup de médicaments. Chaque jour qui passe rogne un peu plus sur son goût de vivre, sa joie, son appétit. Alors Louise s’arc-boute à cet espoir qui seul l’apaise de vivre : elle va fuir, retrouver ses parents, quitter cet enfer. Heureusement, dans cette entreprise secrète, elle sait qu’elle peut compter sur deux autres pensionnaires : Juliette, l’armoire à glace toujours à geindre, et Simon, qui n’a d’yeux que pour elle. Mais y parviendra-t-elle ?

S’évader à tout prix

Parler de Pourvu que mes mains s’en souviennent, premier roman de Quentin Ebrard, sans en déflorer le dénouement est compliqué. En effet, c’est un roman où d’emblée, le lecteur sent les apparences trompeuses. Louise semble parfois confuse, amnésique : est-ce le fruit des traitements qu’on lui assène ? Le doute s’immisce. Une atmosphère lourde, presque suffocante plane autour de ce château où les êtres dépérissent voire disparaissent, enfermés contre leur gré et malheureux pour beaucoup. Le twist final surprend le lecteur. Même si ses soupçons l’avaient conduit à envisager d’autres pistes, il se fait cueillir par la vérité qui éclate à la fin du livre. Une triste vérité qu’il était bien difficile d’anticiper.

Une vérité que je vous laisse découvrir…

Informations pratiques

Pourvu que mes mains s’en souviennent, Quentin Ebrard – éditions Belfond, mars 2023- 192 pages – 20€

Un biopic pour enfants splendide sur Gustave Eiffel

La tour de Gustave Adriansen Sophie Glénat

On fêtera le centenaire de la mort de Gustave Eiffel en décembre 2023. Et c’est un livre pour enfants absolument somptueux, que nous offrent Sophie Adriansen et Youlie en hommage à ce génie. A partir de 6 ans.

L’ambition et le génie de Gustave Eiffel

Qui ne connait pas la Tour Eiffel, emblème de Paris, avec ses 10 000 tonnes d’acier et ses 300 mètres de haut? Un édifice qui a vu le jour en 1889 sous la houlette d’un ingénieur pas comme les autres : Gustave Eiffel. Un homme brillant, ambitieux, un génie dont on fêtera le 27 décembre 2023 le centenaire de la mort. Dans quel contexte la célèbre tour Eiffel a-t-elle vu le jour? Quelles sont les autres réalisations de Gustave Eiffel? Comment a été accueillie la construction de la plus haute tour du monde à l’époque? C’est ce que Sophie Adriansen nous propose de découvrir dans cet album fascinant.

Un album jeunesse MAGNIFIQUE

C’est un album jeunesse REMARQUABLE, fruit de la collaboration entre Sophie Adriansen (texte) et Youlie (illustrations), que nous offrent les éditions Glénat jeunesse. Un hommage au génie de Gustave Eiffel et l’occasion de découvrir son parcours, ses envies, ses réalisations, ses ambitions. Car si l’on découvre ici l’ingénieur à travers le prisme de sa célèbrissime tour, on découvre aussi qu’il est l’auteur de nombreux autres édifices étonnants : ponts, viaducs, armature de la statue de la liberté, système d’écluses du canal de Panama… Ainsi, Gustave Eiffel a vu non seulement sa renommée passer les frontières de l’Hexagone, mais ses projets aussi! Portugal, Belgique, Hongrie, Viet Nam, Algérie, de fantastiques projets signés Eiffel voient le jour partout.

Ce livre de format allongé, à l’image de la Tour Eiffel, est à la fois passionnant et artistiquement magnifique. Les illustrations de Youlie sont vivantes, travaillées, somptueuses. Et les textes de Sophie Adriansen rendent un hommage vibrant au grand homme.

Un livre à offrir absolument à votre enfant!

Informations pratiques

La tour de Gustave, Sophie Adriansen, Youlie- 48 pages – 14,50€ – éditions Glénat jeunesse, avril 2023.