Lou-Ann et Robby, Marie-Laure Bigand et Marion Guillon-Riout

Lou-Ann et Robby

Quand les robots prennent de plus en plus de place dans la société, la solitude affective grandit. Mais est-il possible d’évoluer vers une cohabitation heureuse et épanouissante entre robots et humains?

Solitude de l’enfant

Robby le robot est enfin assemblé et fonctionnel. Il va pouvoir prendre ses fonctions dans une famille en tant que compagnon de leur fille Lou-Ann. Cela signifie aussi quitter ses amis robots dont la tendre Illia. Et accepter de ne plus les revoir.

Après un trajet en taxi-robot, il débarque dans la famille de Lou-Ann où il est accueilli par le robot agent de sécurité de la maison. Manque de chance, la gamine n’est pas disposée à échanger avec lui, concentrée sur son livre, ne daignant pas même échanger un regard.

Intelligent et sensible, Robby ne se décourage pas pour autant et cherche comment nouer le contact avec elle. Qu’est-ce qui freine la fillette? Pourquoi ne souhaite t-elle pas jouer avec lui? De quoi manque t-elle?

Jusqu’à ce jour où Lou-Ann décide de fuguer et met au défi Roby de l’accompagner.

Cohabitation entre hommes et robots

C’est une histoire bien ancrée dans la réalité que nous offre la sensible plume de Marie-Laure Bigand, avec Lou-Ann et Robby, aux éditions Il était un bouquin. . La société a évolué vers de plus en plus de robotisation, marque du modernisme. Mais peut-on parler de progrès pour autant? Les enfants passent de plus en plus de temps coupés des autres, devant leur smartphone, leur tablette, leur écran de télévision, leur ordinateur. Dans les commerces, les adultes s’adressent à des bornes, à des caisses automatiques et non plus à des vendeurs. Quelle place reste t-il pour tisser des liens affectifs, pour partager des moments chaleureux avec les autres?

Si, comme dans ce livre, on se projette dans quelques années avec une place croissante accordée aux robots de toute sorte (pour piloter les voitures, assurer la sécurité, etc ) ne risque t-on pas d’évoluer vers une société déshumanisée, froide et sans affects? Mais en prendre conscience peut permettre de corriger le tir. C’est ainsi que l’auteure le conçoit, nous réservant une issue optimiste et chaleureuse, pour les humains comme pour les robots!.

J’ai beaucoup aimé de même les illustrations de Marion Guillon Riout, dont les personnages sont si expressifs, tendres, attachants!

Une jolie histoire, pleine de tendresse et d’humanité. Car oui, les robots aussi sont dotés de sensibilité!

Informations pratiques

Lou-Ann et Robby, Marie Laure Bigand (texte) et Marion Guillon-Riout (illustrations)- éditions Il était un bouquin, mai 2021 –

Citation du jour

Vivre connecté à soi, à son cœur, à son âme, permet de connaître son chemin de vie. Savoir ce qui nous correspond vraiment, pourquoi on est ici, en quoi on pet servir la vie au mieux de ses capacités. Quand on avance sur ce chemin, on est en accord avec soi-même et au plus près du vrai bonheur.

Cécile Pardi – Les chevaux du cœur (Albin Michel)

les chevaux du coeur

Les chevaux de cœur, Cécile Pardi

les chevaux du coeur

Un roman tendre, bienveillant, véritable hymne à l’amour des chevaux en particulier et des animaux en général. Un merveilleux voyage initiatique.

La thérapie par les animaux

Pendant des années, celle que l’on surnomme affectueusement Mama Reine, a accueilli des enfants placés par l’aide sociale à l’enfance, les a élevés, aimés, choyés. Puis le temps passant, on l’a estimée trop vieille pour continuer à être famille d’accueil. Elle s’est donc retrouvée seule, mise au rebut comme une vieille chaussette.

Parmi les enfants qu’elle a chéris, un trio composé de Julien, commercial au bord du burn-out, Jojo le hippie bouddhiste et Rose l’indécrottable optimiste. Des enfants devenus grands, dont l’amour pour leur Mama Reine est resté intact. Et ils vont avoir le loisir de le lui prouver, même si pour l’heure, leurs chemins les ont physiquement éloignés de la vieille femme.

Un jour, Lorena, ostéopathe pour chevaux vient s’installer dans le village. La jeune femme, dynamique, proche des animaux au point de communiquer avec eux, se lie aussitôt d’amitié avec Mama Reine. Elle lui propose d’accueillir dans son ancienne étable deux chevaux. Mama Reine ne connait rien aux chevaux, mais Lorena lui promet de s’en occuper elle-même. Alors pourquoi pas ?

Sunnyboy et Merveille entrent donc dans la vie de Mamma Reine. Plus qu’une présence, ces chevaux vont lui changer et lui sauver la vie.

Un roman inspirant

Aimez-vous les animaux ? Avez-vous une tendresse particulière pour les chevaux ? Alors Les chevaux du cœur vont vous combler. Avec beaucoup de sensibilité et d’humour aussi, Cécile Pardi nous présente les chevaux sous un angle inédit : comment l’animal peut entrer en communication avec l’humain et avoir pour lui des vertus thérapeutiques. Certes, elle y mêle un peu de magie, de télépathie, de merveilleux, mais le fond est vrai. Les chevaux peuvent nous aider à nous reconnecter à nos émotions, à nous recentrer, à nous révéler à nous-mêmes. D’où l’existence de thérapies assistées par le cheval, lequel joue le rôle de médiateur, de révélateur.

Cécile Pardi nous rappelle à l’occasion combien l’homme a trop souvent eu tendance à rabaisser les animaux, pour pouvoir les exploiter ou les manger. Et nous invite à changer si nécessaire de regard sur eux, à les respecter.

Pas de mièvrerie ici, mais un roman touchant, positif, inspirant. Un roman lumineux comme un soleil d’été.

Coup de cœur !

Informations pratiques

Les chevaux de cœur, Cécile Pardi- éditions Albin Michel, juin 2021 – 254 pages – 17,90€

Le jour où ma mère m’a tout raconté, Philippa Motte

le jour où ma mère m'a tout raconté

Un roman d’une sensibilité à fleur de plume sur la transmission, mais aussi et surtout, le portrait déchirant d’une femme que l’on veut réduire au silence en la faisant passer pour folle. Un magnifique roman.

Secret de famille

Philippa, surnommée Lili, est née en Corse. Jeune fille, elle rêvait de mode entre les pages de Elle, de Marie-Claire et demandait à sa mère de lui confectionner de jolies tenues. Très séduisante, elle s’est emmourachée à 20 ans d’un homme de passage dans l’île. Hélas, elle est tombée enceinte et a découvert à ses dépens que l’homme en question était marié. S’attirant les foudres de sa famille, redoutant qu’elle n’attirât la honte sur eux, elle n’a eu d’autre choix que d’avorter et d’accepter peu de temps après d’épouser Hector, un homme que son père a choisi pour elle. Et de partir alors s’installer à Avignon.

Avec Hector, Lili pense pouvoir panser ses plaies, retrouver le bonheur. Mais les trois grossesses coup sur coup l’épuisent. Trois enfants qu’elle aime de tout son cœur et de toute son âme, mais dont elle peine à s’occuper comme il le faudrait. Déprimée, dépassée.

Aussi, quand la mère de Lili lui propose, ou plus exactement lui impose de prendre sa jeune sœur Hélène avec eux à Avignon, Hector la convainc qu’elle lui sera une aide utile pour s’occuper des enfants.

Mais rien ne se passe comme prévu. Et quand Lili, déjà malheureuse dans sa vie de femme et d’épouse, découvre le terrible secret de son mari, elle sombre. Ce dernier décide alors de la faire hospitaliser en psychiatrie. Mais souhaite-t-il l’aider ? Ou l’écarter de la maison ? La folie se niche-t-elle chez Lili ou chez lui ? Et Hector est-il le seul à avoir un secret ? Il semblerait que non, que ce que vit Lili soit hélas une triste répétition…

Un portrait de femme magnifique

J’ai lu Le jour où ma mère m’a tout raconté, paru aux éditions Stock, avec une indicible émotion. Philippa Motte a su donner tant de chair à son personnage Lili, a réussi à donner une telle puissance évocatrice à son texte, que j’ai ressenti une immense empathie pour Lili . Une femme brisée par la découverte d’un double secret, celui de son mari, mais aussi celui de sa propre mère. Et désarmée, seule, pour y faire face.

Que transmettre à ses enfants ? La force de lutter, la combattivité, le désir de transparence dans toute relation ? Ou la résignation, le silence contraint, l’art de la dissimulation ?  Car en Corse, c’est la loi de l’omerta qui règne. « Elle est devenue le socle d’une habitude qui consiste à maintenir sous silence ce qui est grave. » Quel schéma relationnel perpétue-t-on consciemment ou non ?

Avec beaucoup de subtilité, de sensibilité, Philippa Motte nous dresse un portrait de femme impossible à oublier.

A lire absolument !

Informations pratiques

Le jour où ma mère m’a tout raconté, Philippa Motte – éditions Stock, mai 2021 – 241 pages – 19,50€

Rue du rendez-vous, Solène Bakowski

rue du rendez-vous

La rencontre fortuite entre une jeune femme et un vieux monsieur un jour de pluie diluvienne. Un rendez-vous dans la rue éponyme, rendez-vous avec une renaissance, un nouveau départ. Avec la vie tout simplement.

Naissance d’une amitié improbable

Leurs routes n’auraient jamais dû se croiser. Et pourtant. Il a suffi d’une grève des transports en commun et d’une pluie diluvienne pour que la jeune Alice frappe à la porte de Marcel en quête d’un abri le temps que l’orage se calme.

Serveuse dans une boulangerie, Alice affiche en permanence un sourire, a une petite phrase aimable pour chacun. Mais quand elle se retrouve seule, une vague de tristesse la submerge. Jamais elle ne se pardonnera ce qu’elle a fait, ou plus exactement, de ne pas avoir fait ce qu’elle aurait dû faire. Un secret enfoui au fond d’elle, qui émerge parfois sous la forme d’un voile de tristesse dans son regard.

Marcel est un vieil homme de 87 ans, qui vit dans une rue en voie de démolition, seul résistant face aux menaçants bulldozers. Ses seules compagnes sont les chaussures de son atelier de bottier. Un homme qui s’est replié sur lui-même à la suite d’une blessure jamais refermée. Lui qui s’est occupé de sa maman avec amour, qui a été le parent de son parent, malgré ce qu’il a enduré dans son enfance, que tait-il qui le fasse se sentir tellement coupable et minable ?

Quand deux êtres discrets se rencontrent, ce peut être un grand silence ou…des confessions à foison. Pour le meilleur?

Nouveau départ

J’ai lu ce roman avec beaucoup d’émotion, touchée par ces deux personnages blessés par la vie, qui portent une culpabilité bien trop lourde pour leurs épaules. Au contact l’un de l’autre, la parole se libère, les mots si longtemps réfrénés sortent. Et dans leur sillage, la prise de conscience opère. Est-on éternellement redevable d’une erreur faite dans le passé ? A-t-on le droit au pardon et surtout la possibilité de se pardonner ? Car l’un comme l’autre s’empêchent de vivre heureux, ferment la porte à l’amour et au bonheur en raison de l’image déplorable qu’ils ont d’eux-mêmes. Or pour s’ouvrir à la vie, ils vont devoir apprendre à s’aimer tels qu’ils sont, comprendre qu’aucun être humain n’est parfait. Et faire montre d’indulgence envers eux-mêmes comme ils en ont avec les autres.

J’ai beaucoup aimé la qualité de l’écoute que chaque personnage a pour l’autre, et donc le regard de Solène Bakowski. Ni Marcel ni Alice ne sont dans le jugement, la condamnation. Chacun est dans l’empathie, la bienveillance. Et c’est cette attitude qui, par la confiance qu’elle leur inspire l’un dans l’autre, va leur permettre de déposer leur fardeau, de parler enfin. De se libérer.

Cette rencontre fortuite rue du rendez-vous est donc une bénédiction. Le point de départ d’une belle amitié mais aussi d’une renaissance pour chacun.

Un roman touchant, pudique, juste. Des personnages indiciblement émouvants. A lire !

Informations pratiques

Rue du rendez-vous, Solène Bakowski- Editions Plon, mai 2021 – 378 pages – 18€

Livre pour bébé : Les petits rituels du dodo

Les petits rituels du dodo

Un petit livre avec de jolies feutrines colorées à soulever, qui reprend les rituels du coucher et aide le petit à s’endormir. Pour que le coucher ne soit plus un casse-tête pour les parents…ni pour les tout-petits. Dès 6 mois.

Les rituels du coucher

Quand vient l’heure d’aller au lit, le tout-petit n’est pas toujours ravi. Le moment du coucher s’éternise. L’enfant n’a pas envie de dormir, pas envie de mettre son pyjama, de renoncer à ses jeux. Après la fin de l’histoire lue, il en faut une deuxième, puis une troisième puis… Voilà qui n’est pas toujours simple, aussi patients soyez-vous en tant que parents!

Heureusement, les éditions Fleurus volent à votre secours avec ce petit livre craquant et joyeusement coloré, qui page par page, reprend les différents rituels du coucher. Se mettre en pyjama, se brosser les dents, aller aux toilettes, demander la lecture d’une histoire (on a dit UNE ! 😉 ) et faire un gros dodo. Lire cet ouvrage avec l’enfant, l’associer à l’histoire en lui faisant observer les rituels de chaque page, permet de rendre le coucher ludique.

4 bonnes raisons d’acheter ce livre

Ce petit livre sur la ritualisation du coucher des tout-petits dispose de nombreux atouts :

  • Des illustrations joyeuses et explicites
  • Des pop-ups sous la forme de feutrines colorées à soulever
  • Un petit format avec pages cartonnées résistant aux menottes pas toujours tendres des enfants
  • Un livre court qui, en 5 double pages, reprend l’essentiel du moment du coucher.

Et la 5ème bonne raison est que ça marche! La preuve en image sur Jazz 😉

Nouveauté Pocket : Les fleurs de l’ombre

Les fleurs de l'ombre Pocket

Nous sommes dans un futur proche, dans ces maisons et appartements connectés, dans lesquels l’intelligence artificielle rivalise avec celle de l’homme. Progrès ou menace pour notre intimité ?

Progrès technique ou perte de liberté ?

Clarissa doit trouver un logement au plus vite après la découverte de la liaison qu’entretient son mari. Certes, jusqu’alors, il lui avait déjà été infidèle, mais une liaison de cette nature, jamais. Impossible de rester un seul jour de plus sous le même toit. Aussi, quand elle entend parler d’une résidence d’artistes flambant neuve, CASA, elle dépose sa candidature. En tant qu’écrivain franco-britannique, elle est en effet tout à fait éligible.

Et d’être retenue, pour sa plus grande joie. Une joie de courte durée cependant. N’a-t-elle pas agi de façon trop précipitée ? Car elle qui a toujours accordé une si grande importance aux lieux, qui a toujours sondé leur âme, s’est jetée sur cet appartement sans vraiment le respirer, le ressentir, l’écouter.

Certes l’appartement offre une vue imprenable sur l’hologramme de la Tour Eiffel, tour détruite dans un des nombreux attentats qui ont marqué le monde ces dernières années. Certes, il est vaste, lumineux, avec un loyer très attractif et tout le confort. Certes, il est équipé des dernières technologies et son assistante virtuelle, une certaine Mrs Dalloway, répond à ses moindres demandes. Mais.

Mais elle se sent oppressée en ces lieux, cauchemarde, entend des bruits étranges, voit des pans entiers de son douloureux passé refaire surface. Même son chat, Chablis, réagit étrangement, comme apeuré. Sur la défensive. Fragilisée par un deuil quelques décennies plus tôt, son entourage la considère encore fragile. Aussi, quand elle partage son malaise avec sa fille Jordan, cette dernière pense qu’elle fait une rechute dans la dépression. Sans compter qu’en tant que romancière, Clarissa a une imagination débordante : ce sentiment d’être constamment épiée ne sortirait-il pas tout droit de son imagination ?

Seule sa petite fille, Andy, semble ne pas la prendre pour une folle.

Alors, paranoïa ou menace fondée ? Qu’est devenu Jim Perrier, l’autre résident à partager ses craintes ? Quelles sont les réelles intentions du docteur Dewinter, médecin très intrusif qui suit les habitants de la résidence ? Et toutes ces caméras dans l’appartement, visent-elles vraiment à assurer sa sécurité ou à épier ses moindres faits et gestes? Que cherchent-ils à apprendre d’elle?

Paranoïa ou réelle menace ?

Parmi les thèmes de prédilection de Tatiana de Rosnay, il y a la mémoire des murs, la façon dont les lieux influencent la vie de ceux qui s’y succèdent. Et Les fleurs de l’ombre ne font pas exception. La romancière fait monter le malaise au fil des pages, crée une atmosphère inquiétante, joue avec les nerfs du lecteur. Qui doit-il croire : Clarissa ou sa fille ? De quel côté doit-il pencher : paranoïa ou réelle menace ?

Le monde a changé, La planète a fait les frais des excès de l’homme : canicule, inondations, ouragans se sont succédé. Les attentats ont détruit les lieux les plus remarquables à travers la planète. L’homme s’est adapté, a imaginé des espaces de vie dans lesquels la technologie a pris une place de plus en plus grande. Trop grande ? Quel est le prix à payer pour plus de confort, plus de rapidité dans l’assouvissement de nos besoins ? Quels sont les dangers du tout connecté ? Quel est le coût du,progrès technologique pour l’homme?

Un roman au suspens savamment entretenu, envoûtant, dans lequel Tatiana de Rosnay offre à ses lecteurs un cadeau que son héroïne Clarissa aurait perçu comme un luxe : la liberté. Celle de trancher.

Informations pratiques

Les fleurs de l’ombre, Tatiana de Rosnay – éditions Pocket, mai 2021 – 7,60e – 362 pages

Le meilleur est à venir, Françoise Bourdin

le meilleur est à venir

Un couple en crise, suite à une trahison amoureuse, décide de se donner toutes les chances de prendre un nouveau départ. Mais suffit-il de le vouloir pour y parvenir?

Partir loin de Paris

Margaux, décoratrice d’intérieur, vient d’emménager avec son mari Axel et leurs deux enfants aux Engoulevents, un manoir qui appartient depuis plusieurs générations à la famille d’Axel. Quitter l’agitation, le bruit, les embouteillages parisiens pour un coin perdu de Normandie au bord de l’eau, dans une bâtisse où tout est à restaurer, est un changement de vie radical.

Axel, écrivain en mal de succès, espère renouer avec ses racines et y puiser l’inspiration. Les enfants quant à eux, disposeront d’espace et d’air pur. Mais Margaux, qui avait un carnet de clientèle bien rempli à Paris, doit repartir de zéro et essayer de trouver de nouveaux clients sur la côte. Pourtant, elle a accepté de suivre Axel.

Mais avait-elle le choix ?

Car ce couple est en pleine tempête. Axel a en effet découvert que Margaux entretenait une liaison avec Gabriel, un de ses clients. Pourtant, aussi douloureuse que soit cette trahison, Axel et Margaux ont décidé de donner une nouvelle chance à leur couple. Et changer de cadre allait de pair avec ce nouveau départ.

Mais peut-on regagner la confiance d’un conjoint qu’on a trompé ? Axel parviendra -t-il à ne plus remettre cette trahison sur le tapis ? Suffit-il de mettre une distance physique avec son amant pour que les sentiments s’éteignent ? Si Margaux entend tourner la page, Gabriel va-t-il accepter de se résigner, lui à qui en affaires comme en amour rien ni personne n’a jusqu’alors résisté ?

Trahison amoureuse et nouveau départ

J’ai beaucoup entendu parler de Françoise Bourdin, auteure de près de 20 romans, mais je ne la découvre qu’avec celui-ci, Le meilleur est à venir, aux éditions Belfond. J’ai été embarquée par l’histoire de ce couple, les défis qu’ils ont à relever pour surmonter l’adultère de Margaux. Pardonner est une chose, oublier en est une autre. Si l’époux trahi souhaite sauver son couple, croire en un avenir possible avec celle qu’il a toujours aimée, comment va-t-il faire pour ne plus être rongé par le doute à chacune de ses absences ? Et l’amant, comment va-t-il accepter de ne pas être celui qu’elle a choisi ? Quant à Margaux, a-t-elle fait le choix de la raison ou celui du cœur ?

Ce sont tous ces tiraillements que nous relate avec beaucoup de finesse Françoise Bourdin, tous ces ajustements nécessaires dans ce triangle amoureux. On suit les trois personnages, curieux de découvrir si ce nouveau départ sera un succès ou un fiasco, tenu en haleine par l’intrigue.

Une très agréable lecture !

Informations pratiques

Le meilleur est à venir, Françoise Bourdin – éditions Belfond, mai 2021 – 21,90€ – 272 pages

Les bourgeoises, Astrid Eliard

Les bourgeoises Astrid Eliard

Une galerie de personnages féminins hauts en couleurs ayant pour point commun d’appartenir à la bourgeoisie. Un recueil de nouvelles truculent, savoureusement ironique mais jamais méchant.

Dans ce recueil de 8 nouvelles, Astrid Eliard brosse avec un inénarrable humour le portrait de femmes appartenant toutes à la bourgeoisie. Leur préoccupation majeure ? Le choix d’une nounou, Une nounou, ukrainienne pour participer à l’ouverture d’esprit des enfants oui, mais une nounou africaine « no way » ! Non pas que ces femmes soient racistes, que nenni, mais disent-elles, c’est « culturel ». Les africaines sont nonchalantes.

Que dire de l’inscription à l’école du petit chéri. Pas question qu’il aille à l’école du quartier avec des enfants « si différents » de son milieu, il ira dans une école catholique avec d’autres petits issus de milieux aisés. Une inscription qui devrait (surtout, en réalité) offrir aux parents l’opportunité d’élargir leur réseau.  Ou pas.

Bourgeoise vieille France, femme devant s’embourgeoiser suite à la réussite professionnelle de son mari, bourgeoise fauchée contrainte de s’asperger en cachette de Shalimar aux galeries Lafayette, ces néo-bobos sont véritablement « attachiantes » !

Un recueil de nouvelles jubilatoire

J’adore la plume délicate et sensible d’Astrid Eliard dont je vous ai plébiscité les deux précédents romans, La dernière fois que j’ai vu Adèle (chronique ICI) et Danser (chronique ). J’étais donc impatiente de découvrir un nouvel opus signé de sa plume : Les bourgeoises, paru aux éditions Mercure de France. Et j’ai découvert une autre facette de l’auteure : son irrésistible humour. J’ai ri à gorge déployée en la lisant, tant son regard est aiguisé, tant elle sait percevoir les contradictions chez ces femmes (non racistes mais réfractaires à l’embauche d’une nounou noire par exemple), avec des principes bien arrêtés et des façons de faire qui les en détournent sans cesse.

Ce n’est pas une caricature de ces femmes, mais un portrait plein d’humour des contradictions avec lesquelles elles doivent composer, de l’image à laquelle elles doivent renvoyer (standing, tolérance, catholicisme, ouverture aux autres…) alors qu’au fond d’elles-mêmes elles n’y correspondent pas.

Astrid Eliard dresse un portrait cocasse de ce milieu, sans méchanceté, réussissant le tour de force de nous rendre ces femmes à la fois attachantes et agaçantes, drôles et ridicules.

Informations pratiques

Les bourgeoises, Astrid Eliard – Editions Mercure de France, mai 2021 – 140 pages – 18€