6h41, de Jean-Philippe Blondel
Editions Buchet-Chastel, janvier 2013
6H41 : ne manquez surtout pas le train du Talent!!!
Train de 6h41, gare de Troyes, en partance pour Paris. Quand Philippe Leduc monte à bord, il ne reste qu’une seule place disponible. Et, stupeur, la femme à côté de laquelle il n’a d’autre choix de s’asseoir est Cécile Duffaut. Impossible de se tromper, même 27 ans après. Impossible d’oublier, même 27 ans après. Cécile Duffaut… Ils avaient 20 ans, ils en ont 47, et pourtant, cet amour qu’ils ont vécu pendant quatre mois a marqué à jamais leurs destins.
Chacun reconnaît l’autre mais se tait, hésite fébrilement entre somptueuse lâcheté, amnésie commode, indifférence feinte ou dialogue. Tandis que le train file vers la capitale, l’auteur nous emmène faire un double voyage passionnant dans l’esprit de nos deux ex-amoureux, nous fait revisiter du point de vue de chacun le paysage de leurs attentes d’alors, de leurs sentiments, l’architecture de leurs personnalités, le climat de leur vie aujourd’hui. Car tous deux ont beaucoup changé. Les rôles se sont inversés. Lui, le Don Juan, a perdu toute sa superbe, tant physiquement que du point de vue de l’épanouissement personnel. Elle, la jeune fille à la beauté insignifiante, est devenue une chef d’entreprise accomplie, au physique d’une élégance discrète.
Que s’est-il donc passé lors de leur voyage à Londres 27 ans plus tôt pour que leur histoire déraille? En quoi ce qu’ils ont vécu, subi ou fait subir, a t-il influé si fortement sur leur vie future? Pour Cécile, il y a eu ce manque de respect de trop, cette phrase assassine qui lui a déchiqueté le coeur et l’âme, avant de faire naître en elle la rage de se reconstruire, plus loin, plus forte. Sans lui. « Tout était très clair dans mon esprit. Ce que je ne supporterais plus. Ce que j’allais devenir. J’ai suivi à la lettre toutes les décisions que j’ai prises cette nuit-là. Elles ont bâti ma vie. Elles ont donné un sens à mon parcours. (…) Ce que je souhaitais désormais c’était de la dignité, du respect, de la détermination. » P. 143
C’est un voyage sublime que Jean-Philippe Blondel nous invite à faire sur les rails de ses mots. On grimpe dès la première page à bord de son train, on sourit de son humour, on s’émerveille de la justesse de son analyse, on s’attendrit sur les personnages, on se laisse surprendre par l’écho que ce voyage trouve en nos propres vies. On voyage avec lui.
On monte à bord du train et on n’a pas envie d’en descendre.
On monte à bord du train et on veut inviter d’autres lecteurs à partager ce voyage.
Je suis montée dans le train et vous invite à m’y rejoindre.
6h41, soyez à l’heure dans votre librairie, ne ratez pas le train du talent!!!