Mariages de saison, Jean-Philippe Blondel
Editions Buchet Chastel, 1er janvier 2016
Analyse des sentiments, amertume et plaisir, empathie pour les personnages, on retrouve dans Mariage de saison tout ce qui fait le charme des romans de Jean-Philippe Blondel.
25 ans les séparent mais une passion les unit : le traitement de l’image. Parrain et filleul se retrouvent donc comme chaque été en duo, comme vidéastes de mariage. Un job saisonnier pour Corentin, un métier à l’année pour Yvan son parrain. De la coiffure en passant par l’habillage, la mairie, l’église, l’échange des alliances, le vin d’honneur, le repas, le bal, rien de cette mémorable journée n’échappera à l’œil de leur caméra, laquelle, tel un caméléon, sait se fondre dans le décor. Mieux. Corentin a une telle faculté à aligner sur une même ligne de mire le regard, le cœur et l’objectif, a un tel don pour entrer en empathie, qu’il recueille avec tendresse des confidences, accouche les âmes de ceux qui le croisent. Des moments de vérité totale, de sincérité absolue, d’une intensité émotionnelle rare. En parallèle de ces noces, Corentin réalise un autre projet : faire une mosaïque filmée de tous les gens qui comptent dans sa vie. Une succession de portraits où l’âme est mise à nu. Des portraits authentiques. Comme lui. Ces révélations ne sont pas sans écho à sa propre vie, à ses propres failles et doutes. Lui qui est le témoin privilégié des choix amoureux des autres, néglige sa vie privée, multiplie les aventures sans lendemain.
Jusqu’au jour où une mariée, Aline Célesta, lui fait des confidences qui vont le bouleverser au plus haut point. Et l’amener à s’interroger sur ses propres choix, tant personnels que professionnels. Filmer le bonheur des autres tandis qu’à 27 ans on est englué dans le doute et la morosité ne peut indéfiniment durer.
Un roman d’une sensibilité à fleur de plume, qui dresse le portrait de personnes indiciblement attachantes et authentiques. Le roman d’une naissance à soi-même.
Un joli coup de cœur de cette rentrée 2016 !