Un secret du docteur Freud, de Eliette Abécassis (éditions Flammarion)

Un secret du docteur Freud, de Eliette Abécassis

Editions Flammarion, août 2014

Rentrée littéraire 2014

 

Mars 1938. Au lendemain de l’Anschluss, le père de la psychanalyse, Sigmund Freud, convoque la Société psychanalytique pour une cession extraordinaire. Pour les nazis, « la psychanalyse est une science juive, et même, pire qu’une science, c’est une diffusion de l’idéologue sémite dans la culture germanique ».

Or la ville de Vienne, qui a vu naître cette noble science, le pays autrichien tout entier, sont aux mains des nazis. Et d’encourager les disciples présents à se sauver pour leur survie. Pourtant, la fuite qu’il conseille à ces derniers n’est la pas la voie qu’il suit pour lui-même, et ce quand bien même un certain Sauerwald, autrichien missionné par les nazis, ait été chargé de son cas. Pourquoi s’entête t-il à rester? Que cache cette résistance du Sherlock Holmes de l’âme humaine?

Marie Bonaparte, sa patiente et disciple, tente de le convaincre de partir, pour les siens, pour défendre la psychanalyse contre ses détracteurs depuis l’Angleterre. Mais le bras de fer est rude. «  Comment laisser cette ville où j’ai passé toute ma vie? Où j’ai construit toute ma carrière; où j’ai développé des découvertes si importantes que je pense, sans orgueil, être de la race des révolutionnaires messianiques. » Malgré son âge avancé et sa santé précaire, malgré l’insistance de sa femme Martha et de sa fille Anna, Freud s’obstine. Que contient cette lettre issue d’une correspondance nourrie entre Fliess et lui, qu’il tient absolument à récupérer avant? Comment Marie Bonaparte va t-elle parvenir à le convaincre malgré tout?

Dans ce roman très documenté, Eliette Abécassis nous fait découvrir un pan méconnu de la vie du père de la psychanalyse, entrer dans son intimité, sa maison, ses livres, ses objets d’art, son univers si cher. A la manière d’un thriller aux indices savamment distillés, l’auteur nous dépeint le portrait d’un homme fascinant, d’une curiosité inextinguible, qui voue un véritable culte à l’amitié. Un roman au style très fluide, aux mots ciselés qui ravira les férus de psychanalyse et d’histoire.

Ce roman fait partie des livres sélectionnés pour le grand Prix de l’Académie française 2014

 

La Kar’Interview d’Alex Alice pour la BD Le château des étoiles (édition Rue de Sèvres)

Le château des étoiles, de Alex Alice

Editions Rue de Sèvres, septembre 2014

 

Et si la conquête de l’espace avait un siècle d’avance?

1868. Au seuil d’une incroyable découverte à bord de son ballon, la mère de Séraphin disparaît mystérieusement à la frontière de l’espace. Un an plus tard, son carnet de bord est retrouvé… Séraphin et son père suivent la piste du carnet jusqu’en Bavière. C’est là, à l’ombre d’un château de contes de fées, que le roi Ludwig de Bavière a entrepris la construction d’un engin spatial de cuivre qui s’apprête à changer le cours de l’histoire…

Mêlant aventures à la Jules Verne, romantisme et humour, Le château des étoiles s’adresse aux rêveurs de toutes les générations, démontre, si besoin était, qu’il n’y a pas d’âge pour le merveilleux. Et les sublimes aquarelles qui l’illustrent achèveront de vous subjuguer…

Rencontre avec l’auteur :

Quel a été le point de départ de cette bande dessinée, Le château des étoiles?

C’est la conjonction de deux passions. J’avais très envie depuis longtemps de mêler deux choses : la conquête spatiale telle qu’elle existait à l’époque de « De la terre à la lune » de Jules Verne d’une part, et d’autre part, depuis ma visite des châteaux de Bavière adolescent, l’envie de parler de Louis II de Bavière, un roi fascinant, ultra-romantique, mécène de Richard Wagner, personnage incroyable qui vit dans ses rêves. Ce personnage pour vous donner une idée, était un précurseur absolu du geek. Aujourd’hui il serait perdu dans des mondes virtuels.

C’est un album très influencé par les œuvres de Jules Verne?

Oui, c’est une évidence. J’ai décidé de mélanger les deux idées : avoir une hypothèse science-fictionnelle à la Jules Verne et un personnage plus grand que nature, un personnage extraordinaire par lequel l’aventure va arriver (à l’image de ce qui se passe chez Jules Verne avec Nemo pour ne citer que cet exemple). C’est la rencontre entre le côté science-fiction basé sur les hypothèses scientifiques de l’époque, le côté boulons et révolution industrielle, et de l’autre, un personnage extraordinaire avec cette dimension extrêmement romantique du 19ème, les robes à la Sissi, la poésie.

Cet album est très accessible, on entre tout de suite dans l’histoire. Est-ce un parti pris?

Je voulais en effet qu’on puisse rentrer très facilement dans cet univers. Le point de départ n’est pas la science-fiction. On est en 1869 dans notre monde, là où chacun peut s’identifier, à un moment charnière de l’Histoire, moment où une invention va tout changer. Donc grâce à cette invention, on va pouvoir accéder à un autre univers. Et y entrer en douceur. C’est l’Histoire qui crée l’univers. C’est l’univers qui crée l’histoire.

J’ai fait très attention à la crédibilité : tout ce qui se passe dans l’album aurait pu faire partie des possibles au 19ème siècle. J’ai replacé le lecteur dans l’état d’esprit de l’époque.

Il est de même accessible à un large public de 7 à 77 ans. C’était intentionnel?

Oui, j’ai travaillé en ce sens. C’est le type de récit dans lequel je suis moi entré enfant en reprenant avec les histoires de Jules Verne. Je voulais qu’on retrouve cet esprit d’aventure, de découverte de choses extraordinaires et que les enfants comme les adultes y entrent. Il y a plein de moyens bêtes d’exclure les enfants en BD : que ce soit parce qu’on présente l’histoire de façon trop compliquée, parce qu’on utilise un vocabulaire incompréhensible sans sous titrage, ou qu’on n’est pas assez attrayant. J’ai donc veillé à lutter contre tous ces travers. J’ai essayé de ne jamais simplifier le propos mais de simplifier la manière de l’amener.

Cet album est le Tome 1. Que se passe t’il après?

Un tome 2! L’idée est de faire un diptyque qui va raconter une histoire conquête. Voire de continuer à explorer dans d’autres histoires cette aventure de la conquête de l’espace au 19ème…

 

Propos recueillis le 24 septembre 2014 par Karine Fléjo

Le jardin des pleurs, de Mohamed Nedali (éditions de l’Aube) : bouleversant…

Le jardin des pleurs, de Mohamed Nedali

Éditions de l’Aube, septembre 2014

Collection Regards croisés

Le jardin des pleurs est un bouleversant roman inspiré d’une histoire vraie, celle d’un jeune couple marocain, en proie à un système judiciaire archaïque et corrompu jusqu’à la moelle.

Elève moyen, Driss obtient son bac à la session de rattrapage. Trop juste pour poursuivre des études supérieures. Il lui reste alors l’école des infirmiers, laquelle recrute au niveau du baccalauréat. Mais réussir le concours de recrutement ne sera pas aisé. A moins…à moins qu’il ne glisse une enveloppe grasse au directeur de l’institution. Ou ne fasse jouer une de ses relations. D’origine très modeste, seule la seconde solution s’offre à Driss, appuyé dans sa démarche par son oncle Boubker, petit fonctionnaire au bras très long qui a le pouvoir de dynamiter les obstacles administratifs moyennant quelques bakchichs.

Cette corruption qui lui fut d’une aide précieuse dans son parcours professionnel, lui a permis et d’obtenir son diplôme d’infirmier et d’être affecté à Marrakech, va pourtant devenir sa pire ennemie. Lorsque sa jeune épouse, Souad, serveuse dans un hôtel, est physiquement agressée par un client ivre devant témoins, la cause semble entendue. Elle décide de porter plainte, convaincue de son bon droit. Sauf que ce client en question est commissaire, autrement dit, un serviteur de l’état. Or «  Les serviteurs de l’Etat ne risquent jamais rien dans ce pays, quel que soit le forfait dont ils sont accusés. La loi n’a pas été faite pour les condamner mais plutôt pour les protéger, les couvrir en cas de dérapage. » (P.151). De fait, les témoins s’évanouissent dans l’air, les preuves aussi. Le dossier stagne. Le commissaire ne se présente jamais au procès, n’est pas appréhendé tandis qu’en face, physiquement et nerveusement exténuée, Souad continue le combat. Jusqu’au bout.

Mohamed Nedali, que la romancière Christine Orban surnomme à juste titre le Zweig marocain, nous entraine avec une sensibilité à fleur de plume, une justesse de ton et de regard, dans le sillage de ce jeune couple aux affres avec l’injustice de leur pays. Un roman bouleversant, sur le courage et la détermination d’une femme, d’un couple, face à un système marocain certes en pleine évolution, mais qui ne s’est pas encore affranchi des systèmes archaïques de corruption…

A lire!

Zoé, Princesse parfaite, de Fabienne Blanchut et Camille Dubois : deux nouveaux albums incontournables de la rentrée de vos petits!

Collection Princesse parfaite, Zoé à l’école et Zoé au poney-club

Textes de Fabienne Blanchut, illustrations de Camille Dubois

Éditions Fleurus, septembre 2014

 

Des livres colorés et délicieux comme des bonbons!

Le talentueux duo, Fabienne Blanchut et Camille Dubois, nous revient avec deux nouveaux épisodes de la série Princesse parfaite : Zoé à l’école et Zoé au poney-club. Zoé, vous connaissez? Notre héroïne fêtera bientôt ses dix ans d’existence, traduite en pas moins de 19 langues. Et au fil des albums, force est de constater que notre Zoé ne s’assagit pas, pour notre plus grand bonheur.

Facétieuse, bavarde, bagarreuse, que ce soit à l’école ou au cours d’équitation, Zoé se fait remarquer. Et pas toujours pour de bonnes raisons.

Mais notre fillette n’est pas entêtée au point de refuser les conseils et les explications des adultes qui l’entourent. Forte de leurs remarques, de leurs encouragements, elle se sent alors fière de parvenir à faire de son mieux, de montrer qu’avec de la bonne volonté, de cancre elle peut devenir princesse. Jusqu’à la prochaine bêtise qu’elle ne manquera pas de trouver! Car pour ce qui est de l’imagination, Zoé, à l’instar de ses deux mamans Fabienne et Camille, n’en manque pas.

Ces albums, outre leur aspect ludique, sont d’excellents outils pédagogiques. Chaque tableau (bavardage en classe, bagarre à la récréation, refus d’écouter l’institutrice ou la monitrice d’équitation, …) parlera à votre enfant, lequel s’identifiera spontanément à cette fillette. Et la page en regard, celle des solutions adaptées à chaque situation, vous permettra d’aborder avec lui les avantages à bien se conduire en toutes circonstances, le bonheur gratifiant d’avoir su mériter la confiance des grands. Mieux, en fin d’album, si toutes ces notions ont été bien intégrées, l’enfant pourra se voir remettre un diplôme de Princesse parfaite!

Le livre se déguste des yeux. Un petit format qui tient bien dans les mains, une couverture cartonnée aux belles lettres dorées, un papier glacé illustré par les bouilles craquantes et espiègles de Camille Dubois, des textes envolés, des couleurs acidulées, une héroïne attachante, tous les ingrédients d’un ouvrage réussi.

A lire, offrir, sans modération!

Informations pratiques :

Prix éditeur : 6,10€

ISBN : 978 2215 142157

A partir de 3 ans.

Presque la mer, de Jérôme Attal (Hugo Roman)

Presque la mer, de Jérôme Attal

Editions Hugo Roman, Collection Stéphane Million, mai 2014

 

Envie de repartir en vacances? Jérôme Attal vous offre « presque » la mer!

A Patelin, c’est la réunion de crise. Pensez donc, le vieux docteur Landreux prend sa retraite dans trois jours et il n’y a personne pour le remplacer. Car de nos temps, les jeunes médecins sont de plus en plus difficiles quant au cadre de vie dans lequel ils désirent exercer. Et le village de Patelin n’a pas franchement d’atouts, c’est même davantage « la nec plus ultra des trous paumés ». Quatre rues en tout et pour tout, deux commerces, un hotel restaurant, une école, une mairie, une salle des fêtes et, jusqu’ici, un cabinet médical, la visite est terminée. Alors, impasse? C’est sans compter sur Paco, le facteur du village, lequel a une lumineuse idée : puisque les jeunes praticiens aiment s’installer au bord de la mer, il suffit de faire venir la mer à Patelin. Ubuesque? Que nenni ! Et le village entier de se mobiliser, qui pour repeindre en bleu le champ de colza, qui pour déambuler dans les rues en maillot de bains et serviette de plage, qui pour transformer la boucherie en poissonnerie et autres artifices destinés à alimenter cette imposture balnéaire.

La seule à ne pas s’enthousiasmer pour ce projet, c’est Louise. Depuis toujours, elle a de grands rêves, veut s’établir dans la ville lumière, loin de ce trou perdu. De son père décédé tragiquement dans un accident de moto, elle a gardé le goût pour la chanson. Et de rêver de quitter Patelin pour faire carrière à Paris, ville de tous les possibles. Elle vient d’y faire un aller-retour pour passer un casting, mais elle a découvert à cette occasion que l’on ne sélectionnait pas les candidats sur leurs seuls talents vocaux. Amère, elle est de retour à Patelin, faute de mieux, mais certainement pas par choix. Alors leur projet de mer, il l’indiffère.

Frédéric, jeune médecin, va accepter la proposition du chaleureux maire du village et venir s’établir à Patelin. Il va se laisser séduire par cette station balnéaire si vivante. Mais aussi par Louise… Alors, la mer ou l’amer?

Presque la mer, est un roman tendre, drôle, rafraichissant, plein de fantaisie et de charme, qui vous permettra de prolonger vos vacances par les effluves marines, la détente, la légèreté, la douce allégresse et le soleil qui en émanent. L’occasion aussi pour l’auteur, de dénoncer les travers de notre société contemporaine avec un sens de l’observation très aigu, très juste et un sens de la formule décapant.

Un roman joyeusement acidulé!

Informations pratiques :

Prix éditeur : 17€

Nombre de pages : 240

ISBN : 978 2 75561 4985

Plus fort que la haine, de Pascal Bresson et René Follet ( éditions Glénat)

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Plus fort que la haine, de Pascal Bresson (texte) et René Follet (illustrations)

Éditions Glénat, septembre 2014

Louisiane, années 30. L’Amérique est rongée par la ségrégation et le racisme. Le Klu Klux Klan, société secrète américaine, fondée par les vétérans sudistes à la fin de la guerre de sécession, fait régner la terreur.

Quand bien même l’esclavage ait été aboli, dans les faits la condition des Noirs n’a pas évolué. Sous l’autorité des propriétaires blancs, ils n’ont d’autre credo que d’obéir en l’échange d’un salaire de misère et d’un nombre faramineux d’heures de travail. Au péril de leur santé souvent. Au péril de leur vie parfois.

Une soumission inacceptable, pour Doug Wiston, véritable force de la nature, lorsqu’il assiste au tabassage de son père au sein de la scierie de Sanders où tous deux travaillent. Sanders, un propriétaire blanc sudiste, membre du KKK, qui ne considère les Noirs pas autrement que comme une main d’oeuvre bon marché à exploiter jusqu’à ce que mort s’en suive. Porter le double de charges sans rien broncher, accepter les humiliations et les ordres intempestifs de Sanders et sa meute est une chose. Les voir s’en prendre à son père est à contrario insupportable. Il se sert alors de sa redoutable force pour lui rendre justice. Mais loin d’obtenir réparation, il est renvoyé, de même que son père.

Nait alors en lui une haine incommensurable, attisée par un désir de vengeance. Heureusement, Greg, un voisin bienveillant et ancien boxeur, parvient à le raisonner : le statut de victime n’autorise pas à devenir bourreau soit-même, fût-ce pour obtenir réparation. La violence pour répondre à la violence, la haine en écho à la haine, ne sont pas des solutions. Alors, se résigner? Nullement. Puisque Doug a une excellente frappe, il devra se servir de ses atouts pour combattre loyalement, légalement et dans la dignité, ceux qui l’oppriment et oppriment son peuple. La boxe sera sa planche de salut. Le ring sa cour de justice. Ses gants de boxe son arme.

Un uppercut. C’est ce que vous recevez en plein coeur à la lecture de cette superbe bande dessinée. Le graphisme, en noir et blanc, au lavis, est simplement sidérant de magnificence, d’énergie, de mouvement, de réalisme. Les dessins de René Follet, visibles actuellement Galerie Glénat*, sont chacun une oeuvre à part entière. De petits bijoux. Quant à Pascal Bresson, il nous livre un récit poignant, une fable humaniste pleine d’espoir, d’appel à la tolérance et au respect des différences quelles qu’elles soient. Une bande dessinée qui exhorte à reprendre son destin en mains, qui montre que chacun, à son niveau, peut initier le changement.

Un album magnifique!

*Galerie Glénat, Carreau du temple, 22 rue de Picardie, 75003 Paris. Exposition du 3 au 20 septembre 2014.

http://www.galerie-glenat.com

Informations pratiques :

Nombre de pages : 56

Prix éditeur : 14,50€

ISBN : 978 2 7234 8480 0

« Ni oui, ni non », une collection ludique aux éditions Gautier-Languereau!

Ni oui, ni non!, de Agnès de Lestrade et Rémi Saillard

Editions Gautier Languereau, août 2014

 

Vous connaissez le principe du « ni oui, ni non »? Oui? Alors vous venez de perdre! Reprenons : connaissez-vous le principe du « ni oui, ni non »? Vous y avez déjà joué? Bonne réponse! Alors, à travers douze devinettes sur le thème des couleurs ou des animaux, Agnès de Lestrade vous propose de prolonger le jeu. Attention, il ne faut jamais prononcer les mots fatidiques!

Pour chaque devinette, une réponse est astucieusement dissimulée sous un rabat. Surprise visuelle et imagination trépidante garanties! Essayons. Vous êtes prêts? « Est-ce qu’il n’y a que les cochons qui font leur tête de cochons? » Prenez garde à ne pas répondre « oui » ou encore « non. Alors? Alors soulevez le volet et regardez! Devant une assiette de légumes, il arrive que la tête de cochon soit celle du petit garçon! Vous n’aviez pas trouvé? Dans ce cas, entrainez-vous sur les onze devinettes restantes!

Ces livres cartonnés, recelant de mille et une surprises colorées  sous leurs rabats, seront l’occasion idéale pour réunir petits et grands autour de  devinettes, de rires et d’inventivité.

Une collection astucieuse, ludique et drôle!

 

Informations pratiques :

Prix éditeur : 10,90€

ISBN : 878 2 01 3831383

J’aurais voulu être un oiseau, de Aurélie Desfour et Léa Miozzo (éditions Gautier Languereau)

J’aurais voulu être un oiseau, de Aurélie Desfour et Léa Miozzo

Editions Gautier Languereau, août 2014

 

Qui n’a pas rêvé un jour d’être transformé en animal? Chien, chat, cheval, … Notre petit garçon, lui, aurait aimé être un oiseau. Seulement voilà, qui dit oiseau dit transformations en cascade, toutes plus fantaisistes et amusantes les unes que les autres. « Si j’étais un oiseau, j’aurais des plumes aux fesses. Si j’avais des plumes aux fesses, je danserais dans un cabaret. Si je dansais dans un cabaret… » On entre avec bonheur dans la valse de ses « si », on sourit à chaque rebondissement. On applaudit la fantaisie et la poésie de l’auteur, les couleurs chatoyantes et les dessins pétillants de Léa Miozzo.

…et on rêve à son tour de devenir oiseau.

Un joli livre à qui donne des ailes!

Informations pratiques :

Prix éditeur : 9,90€

ISBN : 978 2013 831543

Tu n’es pas (si) petit!, de Anna Kang, illustré par Christopher Weyant : c’est aussi la rentrée des petits!

Tu n’es pas (si) petit! , de Anna Kang, illustré par Christopher Weyant

Editions Gautier Languereau, août 2014

 

Lorsque ces drôles de  créatures velues se rencontrent , force leur est de constater qu’elles ne se ressemblent pas. Certaines sont petites, d’autres grandes, d’autres encore plus grandes, d’autres encore plus petites, décidément tout est question de relativité! Et de respect de la différence. Car somme toute, l’important n’est t-il pas de s’apprécier au delà des particularités de taille, de couleur, d’origine? Si bien sûr. Et c’est bien la leçon de cette jolie histoire.

 

Ce livre pour enfants aborde avec beaucoup d’humour le principe de tolérance. Il entraine petits et grands sur la trace de gentils monstres aux tons acidulés et à la bouille craquante que l’on a tous envie d’adopter.

Une très jolie histoire illustrée par le graphisme savoureux et tendre de Christopher Weyant.

A offrir!

Informations pratiques :

Prix éditeur : 9,90€

ISBN : 978 2 01 3833140 6

 

La Karinterview de Serge Joncour à la faveur de la parution de L’écrivain national!

Lire Serge Joncour, ce n’est pas juste tenir un ouvrage entre ses mains et en caresser les pages du regard. Lire Serge Joncour, ce n’est pas juste être captivé par une intrigue et être attaché aux personnages. Lire Serge Joncour, ce n’est pas juste plonger au coeur de l’humain et succomber à son irrésistible humour. Lire Serge Joncour, c’est bien plus que cela. C’est une immersion en trois dimensions, c’est voir, sentir, ressentir, toucher, frémir, trembler, frissonner, respirer, suffoquer, pleurer, rire, sourire, applaudir au diapason des personnages. Lire Serge Joncour, vous l’aurez compris, c’est VIVRE l’histoire qu’il nous offre. Un talent d’écriture rare. Et son nouveau roman, L’écrivain national, est à ce titre un bijou.

Rencontre avec l’auteur :

 

Quelle a été l’idée de départ de ce roman?

Le point de départ… En plus de la forêt, c’est l’idée d’impliquer un auteur dans le faits divers sur lequel il se penche, « mouiller » un auteur dans une histoire qui n’est pas la sienne et à laquelle il s’intéresse de trop près, le prendre au piège… Les faits divers sont un des germes majeurs de la littérature, Madame Bovary, Le rouge et le noir, même le Comte de Montécristo, et bien sûr toute une vague de publications récentes, et donc j’avais envie que mon personnage soit comme un tribu, une rançon, qu’il paye pour tout ce que la littérature doit aux faits-divers…

 

Quel en est le thème central?

L’écriture et le réel. Qu’est-ce qu’un écrivain, et quel est son rapport aux autres, peut-il vivre toutes les épreuves et les joies de sa vie sans l’arrière pensée d’en faire un jour un livre… ?

La forêt… Je la vis comme un élément à part, je le dis dans le livre, un océan vertical, un monde qui a ses règles, sa vie propre, et que mon personnage va peu à peu approcher, jusqu’à s’y perdre… dans tous les sens du terme. Et s’y retrouve aussi !

 

Le narrateur est écrivain de profession et s’appelle…Serge. Faut-il y voir une forme d’autofiction, le fait divers en moins?

Quasiment tout est vrai dans ce roman, beaucoup de ses personnages existent, il y a juste que je les ai rassemblés, éparpillés qu’ils sont dans le temps et dans l’espace. Il y a là des décors que je connais, des hôtels, des personnages, des médiathèques, je me suis évidemment inspiré de ces nombreuses rencontres en librairies et de ces ateliers d’écritures que j’anime depuis des années, des repas que j’ai pu faire dans les Vosges, des conversations que j’ai eues en Auvergne, enfin bref, j’ai rassemblé mille petits fragments de réel pour en faire une composition romancée, une intrigue… Pour le reste, allez savoir si le fait divers lui-même est si inventé que cela… ?

 

Les faits divers exercent une fascination étrange, voire parfois un voyeurisme malsain. Chacun veut voir, savoir, voire prétend savoir. Le narrateur, ici , a une intime conviction, mais il investigue pour la conforter ou devoir s’en écarter. Il fait montre d’un certain recul, ce qui n’est pas toujours le cas, surtout dans une société où l’information circule en temps réel, annonçant des conclusions avant même qu’elles ne soient établies. Est-ce une façon de dénoncer ces possibles dérives?

Complétement. Ce qui est fascinant quand un fait divers émerge de nos jours, ou un accident, une disparition, c’est que ce fait divers on le suit en temps réel ; on le commente, et il faut sans cesse réactualiser les informations que l’on a dessus ; on invite des experts, on digresse, on échafaude des hypothèses ; on crée des certitudes… Peut-être qu’on raconte n’importe quoi… Et très vite : on oublie ! Et malgré cette cavalerie médiatique, malgré la toute puissance d’investigation et des moyens de recherche de la police scientifique, de la gendarmerie, il n’empêche qu’il y a plein de faits divers qui restent de totales énigmes… L’affaire du docteur Godard, Dupont de Ligonnés, et cent autres.

 

Le lecteur, et ce n’est pas le fait de ce livre seul mais de chacun de vos romans, vous lit en trois dimensions. Car vous lire, c’est sentir, voir, toucher, ressentir tout ce que vivent les personnages, c’est être en immersion totale dans l’univers que vous nous décrivez. Comment travaillez-vous cette capacité extraordinaire à nous faire VIVRE et non seulement lire l’histoire?

Merci de me dire cela. C’est mon intention. Je crois que le roman est plus fort que le cinéma en 3D, on peut être totalement immergé dans un roman, en ressentir le froid, le chaud, les odeurs, la peur, le rire… C’est très vivant un roman, et lire sollicite les 5 sens… Je crois cela. Le roman est plus fort que tout, la télé, le cinéma, les jeux vidéo, sa faculté d’imprégnation est indépassable. D’ailleurs ne dit-on pas parfois, quand on lit un roman, que l’on est vraiment entré dedans, qu’on entre ou pas dans une histoire…

 

Que souhaitez vous partager avec vos lecteurs?

Les mêmes émotions. Je pense aux lecteurs quand j’écris. Je les imagine, là, derrière ; à venir. Et mine de rien dans ce roman, en plus de l’intrigue, pas mal de sourires… voire d’éclats de rire…

 

Si vous ne deviez citer qu’une phrase de ce roman, quelle serait-elle?

« Lire, c’est voir le monde par mille regards, c’est toucher l’autre dans son essentiel secret, c’est la réponse providentielle à ce grand défaut que l’on a tous de n’être que soi. »

Ou peut-être…

« Il y a des gens comme ça, s’y frotter c’est s’y rayer, dès lors qu’on les fréquente on est perdu. »

 

Retrouvez en cliquant sur ce lien, la chronique consacrée au nouveau roman de Serge Joncour, L’écrivain national !